cui_ha_mo

Cui.Ha.Mo




Parmi toutes les associations de Kalhausen, Cui.Ha.Mo occupe sans conteste une place particulière pour deux raisons. Tout d’abord, c’est l’association la plus jeune qui compte 14 années d’existence seulement. Ensuite, contrairement aux autres associations du village, elle est à but humanitaire et œuvre au Cameroun pour le bien-être de la population locale.

Fondée en 2008, elle a principalement pour but de venir matériellement en aide aux plus nécessiteux et de former des personnes, pour qu’elles se prennent en charge elles-mêmes.

Création

Au départ de l’association se trouvent Edouard Klein et son épouse Irène Demmerlé.
                                


* 26.07.1941


* 01.09.1939
+ 20.03.2020


A l’époque, Irène faisait partie d’un groupe de prières et elle se rendait souvent à Théding pour des assemblées de louanges. A force de discuter avec d’autres personnes du groupe, elle apprit que deux séminaristes camerounais du diocèse de Nkongsamba avaient besoin d’une aide financière pour mener à bien leurs études. Elle décida alors de s’occuper du jeune Gabriel Armand Kanmogne, né le 11 août 1964.
 

Gabriel avait besoin d’argent et surtout de livres pour bien préparer sa vocation de prêtre. Grâce à René Laluet de Kalhausen, qui préparait à l’époque son diaconat au séminaire de Metz, Irène put acquérir des livres de théologie à bon marché et elle les envoya au Cameroun.

Gabriel est ordonné prêtre en 1998 et arrive pour la première fois à Kalhausen, au domicile des Klein, à l’été 2000. Il prend contact avec le curé du village, l’abbé Clément Oswald, et lui donne un coup de main pour les messes du dimanche et de la semaine.

Gabriel est bien sûr soutenu matériellement et financièrement par le ménage Klein qui s’occupe de lui pendant ses séjours réguliers à Kalhausen, chaque année, au moment de l’été.

La même année, il assiste au mariage de Gérard Klein, le frère d’Edouard, à Sartrouville. C’est pour lui l’occasion d’exposer aux invités la situation de misère de la population camerounaise et bientôt une urne permet de collecter une bonne somme d’argent, quelques 1 500 euros dont profiteront les démunis du Cameroun. C’est la première somme récoltée parmi la population et ce n’est pas la dernière.

En 2004, Irène et Edouard, désireux de voir sur place la situation de la population, prennent l’avion pour le Cameroun. Le père Gabriel leur fait visiter Souza, le village dont il a la charge depuis 1999, et la région environnante.

 


2004. Irène et Edouard distribuent des friandises.


Edouard et Irène sont profondément touchés par la misère des habitants et par les maladies qui frappent surtout les enfants. De retour en France, ils n’ont de cesse de porter à la connaissance de leurs compatriotes ce qu’ils ont vu au Cameroun. De réunion en réunion, germe bientôt l’idée d’une association de bienfaisance, pour aider matériellement les personnes démunies dont s’occupe l’abbé Gabriel.

L’association Cui.Ha.Mo est officiellement créée en 2008 et Edouard Klein en est le président fondateur. On compte une dizaine de membres au départ. Le nom de l’association est formé par la première syllabe de trois mots issus d’un dialecte du Cameroun et signifie : "Ensemble donnons l’espoir" (Cuichue ne la ha'a moktse.)

Un logo est aussi choisi pour l’association et représente la carte du Cameroun. Le comité se compose de la façon suivante :

-    Président : Edouard Klein

-    Vice-président : Etienne List
-    Trésorier : Claude Freyermuth
-    Secrétaire : Manuella Freyermuth
-    Assesseurs : Delphine Klein, Elise Rebel, Marie Jeanne Rimlinger

Il faut y rajouter les deux personnes qui s’occupent de la vérification des comptes : Marie Madeleine Dross et Jeanne Colomb.

Le père Gabriel est membre honoraire de l’association.



Par-dessus les océans, des donateurs tendent la main  au Cameroun.
 

Le but de l’association est le suivant : " soutenir matériellement, humainement, socialement et moralement des projets sociaux, éducatifs et de santé ".

Pour cela, de nombreux objectifs ont été fixés :


-    Accompagner des projets de construction d’écoles et de soutien scolaire
-    Participer aux frais de nourriture et de logement de jeunes orphelins à l’école élémentaire et au collège
-    Investir dans les différentes formations professionnelles des jeunes
-    Soutenir des projets sanitaires et sociaux
-    Lutter contre la paupérisation
-    Soutenir et accompagner les communautés paysannes des villages dans leur développement et pour l’autosuffisance alimentaire
     Chaque membre de l’association paie une cotisation annuelle de 20 euros, et les membres bienfaiteurs peuvent donner ce qu’ils veulent.

