kalhausen_les_toponymes


Kalhausen


  Les toponymes





 
Sommaire

1. Les noms du village et des écarts (Kalhausen, Weidesheim, Hutting, le quartier de la gare, les villages disparus)

2.
Les noms des rues ou dromonymes

2.1. Les rues anciennes
2.2. Les rues récentes

3.
Les noms des chemins et les sentiers

4. Les noms des cours d’eau, des fontaines et des sources, les ponts


4.1. Les cours d’eau
4.2. Les points d’eau
4.3. Les ponts

5.
L'ancien finage

6.
Les agronymes

6.1.
Leur formation
6.2. Les cartes topographiques
6.3. La classification des toponymes

6.3.1
  Le rapport avec la nature

1.    Le relief et la situation
1.1    Le rapport avec une hauteur
1.2    Le rapport avec une dépression
1.3    Le rapport avec la situation
2.    La nature et la qualité du sol
3.    Les caractéristiques du terrain
3.1    Son étendue
3.2    Sa forme
4.    Le rapport avec l’eau
4.1    Les marécages
4.2    Les eaux dormantes
4.3    Les eaux courantes
5.    Le rapport avec les plantes
5.1    Les arbres et les arbustes
5.2    Les autres plantes

6.3.2 
Le rapport avec la culture du sol

1.    Les défrichements
2.    L’agriculture
2.1    Les limites, les haies et les enclos
2.2    Les plantes cultivées
2.3    Les constructions
2.4    Les animaux domestiques
3.    La communauté villageoise
3.1    Les habitants
3.2    Les métiers et les activités
3.3    Le seigneur
3.4    L’Eglise

 7. Annexes photographiques

cartes et toponymes

Carte Topographique du Comté de Bitche (1758)
Carte de Bloucatte (1776)
Nouveau Cadastre (1992)

8.
Localisation des toponymes (Google Earth)


Autrefois tout le village vivait exclusivement de l’agriculture et l’activité quotidienne se déroulait tant au village que dans la campagne environnante. Il était vital pour tout un chacun de bien connaître le milieu qui l’entourait et dans lequel il était obligé de se mouvoir pour survivre. Ainsi chaque habitant, jeune ou vieux, homme ou femme, connaissait parfaitement chaque endroit, chaque lieu-dit du territoire communal et savait le nommer par son nom caractéristique. Ce dossier se propose d’étudier ces noms de lieux, ces toponymes.

La toponymie est un vaste domaine qui englobe non seulement les noms de localités, les noms de quartiers et les noms de rues (dromonymes), mais aussi les noms des cours d’eau (hydronymes) et tous les noms des lieux-dits se trouvant sur le ban d’une commune (agronymes).

Pour comprendre les toponymes, il faut bien sûr s’appuyer sur l’étymologie, science complexe qui prend en compte principalement la linguistique, mais il ne faut pas ignorer l’évolution phonétique, car un toponyme est avant tout un nom parlé et de ce fait, il a été déformé, altéré au cours des siècles. Il faut encore prendre en compte l’archéologie (l’habitat ancien) et la topographie locales (la configuration du lieu). Il est par conséquent parfois très difficile, voire impossible d’expliquer certains toponymes et les erreurs sont facilement possibles.

Pour tenter d’expliquer certains toponymes, l’on fait souvent référence à leur forme écrite ancienne, que l’on retrouve dans des dictionnaires spécialisés. Cette forme écrite se rattache à l’Ancien Haut Allemand, en abrégé aha (Althochdeutsch) qui est la plus ancienne forme écrite de la langue allemande (période allant de 750 à 1050 environ) et au Moyen Haut Allemand, mha (Mittelhochdeutsch), période allant de 1050 à 1350 environ et qui correspond
au Moyen Age classique.


1. Les noms du village et des écarts

La commune de Kalhausen comprend le village proprement dit, ainsi que 3 écarts : les hameaux de Weidesheim et de Hutting, ainsi que le quartier de la gare.

Kalhausen

Auguste Terquem, dans son "Etymologie du nom des villes et des villages de la Moselle (1860)", orthographie Kahlhausen et le traduit par village aride, pierreux. Le suffixe Hausen (en anglais house) désigne, selon Terquem, un hameau, un village, primitivement une habitation principale autour de laquelle sont venus se grouper les premiers habitants.

Dans leur "Dictionnaire étymologique des noms de lieux du département de la Moselle", Henri et Charles Hiegel relèvent les graphies suivantes :

Kalenhausen (1425), Kallenhausen (1594), Kalhusen (1603), Kalhausen (fin 18° siècle), Kalhouse (1919) et Kalhausen (1940 et 1945).

D’autres graphies sont mentionnées par Joseph Rohr, dans "Sarreguemines et son arrondissement": Calhauzen (1773), Calhausen (1779).

La carte du Comté de Bitche, établie en 1749 par Jacquet, orthographie curieusement Kalthausen et l’Atlas topographique du Comté de Bitche (1758) Kahlhausen.

Hiegel fait provenir le nom Kalhausen de Kallo ou Callo, le nom d’un homme germanique, et de l’ancien allemand hus, en allemand Hausen, maison.

Kalhausen serait donc la maison de Kallo. Une erreur serait de relier, comme cela a déjà été fait, le nom du village aux seigneurs de Weidesheim, les d’Hausen. En effet la seigneurie ne fut acquise qu’en 1728 par Pierre d’Hausen, alors que le village existait depuis quelques siècles déjà.

En francique, le village se nomme Kalhuuse. Il est à noter que la francisation du nom en Kalhouse a été rejetée par le conseil municipal après 1918,
sous le motif que la dénomination Kalhausen avait déjà cours bien avant la Révolution.
 



Weidesheim et Hutting

Pour l'origine des noms de Weidesheim et de Hutting, il est également possible de se référer au Dictionnaire étymologique des noms de lieux du département de la Moselle : "Weidesheim, Waidesheim, Wedingesheim (1332), Wediesheim (1336), Wedengisheym (1346), Wedingesheim (1350), Wedegesheim (1385), Wedigesheim (1444), Wedeshem (1475), Viedirgesheim, (XVe siècle), Weidesheim (1506), Wedesheim im Westrich (1606), Weitzheim (1750), Weidesheim (1869 et 1871), du nom d'homme germanique Widuco, Veduco, Widugo, Widigo, changé en Wido  et du suffixe germanique Heim, la maison, le village."

Le nom francique est Wètzum (le suffixe heim est souvent déformé en um, par exemple Hèrzum, Lixum, Véschum, etc…)
 



 


Weidesheim

(Photo Mosaïk on Tour)


Huntingen (1265), Hintingen (1320), Huttingen (1335), Huntingen, Hunttinga, Huntenges (1370), Hyttingen (1475), la cense de Huttingen (1751), Hutting (1779), Hüttingen (1871 et 1940).”

Le nom, tout comme  celui de Hunting, dans le canton de Sierck, signifierait "chez les gens de Hundo", nom d’homme germanique, et centenier (chef d’une troupe de cent hommes). Le suffixe  ing ou ingen (allemand), ange (français) désigne, selon Terquem,  un hameau ayant une clôture ou une enceinte quelconque.



Hutting

(Photo Mosaïk on Tour)
 


Le quartier de la gare

Il n’y a pas de dénomination spécifique pour l’ancien restaurant Hostein, les cinq maisons et le bâtiment de la gare qui composent ce quartier relativement récent.
 



(Photo Mosaïk on Tour)

Villages disparus

Joseph Rohr, dans son ouvrage "Sarreguemines et son arrondissement" aux Editions Pierron 1949, cite les villages disparus de Foussbach, Koenigshof, Lambertsbronn et Schweizermühle.

Il s’agit de fermes aujourd’hui disparues et qui ont été bâties sur les fondations de villas gallo-romaines. Nous reviendrons plus loin sur ces toponymes.

Selon Rohr, l’Atlas Topographique du Comté de Bitche délimite le ban de Foussbach ainsi : « Il a au nord les bans de Kalhouse et d’Etting qui sont limités par le ruisseau qui les sépare ; au midi, celui de Schmittviller ; à l’orient, les prés d’Etting ; à l’occident, il est séparé du ban de Lampertsbronn par un ruisseau. »

Les toponymes Fussbucher Wald et Fussbug existent encore sur la carte IGN. Les terres du ban de Fussbach font partie désormais des bans de Kalhausen (en partie sous l’appellation Thieboldswies) et d’Etting.

L’origine du toponyme Fussbach est la racine "Fuchs", le renard (aha fuhs, mha vhus, all der Fuchs) et signifie le ruisseau au renard.
 
 



 2. Les noms de rues ou dromonymes

Le noyau central du village de Kalhausen se trouve dans un petit vallon en pente, de direction nord-sud et qui s’étire en cul-de-sac depuis le ruisseau d’Achen jusqu’au croisement du CD avec la route d’Oermingen.




Les premières maisons ont été ainsi bâties dans un creux du terrain, protégé sur trois côtés par les versants du vallon.

Les rues les plus anciennes portent un nom francique resté dans la mémoire collective et encore utilisé par les personnes dialectophones.

Après la seconde guerre mondiale, les rues ont eu une dénomination française et il était coutume alors de leur donner des noms de fleurs, d’arbres…sans grande originalité et qu’on retrouve pratiquement dans toutes les agglomérations. Quelques rues anciennes du village portent cependant un nom français mieux adapté et pleinement justifié. Les rues dénommées récemment font référence à l’évacuation de 1939 en Charente ou à la topologie locale, ce qui est louable.



 

2.1.  Les rues anciennes

Sur le versant  gauche, la rue de la montagne ou Guggelsbèrsch, d’orientation ouest, conduit en direction de Hutting. Le dénivelé entre la place de l’église (279 m) et le sommet de la côte (300 m) est de 21 m.

Le mot allemand Gugel dérive du latin cucullus et désigne une coiffure en forme de capuche, recouvrant également les épaules. Le toponyme Guggelsbèrsch désigne donc une hauteur en forme de capuche.

La rue des mésanges, de Schbàtzenèck, relie la rue de la montagne à la rue de l’abbé Albert. Le nom francique se traduit ainsi : le coin aux moineaux, peut-être à cause d’une multitude de moineaux nichant dans les cavités et les fissures présentes dans les vieux murs ou pignons des habitations.

Sur le versant de droite, la rue des fleurs et la rue des roses forment le quartier dénommé de Wélschebèrsch. Le dénivelé est de 27 m entre la place de l’église et le haut de la rue des roses.

Le mot wélsch ou welsche désigne une personne parlant une langue romane (non-germanique) venue s’installer au village. Il s’agit de ce que nous appelons "un Français de l’intérieur". Les villages welsches d’Alsace Bossue ont été repeuplés à partir de 1557 par des réfugiés Huguenots venus du royaume de France et du duché de Lorraine et fuyant les persécutions religieuses.

Sur le troisième versant, la rue de la libération ou de lònge Néck, d’orientation sud-est, est dans le prolongement de la rue de la gare et conduit vers Oermingen ainsi que vers le pays gréseux et couvert des Vosges du nord, par Schmittviller et Rahling. Le cadastre de 1829 mentionne un lieu-dit de lòng Héck, la haie longue, à la sortie du village, de part et d’autre de la rue menant vers Schmittviller.

Le nom de cette rue se rattache plus plausiblement à cette dernière expression. La dénomination française rappelle l’arrivée des Américains, au matin du 6 décembre 1944, venant de la direction d’Oermingen.

La rue des jardins ou de Hohléck a une orientation nord-est et peut mener vers Etting, Achen et au-delà vers Rohrbach-lès-Bitche. Avant la construction de la rue de la gare, elle était, avec sa forte pente arrière, le passage obligé pour tous les véhicules venant de la direction de Rahling et se rendant à Sarreguemines. L’appellation francique signifie quartier creux ou chemin creux et désigne une rue utilisée de tous temps comme voie de service, " creusée" par les roues des véhicules et située le plus souvent entre 2 talus.
 
La rue des vergers ou de Rùtsch (la pente raide) est la partie de la route départementale 84 située dans le vallon du ruisseau d’Achen et qui rejoint la route départementale 83 en direction de la gare.

