Note individuelle
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Seconde fille de feu Maurice de Wendel et de Mme Andrée des Monstiers Mérinville, Mlle Ségolène de Wendel s'est éteinte, âgée de 72 ans, à Paris, où elle s'était retirée 3, rue de la Manutention, dans le XVI e arrondissement, après avoir quitté le château du Tournebride à Hayange où elle a demeuré jusqu'en 1978.
Née le 3 décembre 1908 au château de Brouchetière, Mlle Ségolène de Wendel avait au coeur un profond attachement pour sa Lorraine natale et l'ardent désir de venir en aide aux plus défavorisés. Durant la guerre 1939-1945, elle s'était établie à Lyon pour s'y consacrer aux réfugiés alsaciens-lorrains qui savaient trouver en elle une amie sûre et agissante. Elle avait pris d'énormes risques pour faciliter l'évasion de ceux qui fuyaient l'incorporation dans l'armée allemande et le service du travail obligatoire, ce qui lui avait valu huit mois de dure détention au secret dans les geôles de Sarrebruck puis de Fresnes.
La guerre finie et de retour à Hayange, bien que meurtrie, elle a poursuivi sous d'autres formes l'aide aux Lorrains pour faciliter leur réinstallation au pays. D'abord au sein de l'entraide française, puis en créant l'Action sociale mosellane en 1949 dont elle était toujours la vice-présidente en exercice.
Pratiquant l'action sociale directe, elle avait ouvert de nombreux foyers pour personnes âgées, créé des colonies et camps de vacances, des jardins d'enfants, des centres professionnels pour jeunes, des foyers regroupant des jeunes travailleurs éloignés de leur domicile et un aérium à Pange pour très jeunes enfants. Elle était aussi déléguée départementale de l'Association des paralysés de France après avoir fondé ce mouvement en Moselle en 1950, ainsi que Présidente honoraire de la section hayangeois de l'Union nationale des déportés et internés (UNADIF). Elle s'était dépensée sans compter pour les réfugiés hongrois au moment des événements de Budapest et pour les rapatriés d'Afrique du Nord.
Mlle Ségolène de Wendel s'était occupée également de la Croix-Rouge française aux côtés de sa mère. Une grave hémiplégie l'avait immobilisée en 1963, mais elle continuait néanmoins à suivre les activités de l'Action sociale mosellane qui lui tenait tant à coeur.
Pour ces faits de guerre, elle avait été nommée chevalier de la Légion d'honneur le 28 Août 1948. D'autres distinctions sont venues récompenser ses activités, comme la Croix de Guerre en 1949, la médaille de la Santé Publique le 15 juillet 1952, le prix du Dévouement avec médaille de Vermeil de l'Académie nationale de Metz le 26 novembre 1964, etc. Cette dernière distinction venait couronner une longue carrière à soulager la souffrance humaine tant physique et morale.
Une cérémonie religieuse sera célébrée aujourd'hui mercredi à 16 heures , en l'église Saint-Pierre de Chaillot à Paris. L'inhumation aura lieu dans le caveau de la famille de Wendel demain jeudi , à 11 heurs 30, au cimetière de la rue Notre-Dame à Hayange, marquée par une brève cérémonie réservée à ceux qui voudront rendre un dernier hommage à celle qui fut une grande Lorraine.
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