L’association récolte également des habits d’été en bon état pour adultes et enfants, ainsi que des jouets, du matériel scolaire et médical.


Chaque année, outre ce que le père Gabriel peut emmener lors de son passage à Kalhausen, de nombreux colis sont acheminés par bateau à destination de Douala et le contenu est distribué sur place, soit par le père Gabriel, soit par des membres de l’association. Mais les frais de port ont considérablement augmenté cette dernière année, ce qui rend les envois difficiles.

Actuellement, Cui.Ha.Mo compte une quarantaine de membres et environ 150 bienfaiteurs répartis sur toute la France. Chaque année, une assemblée générale se déroule dans la salle socio-culturelle de Kalhausen, mise aimablement à disposition par la commune, en présence de l’abbé Gabriel.

Ce dernier en profite pour passer une vidéo retraçant les réalisations de l’année écoulée et pour définir les projets futurs. Une petite collation suit l’assemblée générale et permet de resserrer les liens entre les personnes présentes, issues de Kalhausen et des villages environnants, et l’abbé Gabriel.


Cette année, l’assemblée générale a eu lieu le vendredi 22 juillet, en présence de l’abbé Gabriel venu spécialement de son lieu d’affectation en France.

Ci-dessous, quelques vues des assemblées générales.

 


Les abbés Alain Takan et Gabriel Kanmogne entourent Irène Klein en 2011




En 2012

 


En 2014


 

En 2015

 


En 2016


 
En 2019
 
Avant la constitution de l’association, l’abbé Gabriel était nommé à Souza de 1999 à 2010. Il a rénové en 2005 l’école de Makélé, puis en 2008, celle de Kaké, ces deux villages étant dans la région de Souza.

De 2010 à 2013, l’abbé Gabriel avait la charge du village de Mbanga, puis de Kombé de 2013 à 2017. Depuis cette date, avec l’accord de son évêque de Nkongsamba au Cameroun,  il est en France dans le diocèse de Rouen, à Forges les Eaux. Sous la responsabilité d’un prêtre modérateur, ce n’est pas moins de 52 communes qui sont à charge de l’équipe paroissiale forte de 3 prêtres.

Chaque année, pendant ses congés, l’abbé Gabriel n’oublie pas de retourner au Cameroun pour superviser les travaux réalisés en son absence et lister les besoins.

 


Abbé Gabriel Kanmogne

(Photo prise sur le site du diocèse de Rouen).


L’action de Cui.Ha.Mo s’effectue en ce moment, principalement sur deux villages distants de 6 km environ, et qui font partie de la région du littoral, donc situés au sud-ouest du Cameroun : Kompina et Kombé. Kompina est distant de 50 km de Douala, capitale économique du Cameroun.

Kompina compte à peu près 10 000 habitants, dont la majorité est anglophone, alors que Kombé n’en compte que 8 000. Il y a aussi deux camps de réfugiés dans la région, destinés à recueillir les sinistrés de la guerre civile qui oppose les séparatistes anglophones aux Forces Centrales Gouvernementales.

Les villages cités plus haut se trouvent sur la route nationale 5 en direction du nord, de Douala vers Nkongsamba, dans l’ordre suivant : Souza, Kaké, Maléké, Kompina, Kombé et Mbanga.
 

 




                                                           




Les habitants des ces villages cultivent le maïs, le manioc (1), les pommes de terre, le macabo (2), l’igname (3), le plantain (4), les bananes et surtout le palmier à huile dont ils vendent les fruits pour se faire un peu d’argent.

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1. Le manioc est un arbuste vivace dont la racine, riche en amidon, est comestible.

2. Le macabo ou chou Caraïbe est une plante tropicale dont les feuilles sont en forme d’oreilles d’éléphant. Il est cultivé pour ses tubercules qui s’utilisent comme les pommes de terre.

3. L’igname est un tubercule qui évoque par sa forme et sa texture la patate douce.

4. La banane plantain appelée couramment plantain est plus longue et plus grosse que la banane dessert. Sa chair est un peu rosée, plus pauvre en sucre, mais plus riche en amidon, ce qui la rend plus ferme, lui conférant une bonne tenue à la cuisson. Bien que tout aussi savoureuse que la banane dessert, elle est consommée après cuisson, car elle sert de féculent pour accompagner des plats de viande (poulet ou poisson).

       


Macabo : feuilles et  tubercules

           
 
A gauche igname et à droite manioc

 


Palmeraie




Palmier à huile
 


Récolte
 

Les difficultés que les gens rencontrent sont principalement l’accès à l’eau potable et le manque d’électricité.