Elle est improprement appelée "de Rùtsch", cette appellation désignant la partie arrière de la rue des jardins en forte pente. On trouve aussi l’orthographe Rìtsch et Rètsch.

Cette voie n’existe pas encore sur le cadastre de 1829. Tout le trafic venant d’Achen et au-delà de Rohrbach passait par la rue des jardins, le village et Hutting pour se diriger vers Herbitzheim et Wittring.

La rue des lilas ou Schùùlgàss (ruelle de l’école) est en réalité une voie étroite qui finit en impasse. Elle menait à l’ancienne école transformée désormais en dépôt mortuaire et au cimetière. Cette voie se continuait, avant la création de la rue de la gare,  par un sentier menant vers le moulin et la gare. Elle est actuellement une impasse et se termine par une tolérance de passage pour les parcelles enclavées.


 
2.2  Les rues plus récentes

La rue de la gare ou Nòuschtròòs (la nouvelle rue ou rue neuve), construite au début du 20° siècle (1900-1902) pour raccorder directement le village à la route venant d’Achen et se dirigeant vers Weidesheim et au-delà vers Wittring et Sarreguemines, est longue de 1010 m.

Depuis la construction de la voie ferrée et de la gare, de nombreux habitants de Kalhausen se rendent journellement à pied à la gare pour prendre le train et gagner leur lieu de travail (usines de Sarreguemines). Cette rue de la gare remplace avantageusement un sentier existant. Désormais, en ce début du 20° siècle,  les ouvriers peuvent utiliser un vélo pour se rendre à la gare (distance 3 km). De plus la nouvelle rue permet d’éviter la rue des jardins et sa forte pente de la "Rùtsch".

La rue de l’abbé Albert remplace un sentier menant à l’extérieur du village et n’a été ouverte qu’après 1945. Elle doit son nom à l’abbé Michel Albert, curé de Kalhausen de 1895 à 1945. Le presbytère se trouve dans cette rue.

La rue Beau Pré est la rue du lotissement du même nom, créé dans les années 1980 par un particulier. C’est une impasse.
 



(Photo Mosaïk on Tour)

Au premier plan, la rue de la Llibération
et à l’arrière le lotissement Beau Pré.


La rue de Benest, la rue d’Aizecq et la rue de Pleuville

Ces 3 rues portent les noms des communes charentaises qui ont accueilli les Kalhousiens lors de l’évacuation en 1939-1940. Elles se trouvent dans les lotissements récents accessibles par la rue de l’abbé Albert.

Benest, Pleuville et Aizecq sont de petites communes dont le nombre d’habitants est inférieur à 400 habitants, situées dans le département de la Charente et l’arrondissement de Confolens. En septembre 1939, elles ont accueilli respectivement 258, 112 et 152 habitants de Kalhausen.

(source Kalhausen : les années sombres 1939-1945. Claude Freyermuth)


 


(Photo Mosaïk on Tour)

Au premier plan, la rue de Benest qui se prolonge par la rue de Pleuville.



 

La rue du château d’eau est en fait un chemin rural qui prolonge la rue des roses, mène aux bâtiments agricoles et à la maison d’habitation du GAEC
Saint Valentin et dessert la section dite la Chaussée (de Schoosé). Elle permet aussi d’accéder au château d’eau implanté sur le ban d’Etting.

La rue du stade est en réalité non une rue, mais l’entrée du parking de la salle polyvalente. Elle mène à la salle communale. Aucune maison d’habitation n’y existe, excepté la pizzéria Freyermuth.


 


La rue d’Alsace est le début de la départementale 83 c reliant Kalhausen à Oermingen et qui permet d’accéder à la caserne des pompiers et à l’atelier municipal. Elle est improprement appelée Oerminger Weg, en dialecte Éérmìnger Wèè.
 



La rue du Wegweiser est le début du chemin rural qui mène à l’habitation et aux bâtiments agricoles Lauer, puis aux cantons Lantzebronn et Welschbronn. Elle doit son nom au lieu-dit Wegweiser, en dialecte Wèèwiiser, qui signifie poteau indicateur. Elle aurait pu se dénommer plus justement rue du Welschbronn.
 

 


La rue du Bruch part de la rue des jardins et mène aux habitations Brechenmacher, Feisthauer et Ruffine Lenhard. C’est une impasse, actuellement non encore dénommée. La rue des vignes ne mène qu’à l’habitation Horst Linke.

A Hutting, il n’y a qu’une rue principale et le chemin rural klein Aspe qui longe la voie ferrée et mène aux habitations Dehlinger.

A Weidesheim, les rues sont au nombre de deux : la rue du moulin et la rue de la chapelle.

  3.  Les noms des chemins et les sentiers

Les chemins

De Ritterschtròòs, la route des cavaliers plutôt que des chevaliers, est également un chemin rural qui relie le prolongement de la rue des roses à la départementale 83. Cette voie pourrait être une portion d’une ancienne route romaine secondaire, venant d’Oermingen et rejoignant la route romaine du Saulnois (Salzstrasse) qui passe par Sarre-Union, délimite les bans de Dehlingen et Schmittviller, passe au nord du Mohrenhof et se dirige ensuite vers Singling, Rimling, Deux-Ponts et Mayence. Cette route du sel a également été appelée Ritterschtròòs, Ritterstraße au Moyen-Age.

La Ritterstraße de notre ban  aurait été plutôt un chemin étroit, non praticable pour les attelages et donc réservé uniquement aux chevaux, "ein Reiterweg". Improprement appelée voie romaine, elle pourrait ne dater que de l’époque féodale ou du 16° siècle (d’après E. Thomas et P. Nüsslein Rapport de prospection thématique 2000)
 


Début de la Ritterschtròòs au niveau du CD.


De Kùhwèè, le chemin des vaches, appelé aussi de àlde Wèè, l’ancien chemin, est, avant le remembrement,  selon l’archéologue A. Stieber, un chemin large et empierré, bordé par un fossé au niveau du lieu-dit Koenigshof. Ce serait un chemin antique, une voie romaine, reliant Kalhausen à Oermingen et passant l’Eichel grâce à un gué. Il est le prolongement de la rue de l’abbé Albert. Il pourrait logiquement aussi se dénommer de Éérmìnger Wèè, le chemin d’Oermingen.

De Hìddìnger Wèè, le chemin de Hutting, est le prolongement de la rue de la montagne en direction de Hutting. Il a été rénové par la Communauté d’Agglomération fin 2017 en tant que piste cyclable et permet de rallier le village à partir de la gare, en passant par Hutting.

A Hutting, le chemin appelé klein Aspen longe la voie ferrée et conduit à Oermingen. Il a aussi été  "remacadamisé" par la Communauté d’Agglomération qui en a fait une piste cyclable destinée à réaliser la jonction entre la vallée de la Sarre et celle de l’Eichel. Ces deux chemins rénovés par la Casc restent également des chemins d’exploitation à usage agricole.

A Weidesheim, le chemin forestier qui traverse le Grand Bois (de Grosswàld) en direction d’Achen est appelé Sèltzerschnèès (all der Seltzer, le saunier, die Schneise, la laie). Cette voie romaine reliant Weidesheim à Achen est dénommée dans son ensemble Sèltzerschtròòs, la route des sauniers. Sur le ban d’Achen, elle passe, au sortir de la forêt du Grosswald, sur un pont gallo-romain, au-dessus du ruisseau de la Vimbach. Ce chemin communal a été cédé au propriétaire de la forêt, il est devenu privé.

Les sentiers

De nombreux petits sentiers communaux se terminant souvent par une tolérance de passage partaient du village et menaient en direction des champs. Ils servaient de raccourcis pour les multiples déplacements à pied et passaient entre des maisons, des jardins ou des haies.

Je ne retiendrai qu’un seul de ces sentiers, appelés Gässle, précisément le sentier qui joint la rue des roses et la rue des jardins. Débutant entre les maisons Blandine Lenhard et Marc Freyermuth, ce sentier débouche derrière la maison Richter.

Il était utilisé, avant la construction de la chapelle en 1725,  par tous les fidèles qui se rendaient à l’église-mère d’Achen et s’intitule par conséquent ’s Kìrschegässel, le sentier de l’église. Plus tard, il prendra encore le nom de Sèltzerschgässel, après l’acquisition de la maison voisine par le forgeron  Florian Seltzer et son épouse Anne Marie Bellott en 1851.
 
 


Le Kìrschegässel débouche sur les prés, à l’arrière de la maison Richter.




Sentier passant par le Langgarten et débouchant sur la rue des lilas.


4. Les noms des cours d’eau, des fontaines et des sources, les ponts

4.1.   Les cours d’eau (les hydronymes)

La Sarre

Elle délimite le ban de Kalhausen-Weidesheim au nord. Ses deux sources, la Sarre Blanche et la Sarre Rouge, se trouvent sur le versant nord-ouest du massif du Donon, dans les Vosges.

D’après le Dictionnaire étymologique de Hiegel, les différentes graphies sont Saravus (370), Sara au VI° siècle, Flumen Sarrae (646), Saroa (715), an den Saren (1346), la Saire (1490), Sarvus, Sahr, Tsar, Sarra (1675), la Sarre (1779), Saar (1871).

Le nom dériverait de la racine indo-européenne ser, sar qui signifie se mouvoir, couler et du suffixe celtique avus, rivière, qui est tombé. Le nom de ce cours d’eau signifie donc "eau courante".

Son parcours sur le ban de la commune mesure 3 km, entre le confluent avec l’Eichel et la limite avec le ban de Wittring.

L’Eichel

Cet affluent de la Sarre délimite le ban de Kalhausen-Weidesheim à l’ouest.

Aquilus ou Aquela signifie la rivière sombre en celtique (Noms de lieu en Lorraine par H. Carrez)

L’abbé Pierron, curé de Kalhausen de 1875 à 1890, penche aussi pour une origine celtique : é, étroit et cueil, ruisseau. Selon lui, l’Eichel est caractérisée par "la rapidité de son cours" et "un lit généralement encaissé et étroit. " (1)

Le nom pourrait provenir aussi du latin aquila signifiant aigle. Henri Hiegel relève les graphies suivantes Achilla en 788, Achel au 11° siècle, Eigel, Eiguel au 18° siècle. L’Eichel serait donc la rivière de l’aigle plutôt que la rivière des glands (die Eichel, le gland en allemand). Lieux-dits des eaux et rivières du baillage d’Allemagne. 1968

L'Eichel prend sa source sur le versant ouest du massif des Vosges du Nord, à la Petite-Pierre (sous le nom de Donnenbach), et se jette dans la Sarre  à la limite du département de la Moselle, à l’angle ouest du domaine de Weidesheim. Sa longueur est de 32,4 km. Elle forme la frontière entre le ban de Kalhausen-Hutting-Weidesheim et celui d’Oermingen, ainsi que celui de Herbitzheim.

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1) Notice sur les pays de la Sarre et en particulier sur Sarreguemines et ses environs N. Box Metz Tome 2 Imprimerie Lorraine 1902.

Le ruisseau d’Achen ou ruisseau de Weidesheim, appelé de Bàch, prend sa source sur le versant occidental de Rimling, à 356 m d'altitude, traverse ensuite les villages de Gros-Réderching, d'Achen et se jette dans la Sarre près de Weidesheim, après un cours de 15,4 kilomètres.

Jusqu’à 10 moulins fonctionnaient autrefois sur ce petit cours d’eau, dont 5 à Achen et la Welschmuhle ou Schweitzermuhle à Kalhausen.

L’abbé Pierron en parle de façon poétique dans sa "Notice sur les pays de la Sarre" : « Voilà le ruisseau de Weidesheim. Il descend, se berçant lui-même, ni éveillé, ni endormi, il fait des tours et des détours à n’en plus finir jusqu’à ce qu’il aille, complètement endormi, se reposer dans la Sarre qui le reçoit juste en face et à l’Ouest du château de Weidesheim. »

Le Tiefgraben, le fossé profond, est un cours d’eau intermittent, de 5 km de long environ, qui prend naissance sur le ban d’Etting, rassemble les eaux du versant sud de Kalhausen, ainsi que du versant ouest de la ferme du Langenwald et se jette dans l’Eichel à Oermingen. Il coule parallèlement au chemin appelé Ritterschtròòs.



Vue prise pendant l’hiver 2016-2017 au niveau de la section Altpeter.

Le ruisseau du Klààrer Bronn est également un petit cours d’eau intermittent, d’un kilomètre de long, qui naît à la source du Klààrer Brùnne, sur le ban d’Etting, forme la limite entre les bans de Kalhausen et d’Etting et se jette dans le ruisseau d’Achen au niveau de l’ancienne station d’épuration. (Klààrebrùnne)

De Kluus (latin claudere, fermer, français le clos, allemand die Klause) désigne un espace cultivé près des maisons et fermé par des haies ou des murs. Ce toponyme a pu nommer à l’origine un jardin clos ou l’ancien vignoble du village, fermé par des haies, qui devait s’étendre sur la pente du Rébbèrsch. Il a été donné ensuite à l’entaille assez profonde du sol, en forme de V, produite par les eaux de ruissellement et qui longeait la limite nord-est de ce clos.

Ce fossé, appelé aussi Dòrfgrààwe dans sa partie amont, canalisé déjà au 19° siècle au centre du village, recueillait les eaux de ruissellement des deux versants de la partie supérieure du vallon ainsi que les eaux d’une source située à la sortie du village, vers Schmittviller et qui alimentait la fontaine du centre du village, le Dòrfbrùnne. Il fut canalisé après guerre, dans un premier temps, au début de la rue de la gare, sur une centaine de mètres, puis dans un second temps, en 1975, au-delà de la boucherie Laluet. Il recueille actuellement le trop plein du lavoir et se jette dans le ruisseau d’Achen. Sa longueur ne dépasse pas le km.

4.2. Les points d’eau

Qu’ils soient aménagés, avec abreuvoir et pompe et situés dans le village ou qu’ils soient laissés dans leur état naturel et situés dans la campagne, ils sont tous dénommés Brunne (aha brunno, mha brunne, frémir, bouillonner,  all der Brunnen, la fontaine). On trouve aussi l’orthographe bronn, bron, brun, born et bure.

Les fontaines publiques aménagées

Elles comportaient presque toutes des abreuvoirs pour les bêtes.

De Dòrfbrùnne, la fontaine du village, se trouvait au centre-village, à droite de l’actuelle mairie. Elle était dotée de 3 abreuvoirs, placés dans le prolongement l’un de l’autre. Dans l’Atlas topographique du pays de Bitche, son eau est dite "pas bonne".

La source alimentant cette fontaine se trouvait au lieu-dit Hapreit, à l’emplacement de l’actuel terrain de football, elle était canalisée en souterrain vers la rue de la libération. Un puits de dérivation (e Wàsserkàmmer) situé à l’emplacement de la maison D’Andréa recueillait l’eau qui était ensuite amenée à la fontaine par une conduite enterrée.

La fontaine n’avait souvent plus beaucoup de débit en été, au point qu’il fallait bien 45 mn pour pouvoir remplir un seau d’eau. Par dérision, à cause de son faible débit, la fontaine était appelée de Pìnkelsbrùnne, la fontaine qui pisse. Elle a été détruite dans les années 1970, après l’installation de l’eau courante au village et son emplacement transformé en parking. (Renseignements André Neu)
 



 


De Wélschebèrsch-Brùnne, la fontaine du Wélschebèrsch, aujourd’hui disparue, se trouvait sur domaine privé, devant la maison Poirot (anciennement Nicolas Freyermuth, de Bodde Nìggel). Elle était dotée d’un seul abreuvoir. La pompe a été démontée récemment lors de travaux d’aménagement et récupérée par la mairie, l’abreuvoir maçonné en briques a été détruit.
 



De Brùchbrùnne, la fontaine du Bruch, se trouve en face de la maison Alfred Brechenmacher. Elle a été reconstruite en 2001, mais non à l’identique. Une pompe à balancier permettait jadis de remplir un abreuvoir. Son eau alimente toujours le lavoir de la rue de la gare. Il s’agit en réalité d’un puits rassemblant les eaux de plusieurs sources situées dans le canton Schweizerfeld.

Le nom de cette fontaine a servi à dénommer la maison Holtzritter-Brechenmacher toute proche en devenant un nom de maison, e Hussnààme, Brùchbrùnnersch, ceux qui habitent près de la fontaine du Brùch.




 

Le lavoir, ’s Wéschhuss, est un bâtiment construit au début du 20° siècle Il est pourvu de bassins intérieurs abrités pour les lavandières, mais aussi d’abreuvoirs extérieurs pour les  bêtes. Un premier local de distillation a été construit en 1952 contre le lavoir, puis un second aménagé dans la partie droite du lavoir, ainsi que des toilettes. Construits en contrebas de la route et devenus pratiquement inaccessibles, les différents bassins extérieurs ne sont plus alimentés. L’eau servait jusqu’à présent pour la distillation. Une conduite d’eau alimente toujours les bassins intérieurs du lavoir. Depuis le transfert de l’atelier de distillation, il n’y a plus aucune activité au lavoir.




        

La fontaine de la rue de la montagne se trouvait au croisement de la rue de la montagne et de la rue des mésanges, adossée au mur d’un jardin.C’était un puits muni d’une pompe originale, dont la manivelle actionnait un mécanisme à godets. Il s’agissait d’une pompe Dragor, aujourd’hui disparue. Il n’y avait pas d’abreuvoir. Le débit de cette fontaine était aussi très faible en été.

 


(Photo cfpphr.free)

Il existe également des fontaines à Weidesheim, l’une dans la cour de la ferme supérieure, les autres dans le domaine du château. L’eau provient de sources captées et canalisées, situées au lieu-dit Weidesheimer Berg.

 





Fontaine et abreuvoirs dans la cour de la ferme supérieure

La seule source de Hutting, de Hìddìnger Brùnne, coule dans la cour de la maison Gibert, qui est la cense ou la ferme de Hutting, l’ancienne demeure Ducotau. Elle a été privatisée dans les années 70, mais une servitude d’accès existe. Avant l’adduction d’eau, elle représentait le seul point d’eau public de Hutting, tant pour les besoins des ménages que pour ceux du bétail.
 



La fontaine de Hutting.


Les sources naturelles

Ce sont des points d’eau non aménagés, que l’on aurait pu dénommer de Quélle (aha quella, mha qwelle, qui sort de la terre, all die Quelle, la source), pour les différencier des Brùnne. Il reste que le dénominatif Bronn est plus ancien que Quelle.

La source Horbacher Bronn alimente actuellement l’étang de pêche de Bernard Behr, situé au lieu-dit Horbach, entre Kalhausen et Hutting. Elle est canalisée. (de Horbàcher Brùnne)
 




La source Lantzenbronn se trouve entre Kalhausen et Schmittviller, en contrebas de la départementale. Le toponyme, écrit aussi Lantz bronen ou encore Lants bron peut se rapporter au nom de baptême germanique Landolt, Landfried ou encore Landbert, Lamprecht. Ce qui le rapprocherait du toponyme Lambertzbron expliqué plus loin (de Lòntzebrùnne).

L’Atlas Topographique  du Comté de Bitche mentionne les 2 toponymes dans le même secteur.
 



La source naît au pied d’un frêne, elle est ensuite canalisée vers un petit bassin
où Clément Vogel peut  puiser de l’eau pour arroser son jardin. Elle alimente ensuite
un abreuvoir situé dans le parc de Lucien Lauer, puis se perd dans les prés.



La source Welschbronn (mha wellec, all wallend, qui s’écoule abondamment) a disparu, mais le nom du canton est resté. Ce canton est dénommé Lambertzbronn dans l’Atlas topographique du Comté de Bitche. La ravine visible sur la photo satellite a été provoquée par les eaux de ruissellement au cours de l’hiver et du printemps.


 
Kleinenbronn, la petite source, n’existe plus. Le canton se situe au nord du canton Schweizerfeld, sur le versant gauche du vallon entre Kalhausen et Etting.

La source Scheidbronn, (mha scheiden, aha sceidan, séparer, trancher) est à l’origine la source située à la limite de la forêt. Le lieu-dit se situe en contrebas du canton Welschbronn et la source pourrait correspondre à un point d’eau dans un parc à bestiaux (voir photo ci-dessus).
 



A Weidesheim, la source du Schwàrzbronn (de l’allemand schwarz, noir, sombre) a étymologiquement une eau au reflet foncé  (Schwàrzbrùnne) et celle du Ziegelbronn se trouve à proximité de l’emplacement d’une ancienne tuilerie, encore en activité au début du 17° siècle. (Zìejelbrùnne) Elles se situent dans la forêt du Grosswald.

   








La source du Schwàrzbrùnne se trouve à une trentaine de mètres dans la forêt,
elle est canalisée et l’eau s’écoule dans un abreuvoir à bestiaux situé dans le pré.






La source du Zìejelbrùnne se trouve aussi au début de la forêt,
elle s’écoule en un petit ruisseau, entre les arbres


4.3. Les ponts

Il n’y a qu’un pont à Weidesheim, sur le ruisseau d’Achen et qui permet d’accéder aux bâtiments Massek. Mais ce pont n’a pas de dénomination propre.

Un petit pont existait avant guerre sur le même ruisseau, plus en amont, au niveau de la forêt appelée Mihlewàld. Ce pont, dénommé Keller Hònse Brìck, était en réalité une passerelle faite de 2 troncs d’arbres jetés au-dessus du cours d’eau et reliés entre eux par des planches. Un câble en acier servait de parapet sur un côté. Ce pont rudimentaire était utilisé quotidiennement par les personnes se rendant à pied de Weidesheim à Kalhausen et inversement, surtout par les enfants allant à l’école.
 
en carton



5. L’ancien finage

Le territoire d’une commune est appelé ban ou finage. Il est divisé en sections naturelles (jardins, prés, terres arables, forêts) comprenant des parcelles ayant la même qualité de sol, de même longueur et de superficie égale.

Chaque section ou lieu-dit est caractérisée par un agronyme. Cette section  est divisée en plusieurs parties appelées longueurs (Längde). Les parcelles, le plus souvent rectangulaires, se suivent alors en enfilade, dans le sens de la longueur, le côté étroit d’une parcelle (la largeur) touchant le côté étroit de la suivante.

 


Un aperçu de la section Schweizerfeld,
avec les jardins Schweizezrfeldgarten à gauche et les jardins Naugarten à droite.



Mais cette disposition n’est pas générale. Parfois, à cause de la nature du terrain, le côté étroit de la parcelle touche le côté long (la longueur) et il existe alors ce qu’on appelle une parcelle en tournaille, placée transversalement pour que l’attelage et la charrue puissent tourner (e Ààwènner). Cette disposition particulière, qui était une servitude, a disparu avec le remembrement, de même que les servitudes de passages pour les fonds enclavés.
 


La parcelle en tournaille a été grisée sur ce plan.
Tous les exploitants  qui la touchent ont le droit de tourner sur elle avec leur attelage,
principalement lors des labours (schtrégge). Le propriétaire d’une telle parcelle
devait endurer quelques désagréments, mais ne pouvait s’opposer à un droit reconnu.
De ce fait, pour éviter trop de dégâts de la part des autres propriétaires,
la parcelle en tournaille était souvent en herbe.



La plus grande partie du finage est occupée par les terres labourables et les jardins, car les besoins alimentaires de la population et du bétail sont importants : on cultive non seulement des céréales (blé, seigle, orge, avoine), mais aussi des légumineuses (pois, fèves) et de nombreux légumes (choux, navets, raves, carottes, betteraves et plus tard, pommes de terre).

A cause de cette prédominance des cultures, les surfaces herbeuses réservées à l’alimentation du bétail sont réduites à la portion congrue. Les prairies se trouvent le long des rivières, dans les zones inondables (ce sont parfois de belles prairies, comme dans la vallée de la Sarre et celle de l’Eichel).