Il existe bien un puits à Kompina, mais son eau n’est pas potable et il faut encore parcourir 4 km pour rallier une source d’eau potable et remplir des bidons.

Cui.Ha.Mo achète un terrain en 2015 pour y installer un château d’eau de 6 000 l. Un puits est foré à 46 m de profondeur. Un groupe électrogène sert à remplir le réservoir et l’eau coule désormais à 2 robinets pour tout le village.
En 2018, un autre puits est creusé près de l’école de Kombé et une pompe manuelle est installée.
 



(Pour agrandir la carte veuillez cliquer dessus)

Actions en faveur des enfants

L’école est obligatoire au Cameroun, mais elle est payante. Les enfants qui habitent loin de l’école, doivent manger sur place à midi. Il en découle des frais supplémentaires que l’association prend en charge pour certains, en dehors des cahiers, de l’uniforme et de la scolarité.

Actuellement, une crise secoue le sud-ouest du Cameroun depuis 2016, c’est une révolte séparatiste qui concerne les anglophones. Des exactions sont commises tant du côté gouvernemental que du côté des insurgés. De nombreuses familles fuient et se réfugient plus à l’est.

-    Soutien à la formation de coiffeur pour 2 jeunes (prise en charge de la formation et du matériel)
-    Soutien à la formation de coiffeuse pour une jeune






      
-    Prise en charge de la scolarité d’orphelins et d’enfants démunis, d’une élève infirmière et d’un étudiant universitaire


 

-    Prise en charge de la scolarité d’enfants réfugiés de guerre (16 en 2021)
-    Prise en charge de la scolarité d’enfants aveugles (une douzaine)
-    Acquisition de genouillères dans un premier temps, puis prise en charge des frais médicaux du jeune handicapé Ferdinand Kom
     (intervention chirurgicale et achat de chaussures)

                         











          




Actions en faveur des écoles

7 écoles avec des sanitaires distinctes garçons-filles ont été reconstruites par l’association.

-    Construction d’une école maternelle à 2 classes à Souza en 2001 (hors association)
-    Reconstruction de l’école de Maléké (2005) et de celle de Kaké (2008) dans la région de Souza

 


Ancienne école de Maléké

 


Nouvelle école de Maléké 
(2 bâtiments de 3 salles de classe)




Ancienne école de Kaké

 


Nouvelle école de Kaké
(3 salles de classe)

 

-    Ravalement (peinture) de l’école de Mbanga et construction de toilettes extérieures
 


Ecole rénovée de Mbanga
(3 salles de classe)


 


Toilettes


-    Construction d’une école à Kombé (2 salles de classe) et à Kompina (3 salles)
-    Prise en charge des soins d’un enseignant
-    Construction d’une salle de classe supplémentaire à Kombé, de toilettes et d’un bureau
-    Achat de bancs et de tables supplémentaires
-    Réfection des salles de classe de Kompina (crépissage et chape)
-    Réparation de la toiture de l’école de Kombé, suite à une tempête
-    Achat et pose de 2 portes à l’école de Kombé
-    Construction d’une véranda à Kombé

 


Ancienne école de Kombé
 


Ecole de Kombé en travaux
(3 salles de classe)





Ancienne école de Kompina

 


Nouvelle école de Kompina
(2 bâtiments de 3 salles de classe)

 

-    Construction d’une autre salle de classe à l’école de Souza

 Centre Cui.Ha.Mo.

 Il sert à accueillir de jeunes étudiants et des enseignants.

 Construction du centre (4 chambres et toilettes extérieures)


 

Maison d’accueil Cui.Ha.Mo à Kombé

Elle est en construction et servira à héberger le personnel enseignant.
 




Centre des aveugles de Bonabéri, près de Douala

Beaucoup de jeunes, mais aussi des personnes plus âgées, sont mal voyantes ou carrément aveugles. Ce handicap est dû en partie au mode de culture des bananes et à l’utilisation de produits pesticides et fongicides dans les bananeraies de la région. L’insecticide incriminé est le chlordécone qui a des répercussions sur les cultures vivrières. Mais beaucoup de jeunes enfants souffrent aussi des yeux à cause d’un microbe présent dans les eaux stagnantes qui servent parfois à la consommation en l’absence de puits.