On les rencontre aussi, mais de surface réduite, dans les fonds humides des petites vallées ou à l’orée d’une forêt où elles servent de pâture de nuit avec la forêt voisine. Les prés réservés à la pâture sont souvent de piètre qualité, couverts de broussailles et situés dans des endroits éloignés ou difficiles car localisés sur des pentes raides.

Il en résulte immanquablement un manque de fourrage chronique pour le bétail. D’où la nécessité de faire paître les vaches sur les accotements des routes et aussi sur les talus des voies ferrées ou des canaux.

Selon 2 recensements consultés (Ermittelung der landwirtschaftlichen Bodenbenutzung im Jahre 1897 et Ermittelung der Anbauflächen im Jahre 1907), la surface arable atteint respectivement 898,90 et 896 ha. Par contre, les prés ne s’étendent que sur 166,64 et 200 ha. Ce qui ferait grosso modo un rapport de 1 sur 5 pour les prairies par rapport aux surfaces cultivées.

Le morcellement des terres est ainsi poussé à l’extrême et le parcellaire d’une commune est une véritable mosaïque, constituée d’une multitude de parcelles souvent minuscules, mais toutes exploitées.

 


Nombreuses petites parcelles de la section "Bruch".


Le nouveau finage, dans les zones remembrées, comporte des parcelles beaucoup plus étendues et plus faciles à cultiver. De plus, chaque parcelle a désormais au moins un accès à partir d’un chemin d’exploitation, ce qui élimine les problèmes dus aux servitudes de passage. Les champs en tournaille, autres sources de problèmes, n’ont également plus de raisons d’être, puisque toutes les parcelles sont désormais parallèles et aboutissent souvent par les deux extrémités sur des chemins d’exploitation.

6. Les agronymes


Ce sont les noms des lieux-dits du terroir d’une commune et ils servent à caractériser tout le parcellaire en se référant

-    à la nature (le relief, la situation, l’étendue, la forme et la taille de la section, son rapport avec l’eau, la qualité du sol et les plantes qui y poussent)
-    aux activités culturales (les défrichements, l’agriculture)
-    aux hommes (les habitants, les métiers et activités, les autorités civiles et religieuses).
 
Le besoin s’est fait sentir très tôt, de nommer les différents lieux du territoire de la paroisse, puis de la commune, pour caractériser tout d’abord l’espace vital de la communauté, cet espace de vie et de travail, mais aussi pour se comprendre mutuellement ensuite.

Ce besoin de nommer les lieux-dits du terroir est tout aussi fondamental que le besoin de nommer les personnes en leur donnant un prénom, puis un nom et le besoin de nommer les immeubles d’une agglomération en leur donnant également un nom (voir le dossier sur les noms de maisons).

En nommant les habitants, les maisons et les lieux-dits du territoire, chaque habitant pouvait se mouvoir dans un environnement connu et familier pour tous.

Jusque vers le milieu du 20° siècle, lorsque presque tout un village vivait encore de l’agriculture et que toute la population, jeunes et vieux, travaillait dans les champs, la majorité de ces agronymes était connue de tous pour la bonne raison que chaque famille possédait et exploitait une multitude de petites parcelles disséminées sur tout le territoire de la commune. Il était facile alors de s’orienter sur le ban de la commune, aussi étendu qu’il fût.

Désormais, les jeunes générations ne connaissent plus, et pour cause, les noms des lieux-dits et plus personne se sait s’orienter dans la campagne.

Seuls, les anciens et les quelques agriculteurs connaissent encore la plupart des nombreux agronymes du ban de la commune.

Les agronymes d’un parcellaire très morcelé, comme cela était le cas avant les remembrements, sont ainsi assez nombreux en ce qui concerne Kalhausen et Hutting. 108 agronymes ont été répertoriés. Par contre, le parcellaire de Weidesheim ne comporte qu’un nombre restreint de 9 agronymes à cause de la présence de vastes parcelles. Pourtant une carte topographique établie en 1775 par Bloucatte est beaucoup plus précise et mentionne 32 toponymes.

Les agronymes attachés à un large secteur sont très anciens et peuvent remonter à l’époque celte ou romaine pour certains, à l’époque franque ou médiévale  pour d’autres. C’est le cas des sections Krischetter, Kritze, Horbach, Arzwies, Kääs, Welschbronn, Engenberg, Burenetzel, Lantzenbronn, Aspen, Lohbusch

 Ceux qui se rattachent à un petit secteur sont plus tardifs et sont apparus après le délaissement du système de culture triennal (2) au début du 19° siècle et la fin de l’exploitation de biens communaux (3).

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2)    L’assolement triennal est un système de culture mis peu à peu en place au cours du Moyen Age pour mieux exploiter les terres et pouvoir satisfaire les besoins alimentaires d’une population en plein essor. Dans ce système, le terroir du village était divisé en 3 parties d’égales grandeurs, appelées des soles ou Gewände. Ces soles sont des regroupements de parcelles appartenant à de nombreux propriétaires. Chacune d’elles est consacrée chaque année à un seul type de culture ou à la jachère, mais selon la rotation des cultures mise en place, chaque sole porte successivement les différentes cultures pratiquées (cultures d’hiver : blé, épeautre ou seigle, cultures de printemps : orge ou avoine, jachère : pâture pour le bétail). Les récoltes sont individuelles, mais le travail est collectif : chacun cultive au même moment et pratique la même culture. Cet assolement géré en commun disparaît peu à peu à partir de 1750 avec l’introduction de la culture de la pomme de terre et des légumineuses (trèfle, luzerne, vesce…) On parle alors d’assolement amélioré, puisque l’année de jachère est remplacée par l’année de légumineuses qui apporte au sol de l’azote. L’assolement devient même quadriennal : pommes de terre (après une bonne fumure), blé, orge ou avoine et légumineuses.

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3)
  Les biens communaux ou Allmende étaient surtout des terres laissées à dessein en friches pour qu’elles se reposent, et des pâtures. Ils étaient exploités collectivement par tous les membres d’une communauté qui pouvait inclure plusieurs villages. Avec l’introduction de l’assolement triennal, ils n’avaient plus de raison d’être et furent vendus à des particuliers.


A la base de chaque toponyme se trouve une spécificité qui caractérise avec précision le lieu en question.

Dans l’exemple qui suit, le toponyme "Krischetter" désigne un secteur assez vaste, situé à gauche de la route menant vers Schmittviller. Il a été divisé en sous-secteurs avec des noms évocateurs : Krischetter Garten, Krischetter Berg, Krischetter Wies, kleiner Krischetter, üben an der Krischetter Wies (drüben, de l’autre côté de…), üben an dem Krischetter Garten, üben an der Krischetter.

Une déclinaison aussi fournie d’un nom de secteur est assez rare, mais elle permet, en étant précise, de bien localiser les parcelles en question. Le grand nombre de toponymes utilisés pour le parcellaire d’une commune répond au besoin vital de bien localiser toutes les parcelles dont dépendait la survie de nos ancêtres.

Ces agronymes, comme tous les toponymes, se sont longtemps transmis oralement. Lorsque les toponymes se fixèrent dans leur forme actuelle (Cartes topographiques et Cadastre Napoléonien), de grossières erreurs de graphie furent réalisées : les anciens noms furent déformés de sorte qu’ils ne renvoient plus à leur sens premier. Les noms plus récents sont beaucoup plus faciles à interpréter, puisqu’ils n’ont pas subi d’altération.

Avant l’établissement du premier plan cadastral, chaque parcelle était autrefois désignée avec précision, dans les actes officiels, par le toponyme du lieu où elle se trouvait, suivi des noms des propriétaires des parcelles qui l’encadraient sur les quatre côtés.

Ainsi dans l’acte de donation de parcelles en vue de l'établissement de rentes pour l’entretien de la nouvelle chapelle (30 août 1725),

« Margueritte Jungmann donne tant pour elle que pour sa sœur magdelaine trois quarts de terre sur le Scharfenhübel d’un côté philippe hoffmann le tailleur et philippe hoffmann le journalier de l’autre, aboutit par le bout d’en haut sur henry metzger, de l’autre sur Jean nicolas Jungmann »

6.1. La formation des agronymes

La fonction d’un toponyme est de caractériser avec précision un endroit du territoire de la commune pour le différencier de tous les autres et pouvoir aisément le localiser. Il faut par conséquent qu’il soit imagé et suffisamment parlant pour l’individualiser et ne pas induire en erreur.

Les agronymes se sont construits à peu près comme les noms des maisons, à partir d’un mot-racine, autrement dit un radical ou mot-souche auquel a été joint un déterminant, nom ou adjectif.

Le mot-souche est toujours un nom simple désignant un endroit du territoire communal et déterminant sa nature, tel que

-    Acker (aha ackar, mha acker, all der Acker, e Àgger). Champ, terre arable, qu’on peut retourner avec la charrue en vue de la culture.

Toponymes de même sens : Feld, Stück (e Schdìck)

-    Berg (aha berg, mah berc, all der Berg, de Bèrsch). La hauteur, l’élévation de terrain.

-    Busch (aha busk, mha busch, bas latin boscus, ancien franc bosc, le bosquet). Le taillis, le buisson.

-    Dell (mha telle, all die Delle, le creux, le vallon) Désigne une légère dépression du terrain.

-    Etzel (aha ezzan, faire paître) désigne un pré entouré généralement par des haies en vue de le soustraire à la servitude de la pâture libre et  accessible par une extrémité seulement. Le propriétaire s’en réservait ainsi la jouissance.

-    Feld, (aha feld, mha veld, all das Feld, ’s Fèld). Terre labourable, comme Acker et Stück, par opposition à Wiese, le pré

-    Garten (aha garto, mha garte, all der Garten, de Gààrde, ce qui est entouré, donc une parcelle close). Le jardin.

Les jardins sont de petits lots situés, pour certains, le plus souvent à l’arrière des maisons. En réalité, ils sont disséminés sur tout le ban de la commune. Certains sont à proximité immédiate des habitations et du centre-village et donc rapidement accessibles, d’autres sont pourtant fort éloignés du village. Ils sont érigés sur des parcelles riches, au sol sablonneux, parfois près d’une source utilisée pour l’irrigation ou le long d’un chemin. Une parcelle de jardin est appelée e Gààrdeschdìck.

Selon un recensement établi en 1907 (Ermittelung der Anbauflächen im Jahre 1907), la surface dévolue aux jardins atteint 36 ha sur un total de 896 ha de terres arables pour la commune de Kalhausen, soit un pourcentage de 4%. Si l’on prend en compte une superficie moyenne de 2 a par parcelle, l’on aurait, au bas mot, un nombre impressionnant de parcelles potagères.

L’alimentation paysanne était en effet essentiellement à base de légumes avant l’introduction de la pomme de terre qui fournira la base de l’alimentation quotidienne. Ceci explique la multitude de parcelles de jardins potagers. Si les jardins étaient destinés essentiellement à l’origine à la production de légumes, après l’introduction de la pomme de terre, le rôle de certains a évolué vers la production d’herbe et de fruits, par la plantation d’arbres fruitiers.

Le toponyme Garten ne désigne donc pas forcément un potager, mais aussi une parcelle en herbe entourée de haies.
 


Les parcelles appelées "jardins" autour du village.


-    Heck (aha hegga, mha hecke, all die Hecke, e Héck) Désigne un buisson sauvage, un taillis, un bosquet, comme Busch. S’écrit aussi Hag.

-    Matt (aha matta, mha mat(t)e, all die Matte) Désigne une prairie située sur une pente ou une petite hauteur, comme en montagne et dont l’herbe   est fauchée. Synonyme de Wiese. Le toponyme Matt n’est pas utilisé dans le langage courant des habitants du village. Il est courant en Suisse, tout comme die Alm.)

-    Stück (aha stucki, mha stücke, all das Stück, e Schdìck) le morceau d’un tout. Désigne un champ, une terre arable, comme Acker et Feld.

-    Wald (aha, mha, walt, all der Wald, de Wàld) La forêt, par opposition à Busch, Hecke

-    Weide (aha weida mha weide, all die Weide, de Wèèd). Parcelle recouverte d’herbe destinée à la pâture des bêtes, par opposition à Wiese et Matte dont l’herbe est fauchée. Elle n’est pas fauchée, ni entretenue et des arbres, des buissons ou même des ronces peuvent y pousser. Le toponyme Weide n’est utilisé que dans la locution uff de Wèèd géhn, aller à la pâture.

-    Wiese (aha wisa, mha wise, all die Wiese, de Wies) Pré fauché, comme die Matte. Ecrit parfois  wiess ou wiz.

Quatre possibilités existent alors pour préciser ce radical :

-    l’adjonction d’un  adjectif qualificatif servant à indiquer la taille, la forme (klein, gross, lang, spitz, breit, eng, krumm,…)

-    l’adjonction d’un autre nom, selon la construction du génitif saxon pour préciser la nature de la parcelle ou le propriétaire
     (Donnersloch, Thieboldswies, Schmittsetzel, Harisfeld, Webersgarten…)

-    l’apposition d’un second nom également pour indiquer la nature de la parcelle (Sandkull, Rebberg…), son usage (Nachtweid, Schinderhaufen…),
     sa localisation (Waldwies, Muhlefeld…)

-    l’usage de prépositions (in der Wies, oben am Rosengarten, unten an der Arzwies, üben an…)

Pourtant, quand la confusion n’est pas possible, le mot-souche est parfois employé seul et suffit pour désigner une section ou une parcelle (Bennche, Bruch, Kaes…).

6.2. Les cartes topographiques

La carte des Naudin (1728-1739) est une carte topographique, commandée par le pouvoir royal et à usage militaire. Elle ne répertorie que les localités, les cours d’eau avec leurs ponts et les gués, les fontaines ainsi que les voies de communication.
 



La première carte topographique et géométrique établie à l’échelle du Royaume de France est celle des Cassimi, réalisée entre 1756 et 1815. Formée de 180 feuilles accolées, elle donne une vision d’ensemble de la France, dans ses frontières de l’époque.
 


D’autres cartes topographiques particulières furent encore levées à l’échelle d’une région cette fois. Jacquet, aide-major des Villes et Château de Bitche,
a levé en 1749 une carte du Comté de Bitche.



 
D’autres relevés topographiques plus précis et plus complets ont été réalisés à l’échelle d’une région.

Ainsi l’Atlas topographique du Comté de Bitche, paru en 1758, répertorie de nombreux toponymes propres aux communes du pays de Bitche. Des descriptions ainsi que des commentaires sont intercalés entre les relevés et sont une source importante de renseignements.
 


Le cadastre napoléonien, mis en place par la loi de finance du 15 septembre 1807, dresse un relevé précis du parcellaire qui sera la base de notre cadastre actuel.

 

Ce cadastre, terminé en 1829 pour ce qui concerne notre village, est consultable aux Archives Départementales. En mairie se trouve un cadastre plus récent, datant de la période allemande (1870-1918) et qui reprend, à une exception près, tous les feuillets du cadastre napoléonien, avec cependant la réécriture des toponymes de façon plus lisible. Un seul feuillet a été refait à neuf, c’est celui de la section-village.

L’orthographe un peu fantaisiste des toponymes a été rectifiée et les toponymes français ont bien sûr été germanisés, à l’exception du toponyme "Chaussée".

Le cadastre a divisé le territoire communal en 4 sections (section A, village, section B, vers Schmittviller, section C, Hutting et section D, Weidesheim).

Chaque parcelle a hérité d’un numéro. Ainsi l’identification des lots a été grandement facilitée : la section et le numéro suffisent désormais  pour localiser les terrains au détriment des agronymes. Mais les agronymes n’ont pas disparu pour autant. Ils servent toujours à se localiser sur le territoire d’une commune, bien qu’une majorité de villageois ne les connaisse pas.
 




Le plan parcellaire de Kalhausen compte 27 toponymes pour la section dite de Hutting et 81 pour les  autres sections, ce qui fait un total de 108 appellations.
 


Cadastre de 1829. Hutting


Après le remembrement, un nouveau cadastre a été constitué en 1992 et il est visible en mairie sur feuilles format plan. Le nombre des toponymes a été réduit à 46. Depuis, il a été numérisé et il est consultable pour le particulier sur le site www.cadastre.gouv.fr/. Malheureusement il ne comporte pas les numéros des parcelles, ni les toponymes.


6.3  La classification des agronymes


On peut classer les agronymes en 2 grandes catégories : ceux qui ont un rapport avec la nature et ceux qui se rapportent à la culture du sol.

 6.3.1  Le rapport avec la nature

1 . Le relief et la situation

1.1 Les agronymes en rapport avec une hauteur

Hapreit (aha hag, mha hac, le taillis, le buisson et latin pratum, le pré). Ici prés situés en hauteur et couverts de haies. C’est l’emplacement du lotissement et du terrain de football. (de Hààbrètt)

Hüttinger Berg, la hauteur de Hutting. Terres situées au nord de Hutting, sur le versant de la vallée de l’Eichel. (de Hìddìnger Bèrsch)

 


(Photo Mosaïk on Tour)


Kalhausener Berg, la hauteur de Kalhausen, vue de Weidesheim. Terres situées au sud-ouest de Weidesheim, sur le versant de la vallée, après la forêt du Mühlenwald, appelées aussi Mühlenfeld. (de Kalhuuser Bèrsch)

Krischetter berg, la hauteur de la section Krischetter (de Krìschènner Bèrsch)

Lantzenbronn berg, la hauteur de la section Lantzenbronn. Section située le long du chemin, sous le Reimesmat berg ci-dessous.

Reimesmat berg, la hauteur de la section Reimesmatt. Situation : à gauche du CD menant à Oermingen, sur le versant ouest de la vallée du Tiefgraben. Ecrit aussi Reimesmatter hübel. (de Rìmmesmàtter Bèrsch)  





Scharfen hiebel (aha scarp, mha scharpf, escarpé et mha hübel, le coteau, la petite colline) la petite colline marquée, prononcée. (de schààrfe Hiwwel)

Schnelheck (aha, mha, snel, rapide et all die Hecke).  Le taillis en pente abrupte. A droite de la route partant de Hutting vers la gare (de Schnèllhéck).

Weidesheimer Berg, la hauteur de Weidesheim, terres en pente situées sur le versant nord du ruisseau d’Achen, au sud du Grosswald. (de Wèètzùmmer Bèrsch)

Winglings berg, (altération de Winkling, all der Winkel, endroit isolé, calme). La hauteur retirée. Cette section se situe sur le versant ouest du vallon du Klàrebrùnne, un petit vallon perpendiculaire à la vallée du ruisseau d’Achen, entre Kalhausen et Etting, derrière la ferme Valentin Muller. On y était jadis au calme, loin de toute construction. (de Wìnglìngsbèrsch)

 


Au fond, le Grosswald.


1.2 Les agronymes en rapport avec une dépression du terrain

Achener Thal, la vallée d’Achen, celle où coule le ruisseau d’Achen, en amont de la haie-limite de ban. (’s Àchener Dààl)

Doll feld, (Doll est une altération de Dell, tout comme Dölle, Döll et Dölen). mha telle, all die Delle, le creux du terrain. Les terres labourables situées dans un creux. (’s Dollfèld)

Donertloch, Donnerloch, (aha donar, mha doner, all der Donner, le grondement sourd du tonnerre et aha loh, mha loch, all das Loch, le trou).
Cavité dans le sol, causée selon la tradition orale par l’orage, en réalité due à un affaissement de terrain. Section située à Hutting. (’s Donnerloch)

Kelwies,(aha kela, mha kel, kele, all die Kehle, la gorge, le gosier, kehlen canneler, évider) le pré situé dans une dépression. (de Kéhlwies)

Paffedeller Klam (mha klemme, klemde = Klemmung, all die Klemme, le ravin). Petit ravin, ravine de la section Paffedell. (de Pàffedéll)

Sandkull (aha, mha, sant, all der Sand, le sable et mha kûle, all die Kaule, la mine, le trou). Carrière de sable. Située en face de la station d’épuration, sur la route de Herbitzheim. (de Sòndkull)

Steinkull (aha, mha stein, ce qui est solide). La carrière de pierres. Toponyme utilisé dans le langage courant, mais absent sur le plan cadastral. Située juste avant la station de pompage, après la maison Gersheimer. (de Schdèènkull)

Une autre petite carrière éphémère de pierres a existé au lieu-dit Rebberg, derrière l’ancien restaurant Kihl, dans le pré appartenant à la famille Neu. Les pierres extraites ont servi en partie à la construction de la rue de la gare, en 1901-1902. (Renseignement André Neu)

Um Kel Terres situées autour d’un creux du terrain. (ùm Kéhl) Voir ci-dessus Kehlwies.

Weidesheimer Thal, la vallée de Weidesheim, celle où coule le ruisseau d’Achen, en aval de la haie-limite de ban (’s Wètzùmmerdààl).

1.3 Les agronymes en rapport avec leur situation

Am Erminger Weg, terres situées à la sortie de Hutting, le long de l’ancien chemin menant de Hutting à Oermingen. Ecrit en français sur le cadastre de 1829, sur le Chemin d’Erming. (òm Éérmìnger Wèè)

Bruchgarten, Brouchgarten, les jardins de la section Bruch. Parcelles situées à gauche de la rue des jardins, après l’entrée de l’impasse (de Brùchgààrde).

Bruchwies, Brouchwies, le pré situé dans la section Bruch de Weidesheim. (de Brùùchwies)

In der Wies, Inderwiz, altération de Hinter Wies, Hinger Wies, les prés situés derrière le village, en face de la ferme Valentin Muller. (de Hìngerwies)

Krischetter garten, les jardins de la section Krischetter. Ce sont d’anciens potagers situés dans un fond de vallon humide et transformés en vergers, à la sortie de Kalhausen, vers Schmittviller. (de Krìschènner Gààrde)




 
La Chaussée, section appelée anciennement Winglinsberg et Winglingswies, située à gauche du chemin rural menant au château d’eau. C’est l’emplacement de la ferme Valentin Muller.

Ce chemin menant de Kalhausen à Etting a été pompeusement appelé "chaussée". (de Schoosé) Il existe également une section Chaussée à Herbitzheim, à la sortie du village, vers Sarreguemines.



 
Lantsbronn etzel, l’enclos de la section Lantzenbronn.

Lantsbronn garten, Lantzenbronngarten, le jardin de la section Lantzenbronn (situé près de la source Lantzenbronn). Une seule parcelle potagère y est encore cultivée.

A. Stieber y a localisé au milieu des années 1960 un habitat romain, probablement de type villa (présence de tuiles et de tessons de céramique sur une surface carrée de 80 m de côté). Il a pratiqué des sondages et découvert des murs maçonnés et une couche charbonneuse et cendreuse contenant des cornes de chèvres et de moutons, des fragments de tuiles, de meules et de la céramique sigillée. Rapport de prospection thématique. 2001 E. Thomann

 




Muehlenfeld, Müllenfeld, les champs situés près du moulin (de Kalhausen). Section située après la forêt du Mihlewàld, à droite de la route départementale, avant d’arriver au village.  Autre appellation : Kalhausener Berg. (’s Mihlefèld)

Mühlenwald, Müllenwald, Mühl wald, Muehlenwald, la forêt située près du moulin. Une des deux forêts privées de Kalhausen. (de Mihlewàld)

Müllenwiz, Müllewiz, le pré situé dans la vallée, près du moulin (de Kalhausen)

Oben am Grossgarten, en haut de la section du Grossgarten. (owwe òm Grossgààrde)

Oben an Schneider Hansen Wies, en haut de la section du même nom. (owwe òn Schniedersch Hònse Wies)

Ober der Neuwies, section au-dessus de la Neuwies. (owwe òn de Néiwies)

Obersten Eichel Wies, le pré près de l’Eichel, situé en amont de la rivière. (de owwerscht Èèchelwies)
  
Oberste Geisling, la partie supérieure de la section Geisling (située en amont). (de owwerscht Geislìng)

Osterrot, Ostersroth, (all Ostern, Osten, l’est et roden, essarter). L’essart situé à l’est (de Hutting). (’s Oschderroot)

Oster Rod wiess, le pré essarté situé à l’est. (de Oschderrootwies)

Oster Rod feld, les terres  labourables essartées situées à l’est. (’s Oschderrootfèld)

Paffedeller Wies, le pré de la section Paffedell. Ecrit aussi Paffen Dölen wiess. (de Pàffedéllerwies)

Sare Wies, le pré situé près de la Sarre. (de Sààrwies)

Schweizerfeldgarten, les jardins de la section Schweizerfeld, situés à droite de la rue des jardins, après la maison Bour, n°26  (de Schwitzerfèldgààrde). Ils sont devenus des terrains à construire.