Le centre comprend des dortoirs pour garçons et pour filles, des douches et des toilettes, une chambre pour l’encadrement, une grande salle d’activités, un bureau, une salle informatique, une cuisine et un réfectoire. C’était un ancien bâtiment abandonné, récupéré désormais par Cui.Ha.Mo. Deux anciens aveugles pensionnaires du premier centre servent de moniteurs aux pensionnaires actuels. Les activités pratiquées, outre l’apprentissage de la locomotion à l’aide d’une canne blanche et l’initiation à la lecture Braille et à l’informatique, sont le paillage et le cannage de chaises ainsi que le travail de l’osier. Les ordinateurs sont adaptés aux non voyants et les textes sont également imprimés en Braille.

 





Les deux anciens  aveugles sont à gauche et au centre.

 

-    Surélévation d’un mur pour plus de sécurité
-    Achat d’une imprimante Braille
-    Construction d’une chambre pour la cuisinière
-    Construction d’un réfectoire et mise en peinture
-    Construction d’une cuisine
-    Achat de tables et de chaises
-    Frais pour l’installation professionnelle d’une jeune fille aveugle du centre (achat d’un congélateur et d’une glacière)
 


Réception de la glacière et du congélateur.

Divers

-    Forage d’un puits à Kompina, construction d’un château d’eau et achat d’un groupe électrogène
-    Forage d’un puits pour le village de Kombé
-    Changement de la pompe et nettoyage du puits de Kombé

 


Transport de l’eau en bidons depuis la source.
 



Château d’eau à Kompina.
 



Creusement du puits à Kombé

 


La pompe à bras de Kombé


Suite au creusement de ces deux puits, Cui.Ha.Mo a eu les félicitations des médecins du dispensaire qui ont constaté une très nette baisse des problèmes intestinaux dus à une eau de mauvaise qualité.

-    Aide à la veuve d’un maçon victime d’un accident du travail au château d’eau (achat de matériel pour l’installation d’un petit commerce)
-    Distribution d’ordinateurs, de jouets, d’habits, de matériel scolaire, de matériel médical

 




  

 

Distribution de jouets et de vêtements.

 
-    Distribution d’un ordinateur à une personne en insertion sociale, dans le but de devenir écrivain public

 


-    Réception d’une voiture dont l’association a payé la remise en état, pour distribuer les colis et visiter les chantiers.




Utilisation de la voiture pour l'acheminement
vers les lieux de distribution.






Photo de la voiture lors d'une visite d'un chantier.


-    Formation à la fabrication de savon à Souza (6 futurs savonniers) : achat de fûts de chauffage, de moules et des ingrédients nécessaires


 

-    Formation de jeunes à la fabrication de ruches et initiation à l’apiculture




Cette liste d’actions de faveur des démunis n’est pas exhaustive. Depuis 2008, pas moins de 200 000 euros ont été consacrés à aider son prochain (en 2017 près de 29 000 euros et en 2018 près de 28 000).


Projets 2022

L’association prendra en charge, comme tous les ans, la scolarité des élèves aveugles, des enfants démunis, des enfants réfugiés de guerre et d’un universitaire.

L’activité apicole se poursuivra avec la construction de ruches. Le jeune Ferdinand Kom se verra doté de chaussures orthopédiques.

La construction de la maison d’accueil se poursuivra et la formation à la savonnerie également, avec mise à disposition du matériel et éventuellement l’achat d’une boudineuse.

L’envoi vers le Cameroun de vêtements et de jouets se poursuivra également.

Les besoins matériels sont immenses, il faut faire fonctionner les écoles et les bâtiments (maison d’accueil, centres...). Des améliorations sont nécessaires après construction et déjà des réparations.

Pour découvrir d’une façon plus complète les activités de Cuihamo et de nombreuses vues photographiques, pour visionner de courtes vidéos, il suffit de se connecter au site http://www.cuihamo.fr/

Un podcast est également consultable sur Youtube, depuis le 2 juin 2022, retraçant l’interview d’Edouard Klein par un journaliste de la station Radio Studio 1.

Si vous voulez vous investir au profit de votre prochain, n’hésitez pas à rejoindre l’association qui a un besoin cruel de fonds. Un reçu fiscal vous sera délivré et vous pourrez déduire votre don de vos impôts.

Il faut savoir que pour les personnes assujetties à l’impôt sur le revenu, les dons sont déductibles à hauteur de 66 %, ce qui signifie qu’un don de
100 € ne revient en réalité qu’à 34 €, mais l’association disposera des 100 € pour mener à bien ses activités.


"Au lieu de donner du poisson à quelqu’un, apprenez-lui à pêcher".

Contact : Edouard Klein
7, rue des vergers
57412 KALHAUSEN
03.87.02.17.48
cuihamo.cuihamo@gmail.com
cuihamo@cuihamo.fr

Texte de Gérard Kuffler.
Septembre 2022