Hüben an der Krischetterwiese, au-delà des prés de la section Krischetter (iwwer òn de Krìschènnerwies)

Hüben an der Thieboldswies, au-delà de la Thieboldswies (parcelles situées de l’autre côté du ruisseau du Tiefgraben, vers Schmittviller). (iwwer òn de Thìewelswies)

Under Feld, les champs labourables inférieurs (situés au bas du versant). Cette section est aussi appelée Mühlfeld ou Kalhauser Berg si on se situe à Weidesheim. (’s Ùnnerfèld)

Unter an der Artzwies, sous la section Artzwies. (ùnne òn de Àrtswies)

Vordersten Eichel Wies, le pré près de l’Eichel, situé en aval de la rivière. (de vòrderscht Èèschelwies)

Waldwies, le pré de la forêt, situé à l’est du Mühlenwald. (de Wàldwies)

Winglings Wies, les prés de la section Wingling. C’est un endroit humide du versant. (de Wìnglìngs Wies)


2 .  Nature et qualité du sol

Altpeter  (alt, ancien et Peter, Pierre, du latin petra, la pierre). Ce n’est pas le champ ou le pré de Pierre le vieux, on dirait Alt Petersfeld ou Alt Peterswies. Alors y a-t-il un rapport avec un sol pierreux ou des rochers affleureraient-ils dans ce secteur? Mais alt peut aussi venir du latin altus, haut.

La section se situe pourtant dans la partie basse d’un versant de vallée, elle est formée de terres dures à cultiver.

Grünplatz, Grinplatz, Grinenplatz, (aha, mha grint, ce qui est moulu, all der Grind, le sable, le gravier et der Platz, l’endroit).  Section où affleurent
des gravillons. (’s Grììnplätz)

Krautgarten, peut-être une altération de Grutgarten (aha gruzzi, mha grütze, all der Grieß, ce qui est moulu, la semoule). Le jardin au sol caillouteux. Il ne peut s’agir de jardins où l’on cultivait des choux (das Kraut) ou des plantes médicinales (die Kraüter). La culture des choux n’était pas limitée à une section particulière et les plantes médicinales ou aromatiques n’étaient pas cultivées, mais cueillies dans la nature. 




Cadastre de 1829. Vers Schmittviller




3 . Caractéristiques du terrain

3.1  Son étendue

Engenberg, (aha eng, mha enge, all eng, resserré, étroit). La petite hauteur, restreinte. (de Ìnschebèrsch)

Grosseneck, le grand coin. Section située à la limite du ban, vers Achen, en face de la station de pompage. (de grosse Éck) Nommée ainsi par opposition au petit coin, situé à proximité (die kleine Ecke, de klèèn Égge)

Grossgarten, le grand jardin. Parcelles situées derrière les maisons de gauche de la rue de la libération. (de Grossgààrde)

Grosser Mühl Brühl, le grand breuil du moulin, par opposition au petit breuil. Le toponyme Brühl (latin bro(g)ilus, aha broil, mha bruël, français breuil, all das Brühl) désigne un petit bois clôturé, une prairie humide gagnée sur la forêt, un pré seigneurial. (’s grosse Mihlbrìhl)

Hundert Acker, les cents acres (1 acre équivaut à 20 a). Terres essartées au détriment de la forêt du Grosswald, au cours du 19° siècle. Toponyme ne figurant pas sur le cadastre de 1829. (de Hùnnert Àgger)

Klein Aspen, la petite section Aspen. (de klèène Àschbe)

Klein Bruch,  le petit endroit humide. (’s klèène Brùch)

Klein Gewent, klein Gewann, (mha gewandte, all wenden, tourner, das Gewanne, la limite où la charrue était retournée dans l’autre sens). Ici la petite sole du terroir. Section formant la limite des terres labourables, à droite de la route vers Schmittviller. Ecrit aussi Klein Wend. (de klèèn Wìnd)



 
 
Klein Grosgarten, le petit jardin étendu. C’est une petite section constituée de 3 parcelles assez grandes. La boucherie Laluet a été bâtie  à cet endroit. (de klèène Grossgààrde)

Klein Kritzwiz, le petit pré essarté. Même radical que Kreitzen ou Kreutzfeld. (de klèèn Kritzwies)

Klein Muhl Bruhl, le petit breuil du moulin. (’s klèène Mihlbrìhl)

Kleine Ecke, le petit endroit (de klèène Égge)

Kleine Nachtweid, kleine Achtweid, (all die Nacht, la nuit et die Weide, le pâturage). Petite pâture de nuit de Kalhausen. Elle était située au-delà de la section Paffendell, plus près du village que l’autre pâture de nuit. Sur le plan cadastral de 1829, ce sont des terres arables. Chaque agglomération (Kalhausen, Hutting et Weidesheim) avait une ou plusieurs pâtures de nuit, clôturées de haies, souvent éloignées et formées de terres de moindre valeur.
En été, on y laissait paître, le soir et la nuit, les animaux de trait, sous surveillance. (de klèèn Nàchtwèèd)

Kleinen Krieschetter, la petite section Krischetter. A gauche, sur la route de Schmittviller, après le chemin de la Ritterschtròòss. (de klèèn Krìschènner)

Kurdegarten, Kourtengarten, certainement une altération de Kurzegarten, le jardin court. On trouve aussi la dénomination "Corps de garde" qui serait la francisation de Kurdegarten. (de Kùrdegààrde)
Il est impossible qu’il y ait eu un corps de garde à Kalhausen. Le corps de garde, appelé aussi salle des gardes, est une construction militaire ayant pour but de protéger l’entrée d’une fortification. De même, Kurdegarten ne saurait être une altération de Kodengarten (le jardin près de la hutte, de la léproserie).


3.2   Sa forme

Breitwies, le pré large. (de Brèèdwies)

In der Spitz, terres situées dans une pointe, un triangle, souvent en limite de ban. (in de Schbìtz)

Käperleswies, peut-être le pré en forme de petit bonnet, situé sur une petite hauteur (’s Käppel, diminutif de die Kappe, le bonnet).

Krummenacker, Kromen acker, section située sur un petit versant où les champs sont en dévers. (de Krùmmenàgger)

Krummwies, Kromwies, Kromwiz, le pré courbe, non rectiligne, bordé par une courbe de l’Eichel. (de Krùmmwies)

Langarten, les jardins allongés. Jardins situés au village, derrière le dépôt funéraire et le cimetière. (de Lònggààrde)

Langheck, section située près d’une haie étirée en longueur. Cette haie bordait le chemin vers Schmittviller. Dénomination déformée en Langen Eck pour désigner la section et la rue de la libération. Terrains situés à droite et à gauche de la rue de la libération, après les dernières habitations. (de Lòngenéck)

Langhorbach, les parcelles allongées de la section Horbach. (de lòng Horbàch)

Langwies, par opposition à Kurzwies, prés allongés, en lanières. (de Lòngwies)

Rondwies, Rondwiz, le pré courbe (situé dans une courbe de l’Eichel). (de Rùndwies)

Spitz, la section en pointe, en forme de triangle. (de Schbìtz)

Spitzwies, Spitzwiz, les prés en pointe. (de Schbìtzwies)

4 .  Noms en rapport avec l’eau

4.1  Les marécages

Bruch, Brouch, (aha bruoh, mha bruoch, all der, das Bruch, le marécage) les prés humides. (’s Brùùch) Il y a dans cette section de nombreux endroits humides avec une végétation particulière : roseaux, saules.
 





Horbach (aha horo, la boue, la vase, par extension le marécage, l’endroit humide et bach, le ruisseau). Une source y était présente jadis, mais elle est désormais canalisée et alimente l’étang Behr. L’appellation Hochbach du nouveau cadastre est erronée. On parle parfois de Horbruch, le marécage,
ce qui serait aussi logique. Il n’y a pas de ruisseau dans le secteur. (de Horbàch)
  
     


Au fond, le Muehlenwald.


Thieboldswieserlach, Thiebelswizerlach, (aha lahha, mha lache, latin lacus, all die Lache, la lagune).Terres humides de la section Thieboldswies, au bord du ruisseau Tiefgraben. (de Thìewelswieserlàch)

4.2   Les eaux dormantes

Pfulgarten, Pulgarten, Polgarten, (mha pfuol, all der Pfuhl, la mare). Le jardin situé près de la mare (de Puhlgààrde).

4.3  Les eaux courantes

Aue (aha ouw[i]a, mha ouwe, all die Aue, terre située près de l’eau). Prés gras situés près du ruisseau de l’Eichel, au-delà de la ligne de chemin de fer. Ecrit aussi Augen Wiess.
  





Brühl, français le breuil, prés humides et gras, recouverts de haies, situés près d’un cours d’eau. Ce sont en général les meilleurs prés du ban, réservés aux seigneurs. Ils sont localisés à Weidesheim, le long de la Sarre et appelés aussi Sarre wies. (’s Brìhl)

Burenetzel, Bouren etzel, le pré possédant une source (all bronn, burn, bure). (’s Burenétzel)

 


Il y a effectivement une source captée dans ce canton.


Klagenbron, Klacherburg, Klarerburg, Glacherburg, (latin clarus, mha klar, all klar, limpide, clair),  la source à l’eau claire. Petite section se trouvant sur le versant gauche du vallon, près de la source du même nom. (de Klàrebrùnne).
La source se trouve sur le ban d’Etting. Il n’a jamais été question d’une quelconque construction fortifiée dans le secteur (die Burg, la forteresse).

Welschbronn, Walschbronn, (mha wellec, all wallend, qui s’écoule abondamment et Bronn, la source). Canton situé vers la ferme du Langenwald.
La source a tari. (de Wélschbrùnne)

5 .  Noms en rapport avec des plantes

5.1   Les arbres et arbustes

Apfelbaumwies, le pré au pommier. (de Àbbelbòòmwies)

Aspen (aha aspe, mha espe aspe, all die Espe, le tremble) Endroit où poussaient des trembles. Section localisée à Hutting, en direction d’Oermingen. (de Àschbe)
 



La nouvelle piste cyclable, la maison Dehlinger et au fond le Muehlenwald.


Aspen bey der Sand Kaul feld, la partie de la section Aspen située près des terres labourables, à proximité de la carrière de sable.

Bierbaumwies, le pré au poirier. (de Bìerebòòmwies)

Bischwies, altération de Buschwies, (aha busck, mha busch, all der Busch,le bosquet)  le pré avec un bosquet, un taillis. (de Bìschwies)

Bongert, Bonhert, (mha Baumgart, all der Baumgarten, le verger) Pré d’assez grande surface, entouré d’arbres fruitiers et situé à Hutting.
(de Bòòmgààrde)

Gelbbirnbaum, Gelbirbaum, le poirier aux fruits jaunes. (de Gèhlbìerebòòm)

Großeich, le grand chêne. (de gross Èèsch)

Grosswald (aha, mha walt, terre non cultivée, all der Wald, la forêt, la futaie, par opposition à Busch, Heck, le taillis) écrit aussi Grossen Wald,
le grand bois, par opposition au Muhlenwald, de surface moindre. (de gross Wàld)

Horbacherheck, le taillis de la section Horbach (toponyme disparu, comme le taillis). (de Hohrbàcher Hèck)

Horbacherwald, la forêt de la section Horbach. Ce toponyme désignait une petite forêt située sur le ban de Kalhausen, à la limite du Muhlewald et actuellement disparue (Atlas topographique du Comté de Bitche) Toponyme disparu. (de Hohrbàcherwàld)

Kaes, Käs, (gaulois cassanos, moyen latin casanus, le chêne) la forêt de chênes. (de Kâäs)
Des fragments de tuiles, signalant une occupation romaine, y ont été découverts par P. Nüsslein de la Sraab. (lettre de P. Nüsslein du 17.08.1993 C.A. S.R.A)
 



Kirschgarten
, le jardin au cerisier. (de Kìrschgààrde)

Lohbusch, Lohbüsch, Lobosch, (all die Lohe et Busch) taillis où l’on prend des écorces servant à tanner les peaux. (de  Lohbìsch)
Loboschwald, la forêt de la section Lobosch ou Lobusch.
"Loboschwald" a été défriché depuis qu’on a relevé la carte et est actuellement en terres labourables. " Atlas Topographique du Comté de Bitche.1758 Toponyme disparu (de Lohbìschwàld).

Loboschfeld, les terres labourables de la section Lobosch ou Lohbusch. Toponyme disparu. (’s Lohbìschfèld)

Mehlwies, Mehlwiz, (aha meloboum, all Mehl(baum) l’érable champêtre)  le pré à l’érable. (de Mèhlwies)

Reberg (all die Rebe, la vigne et der Berg, la hauteur) Petites parcelles en terrasses, exposées nord-est, situées à flanc de coteau,  parfois soutenues par des murs de pierres sèches et plantées de vigne avant sa destruction par le phylloxéra dans la seconde moitié du 19° siècle. (de Rèbbèrsch)



Un particulier a déboisé une petite parcelle du Rebberg pour en faire un potager.
Il y a même replanté 2 pieds de vigne…pour faire revivre la tradition.

 
Un recensement des surfaces cultivées réalisé en 1893 (Ermittelung der Bauflächen im Jahre 1893) précise qu’il existe une surface de 1 ha dévolue à la culture de la vigne. Les parcelles à vigne semblent être situées en d’autres endroits alors (20 ares à Weidesheim, et de nombreuses petites parcelles situées dans les sections Lobusch, Hittinger Berg et Weidesheimer Berg, sur le ban d’Achen)

Schdudenwald, (aha studa, mha stude, all die Staude) le taillis, le bosquet. Toponyme disparu. (de Schduudewàld)

Seelwies, Seelwiz, (aha salaha, mha salhe, le saule, all die Salweide,) Pré où poussent des saules ou bien dépression marécageuse, humide
(de Séélwies)

Sperrebaum (all Speierling, sorbier domestique), plutôt que l’arbre près de la barrière, de la barre (die Sperre). Donc le pré au sorbier.
(de Schbèrrebòòm)

P. Nüsslein y a localisé en 1993 l’emplacement d’une construction romaine : fondations de murs, tuiles, céramique commune. Nouvelle prospection par la Société de Recherche d’Alsace Bossue (Sraab). Lettre de P. Nüsslein du 16.08.1993 C.A. S.R.A.

Cette section et la section voisine Welschbronn sont appelées Lambertsbronn sur l’Atlas Topographique.

Weitzelgarten, peut-être une déformation de Weichselgarten (aha wihsela, mha wihsel, all die Weichsel, la griotte ou cerise aigre). Endroit où poussait un cerisier aigre, un griottier. (de Weitzelgààrde)

5.2   Autres plantes

Bremestrisch, Bremestreich (aha brâma, la ronce, la mûre plutôt que aha pfrimma, mha pfrimme, all die Pfrieme  les genêts et mha driesch, terre en friche) Champs laissés en friches pendant une ou plusieurs années, couverts de broussailles, de ronces et d’herbe,  réservés à la pâture de certains animaux tels que les chevaux, les moutons, les porcs. (de Brìmmesdrìsch)



Au fond, à gauche la haie limite de ban (de Bànnhéck) et à droite le Grosswàld.
 
Kratzgarten, le jardin aux cardères (die Kratze, le grattoir) parfois écrit Katzegarten. (de Kràtzgààrde)
La cardère à lainer ou cardère des foulons (dipsacus fullonum) était cultivée autrefois pour peigner les étoffes de laine et les feutres, pour leur donner un aspect moelleux ou feutré.
 



La cardère ressemble à un chardon des champs très élancé.




Peignes à cardères.

 
Rosengarten, jardins entourés ou délimités par des haies de rosiers sauvages (églantier, aubépine). (de Roosegààrde)

Stoppelstück (latin stipula, le fétu de paille, all die Stoppel le chaume, l’éteule et das Stück, le champ labourable). Champ ou parcelle de chaumes où poussent des herbes folles et qui sert comme pâturage. (’s Schdobbelschdìck)

6.3.2  Le rapport avec la culture du sol

1. Les défrichements

Kreitze, Kritze (vient de Greut, Grütt, Gritt, mha riuten, essarter) Terres rendues labourables après un défrichement.  Ecrit aussi auff den Creutzen.
(de Kritze).

Krischetter, Krieschetter, altération de Kriers Reder, qui est lui-même une altération de Kriegersräther. (Atlas topographique du Comté de Bitche de 1725)
Ce toponyme peut dériver de Krüger, le potier ou le cabaretier ou plutôt de Krieg, la dispute, la guerre. Räther, reder, mha riuten, reuten, all roden signifie essarter. Terres défrichées en vue de l’agrandissement de la surface cultivable et qui ont peut-être donné lieu à des disputes entre villages voisins. (de Krìschènner)

 



Kriers Reder feld, les champs labourables de la section Kriers Reder.

Kriers Reder Wieß, les prés de la section Kriers Reder. (situés dans un fond de vallon).

Neugarten, (aha niuvi, mha niuwe, all neu, nouveau). le jardin nouvellement aménagé (de Néigààrde)




Il n’y a pas moins de 10 minuscules parcelles dans cette
section triangulaire du Neugarten.

C’est l’emplacement de la maison Fersing, rue des roses.

 


Neurod, les terres récemment essartées. (de Néirod)

Nau wiess, le pré neuf, récemment essarté. (de Nòuwies)

Neuwies, le pré récemment aménagé, par opposition à Altwies. Section située après la section klein Gewent. (de Néiwies)

Kreutzfeld, Kreitzfeld, Crützfeld, altération de Grütz Feld, les terres rendues labourables après un défrichement, plutôt que les champs près de la croix. Section située après la dernière maison de droite de la rue de l’abbé Albert. (’s Kritzfèld).

2.  L’agriculture

2.1  Les limites, haies et enclos

Bannheck, banhag, (all der Bann, le territoire communal et die Hecke, la haie, le taillis). Haie drue plantée à dessein, séparant les bans d’Achen et de Weidesheim entre la forêt du Grosswald et le ruisseau d’Achen, ainsi que le ban de Kalhausen et celui de Weidesheim depuis le ruisseau d’Achen jusqu’à la forêt du Mühlewald (de Bònnhéck).
Le terme Hag (aha hag, mha hac, all der Hag) désigne une clôture, un buisson.




La haie qui relie les deux forêts et délimite les terres de Weidesheim est bien visible
 

2.2    Les plantes cultivées

Flachsgarten, Flaxengarten, (aha flahs, mha vlahs, all der Flachs, le lin). Le jardin destiné à la culture du lin, situé à Weidesheim. (de Flàchsgààrde)
Les fibres du lin étaient utilisées localement, encore au 19° siècle, par les tisserands, pour fabriquer des toiles.

2.3   Les constructions

Hofstatt (mha hovestat, hofstat, désigne un terrain et une construction). Peut-être le lieu où se serait élevée une villa romaine. (de Hoffschtàtt)

Koben Etzel (mha kobe, l’étable, la porcherie). Enclos possédant une petite étable pour les porcs. Toponyme localisé à Weidesheim.

Ohligmihl, le moulin à huile. Toponyme inexistant sur les cartes disponibles, cité par André Neu et se trouvant au niveau du ruisseau Tiefgraben, au lieu-dit Altpeter. Jadis, un canal d’amenée d’eau et des vestiges de murs y étaient visibles. (de Ohlischmihl)

Wegweiser, Weisswiezer, le poteau indicateur, la colonne. Toponyme tardif, ne figurant pas sur l’Atlas Topographique. (de Wèèwiser).


 

Welschmühle, Welschmülle, le moulin wélsche, appartenant à un colon de langue française. Appelé aussi Schweizermühle, moulin appartenant à un colon suisse de lange française. (de Wélschmihl, de Schwitzermihl)

Joël Beck, dans Moulins du pays de Bitche, cite un dénommé Gall en 1598 (originaire de Suisse ?), puis un Jacob Rouby qui reconstruit le moulin entre 1700 et 1703. Le patronyme Rouby est originaire du sud-ouest de la France (Ardèche, Périgord), ce qui expliquerait l’autre appellation du moulin, Welschmuhle (Welsch, de langue romane, française).


2.4  Les animaux domestiques

Gantzacker, (aha, mha gans, all die Gans, l’oie), Champs pour lesquels une redevance en nature (des oies) était due annuellement. (de Gànsàcker)

Geissling, Gessling, (all die Geiss, la chèvre et suffixe germanique –ing désignant l’appartenance) Terres dévolues aux chèvres. Section située à la limite du ban de Hutting, vers Oermingen. (de Geislìng)

Hundersch, hundshersch, (all der Hund, le chien et der Arsch, le fondement) mauvaises terres, éloignées du village. (de Hùnds Èrsch)

Kaleperswies, Kaleperswiz, peut-être une altération de Kalberswies, le pré des veaux.

Kuhweg, Küweg, section proche du chemin du même nom. (de Kùhwèè)

Molléswies, (francique, de Mollé, le taureau) le pré du taureau. Prairie donnée en jouissance à celui qui entretenait le taureau communal. Toponyme passé dans le langage courant, mais ne figurant sur aucun plan (cité par Jean Marie Lang).

Oberste Geisling, la partie supérieure de la section Geisling (située en amont. (de owwerschde Geislìng)

Ochsenacker (aha ohso, mha ohse, le géniteur, all der Ochs, le bœuf et all der Acker, le champ). Bonnes terres labourables mises à disposition de celui qui entretient le bovin géniteur pour tout le village, c’est-à-dire le taureau. (de Ochsenàgger)
En allemand, le terme Ochs désigne le taureau castré utilisé comme animal de trait, le bœuf, et non le taureau géniteur (der Stier, der Bulle)
 



Au fond, au centre, les maisons de la rue des jardins.

Pingarten (altération de Bienengarten (aha bini, mha bin, all die Biene, l’abeille). Le jardin aux abeilles. Section du ban de Weidesheim, endroit où devaient se trouver les ruches seigneuriales. (de Pìngààrde)

Saugarten, jardin mis à disposition du porcher communal par la commune. (de Sòugààrde)

3.  La communauté villageoise

3.1 Les habitants

Alt Arisfeld, les champs du vieux Henri. (Àlt Haris Fèld)

Kasparswies, le pré de Caspard. (Kàschbàrswies)

Krämer Wilhelm Etzel, le pré de Guillaume Krämer ou de Guillaume l’épicier.

Kromen Wilhelm Etzel, altération de Krummen Wilhelm Etzel, le pré de Guillaume le boiteux.

Kurz Nickels Eck, Kourzen Nickelseck, le pré de Nicolas Kurtz. Kurtz était un patronyme présent à Kalhausen. (Kùrtz Nìggels Éck)

Lambertzbronn. L’origine de ce toponyme semble être le nom de baptême germanique Lambrecht ou Lamprecht, suivi de bronn, la source.

Sur l’Atlas Topographique, le ban de Lambertzbronn est une vaste section englobant les sections Sperrenbaum, Welschbronn, Altpeter. Ce serait le ban d’un village disparu ou les terres entourant une villa romaine.




Atlas Topographique du Comté de Bitche
 
Lantzenbronn, Lantz bronen. Lantz est l’abréviation du nom de baptême germanique Landolt, Landfried, Lambrecht ou Landbert. Ce toponyme pourrait avoir le même sens que Lambertzbron.

Meyersfeld, les terres labourables du dénommé Meyer ou du maire (Meijersfèld).

Reimesmatt (peut-être le nom du propriétaire et die Matte, la prairie) Prairie destinée à être fauchée et située en hauteur, comme en montagne.
Le nom de maison Rìmme Käddels existe à Herbitzheim, sans qu’on puisse expliquer sa signification. (de Rìmmesmàtt)

Schmittsetzel, le pré du forgeron. (Schmìttsétzel)

Schneider hansen wiz, Schneiderhansens Wies, le pré de Jean Schneider ou de Jean le tailleur. (Schnieder Hònse Wies)

Schweitzerfeld Ici ce sont des champs appartenant à une personne originaire de Suisse romane (donc de langue française), peut-être la même qui gère l’activité du moulin appelé Schweizer Mühle ou encore Welsch Mühle (Welsch, de langue française, romane). (’s Schwitzerfèld)


 
Thiébaulteck, Thieboldseck, le coin de Thiébault. (Thìewelsèck)

Thieboldswies, Thiebels Wiess, le pré de Thiébault. (de Thìewelswies)

Thieboldswieserlach, (aha lahha, mha lache, latin lacus, la lagune). Terres humides de la section Thieboldswies, situées près du ruisseau Tiefgraben. (de Thìewelswieserlàch)

3.2  Les métiers et activités

Hirtengarten, le jardin du berger. Parcelle mise à disposition du berger communal. (de Hìrdegààrde)

Kohl Wies, le pré du charbonnier (der Kohler). (de Kohlwies)

Nachtweid (all die Nacht, la nuit et die Weide, le pâturage. La Nachtweid principale de Kalhausen se trouvait vers Schmittviller. C’était un ancien bien communal dont pouvaient profiter les habitants de Kalhausen, de Schmittviller et ceux d’Etting. (de Nàchtwèèd)

 


Les prairies(en vert) sont reléguées dans les fonds humides des vallées.
En 1829, la pâture de nuit est une section de terres arables.



Schinderhaufen (all schinden, équarir, dépecer et der Haufen, le tas, le monticule) Jadis, quand un animal crevait (cheval, bovin, mouton, chèvre, chien…), on récupérait au moins la peau pour la tanner.  Endroit où l’on jetait le bétail mort. (de Schìndhuffe)

Trift, (aha trîban, mha trîben, all treiben, conduire le bétail. (de Trìft) Ici pâturage, comme Weide, situé sur une forte pente, derrière la station de pompage.

Weibersgarten, le jardin des femmes (peut-être une altération de Webersgarten, le jardin du tisserand)


3.3  Le seigneur

Arles wiess, certainement une altération de Artswies (Arzwies). Les 2 toponymes désignent le même lieu-dit. (voir ci-dessous).

Arles Wieß Feld, les champs de la section Arles Wies.

Alt Artsfeld, Artswies, (mha ahte, aha ahta, all die Acht, l’exclusion). Champs et prés ne faisant pas partie, au Moyen Age,  du territoire communal et appartenant à un seigneur ou à un couvent. Ecrit aussi Arzwies. (de Àrtswies)

Benchen (mha bannen, interdire, all der Bann, le ban). Ici diminutif de Bann, das Bännche.  Le petit ban, terres riches appartenant au seigneur et défendues aux paysans. Appelé aussi le ban du moulin, Muhlbann. Terres situées de part et d’autre de la D 33, après la station d’épuration, vers Herbitzheim. (de Mihlbònn)

F. Clément y a localisé dans les années 1960 ou 1970 l’emplacement d’une occupation romaine (découverte en surface de tuiles et de moellons). Nouvelle prospection du site en 2000 par E. Thomann et P. Nüsslein. Rapport de prospection thématique. 2001 E. Thomann

Frauen Wies (mha vrône, aha frôno, génitif de frô, le seigneur) Pré appartenant au seigneur et pour lequel les paysans doivent la corvée. ( de Fronwies).

Freigarten, freygarten, (mha vrî, aha frî et Garten), le jardin affranchi de toute redevance. (de Frèigààrde)

Königshoff (all der König, le roi de France et der Hof, la ferme) Terres appartenant au roi de France et comportant une ferme (Meierei) ou une étable (Molkerei). (de Kinnischshof)

La ferme royale existait encore au 18° siècle sur les ruines d’une villa romaine située près de la route romaine allant de Rimling à Oermingen (Ritterstrasse ou Salzstrasse).

Cette route romaine est dénommée de àlde Wèè, l’ancien chemin, ou de Kùh Wèè, le chemin des vaches.

L’archéologue alsacien Arthur Stieber(1908-1985) y a localisé au milieu des années 1960 les traces d’un habitat romain, probablement de type villa (découverte en surface de fondations de murs, de tuiles, d’enduits peints, de briques striées de céramique, d’objets métalliques, de charbon de bois et d’os d’animaux).

Les objets ont été trouvés sur une surface de 200 m sur 100 m. Nouvelle prospection en 1995 par J.P. Petit, puis par la Sraab en 1997 et 2001. Rapport de prospection thématique. 2001 E. Thomann.
 

3.4   L’Eglise

Paffendell, Paffen Döll, (aha phapho, pfaffo, mha pfaffe, all der Pfaffe, le religieux et Dell, mha telle, all die Delle, le creux, la vallée). Petite vallée ou dépression entre deux collines, sans cours d’eau, comme Dicht) Biens appartenant à un ecclésiastique ou exploités par lui. (de Pàffedéll)

 


Au fond, la ferme Hiegel.

Le premier terrain de football était  installé dans cette section en pente.



7.  Annexes Photographiques : cartes et toponymes


L’Atlas Topographique du Comté de Bitche. 1758


Les toponymes ont été transcrits avec leur orthographe.

Village

Achener Thal
Bich Wieß
Brimes Drisch
Bruch Bronnen
Dittes Under Feld
Schweitzer Feld

Arles Wieß
Arles Wieß Feld
Grütz feld
hinger Wiess
Ochs Acker
Paffen Döll
Paffen Dölen Wieß
Rimesmatter hübel
Rosen garten

Ban de Lambertzbronn
in der spitz
Klein Wend
Kriers Reders feld
Kriers Reders Wieß
Lantz bronen Wieß
Nau Wieß
Schneiders hans Wieß

"Il y a eu fort longtemps des démêlés entre les habitants du village d’Ermin Comté de Nassau et ceux de Kahlhausen, à l’occasion des paturages, ceux d’Ermin vouloient limiter le ban de Kahlhausen par une haye qui tient de chaque côté au pré Schneiders hans Wiess…ce qui auroit causé presque la ruine de ce village : enfin les souverains sont convenus de tirer une ligne droite de partage du point de la haye…jusqu’à la rivière d’Eichel qui met les deux parties d’accord".

"la ligne droite qui a été piquetée en 1754 pour mettre fin aux disputes qui arriveroient tous les ans lors de la récolte entre les décimateurs de Kahlhausen, et ceux de hermingen…"

              




Les bornes plantées en 1754 sont en très mauvais état. Elles portent sur une face le crampon « Wolfsangel » des Nassau.




Thiebels Wiess

"Paturage communal, ce paturage apartient à différentes communautés qui ont droit d’y mener leurs bestiaux Schmitweillers, Ettingen, Kahlhausen, il n’est pas d’un bon produit".
 



Hutting

Aspen Bey der Sand Kaul feld
Augen Wiess
auff den Creutzen
Döll feld
Engen berg
gantz acker
grün platz
horbacher heck
Horbacher Wald

"Quoique ce bois tienne à mühl wald il n’est pas de la même force, cependant il est fort beau, on estime qu’il y a 150 pieds d’arbres par arpent, mais il y a quantité de broussailles en différentes parties".

horbacher wiess
König hoff
Krum wiess
Krumen Acker
Lobosch feld
Lobosch Wald
Mehl wiess
Meyers feld
Obersten geisling
Oster Rod feld
Oster Rod wieß
Schnel Heck
Sel wiess
Um Kel wieß

C’était "autrefois un pré dont le propriétaire ne voulant pas pendant que ce terrain étoit en dispute, payer la dixme à tout autre que son légitime seigneur, a négligé de le cultiver par obstination, de sorte que ce n’est plus qu’un paturage".   

Wald wiess
 



Weidesheim


Grosser Wald

"Ce bois est un fort beau tailli de haute futaye bien garni en arbres de toute grosseur jusqu’à 24 et 30 pouces…Ce bois étoit il y a quelques années beaucoup plus considerable, on en a défriché une grande partie du côté de son occident, il en reste une petite partie en forme de remise pour le gibier".

Kalhausen Berg

Mühl Wald

"Muhl wald est un beau et bon bois tailli, fort épais, il y a quantité de beaux arbres. L’endroit le plus touffus est la partie rampante  près de la vallée".

Weidesheimer Berg

"Cette montagne était il y a quelques années presque toute couverte de bois que l’on a défriché en partie".

Weidesheimer Thal

 





Carte topographique de Weidesheim. Copie faite en 1776 par Bloucatte

 
Les prés

Apellbaum Wies (le pré du pommier)

Bierbaum Wies (le pré du poirier)

Breid Wies (le pré large)

Bruchwies (le pré humide)

Frauen Wies. Pré appartenant au seigneur et pour lequel les paysans doivent la corvée (Fronwies).

grossen Bruch (le grand pré humide)

Grossen Muhl Bruhl (le grand breuil du moulin)

Klein Muhl Bruhl (le petit breuil du moulin)

klein Muhl Wies (le petit pré du moulin)

Koben Etzel Enclos possédant une petite étable pour les porcs.

Kohl Wies (le pré du charbonnier)

Langen Wies (le grand pré)

Nau Wies (le nouveau pré)

Obersten Eichel Wies (le pré supérieur de l’Eichel)

Sare Wies (le pré de la Sarre)

Vordersten Eichel Wies (le pré inférieur de l’Eichel)

Waldwies (le pré de la forêt)

Welschwies (le pré welsche, appartenant au moulin de la Welschmuhl)
    

Les pâturages

klein Nachtweid (la petite pâture de nuit)

Nachtweid (la pâture de nuit)

Les jardins


Flaxengarten (le jardin de lin)

Langarten (le jardin en long)

Pingarten (le jardin aux abeilles)

Les terres arables


Kalhausen Berg (la hauteur de Kalhausen)

Klein Bruch (le petit endroit humide)

Muhl Bann (avec la carrière de sable Sandkull) les terres défendues du moulin

Sperbaum (le sorbier)

Les bois et taillis


Banhag (la haie frontière)

Grossen Wald (le grand bois)

Muhl Wald (le bois du moulin)

Schdudenwald (mha stude aha studa, all die Staude) le taillis, le bosquet

Divers

Schindewase (le pré où l’on enterre les cadavres des animaux)


Nouveau cadastre suite au remembrement 1992

Il ne contient plus que 46 agronymes.

Weidesheim

Bennchen-Grosswald-Grosswies-Muehlenfeld-Muehlenwald-Muehlenwiese- Sarrefeld-Waldwies
 
Hutting

Aspen-Auen(Aven)-Donnerloch- Geisling-Hittingerberg-Hittingerwies-Kaleperswies-Koenigshof-Lohbusch-Mehlwies-Seelwies

Kalhausen

Chaussée-In der Wies-Kleinenbronn-Krischetter-Schweizerfeld-Thieboldswies

Altpeter-Lantzenbronn-Nachtweid-Schneiderhansenwies-Welschbronn

Arzwies-Burenetzel-Engenberg-Gruenplatz-Wegweiser

Kaes-Kreizen-Krommenacker-Paffendell

Bremestrich-Horbach-Horbacherwald-Kreutzfeld-Ochsenacker

Hapreit-Oben am Grosse Garten
 


Un  aperçu du nouveau cadastre




8.  Localisation des toponymes (Google Earth)
 




Les toponymes entre Hutting et Oermingen.




Les toponymes autour du village.




Les toponymes au sud de Kalhausen
(vers Schmittviller).




Les toponymes de Weidesheim

 
Bibliographie

Duden. Deutsches Universalwörterbuch

Rheinische Flurnamen. Heinrich Dittmaier 1963

Siedlungsgeschichte und Deutung des Flurnamen von Hambach-Roth. Joseph Rohr 1964

Lieux-dits des eaux et des rivières du Baillage d’Allemagne. H. Hiegel 1968


Gérard Kuffler

Juillet 2020