IV. Du siècle des Lumières à nos jours
1 La Seigneurie de Weidesheim passe par achat à la famille des d'Hausen.
C'est dans la région
de Trèves, dans les terres de l'abbaye Saint-Maximilien
(aujourd'hui Saarhausen en Sarre), sur une ferme qui d'ailleurs
portait ce nom de Hausen, que nous connaissons les premiers membres
de la famille d'Hausen au 16ème siècle. (29)
En 1600 une partie de cette famille s'établit près
de Saarburg dans l'Electorat de Trèves. Le pêcheur
Theiss (Mathias) Hausen, époux de Jeanne, fait baptiser
le 3 décembre 1644 en l'église Saint-Laurent de
Saarburg leur fils, le futur maître pêcheur et batelier
Nicolas Hausen qui épouse en 1667 Marie Jacobi.
De ce mariage sont issus 10 enfants, tous baptisés en l'église
St. Laurent à Saarburg, dont l'aîné Jean Etienne
baptisé le 27 décembre 1667, époux de Anne
Quirin d'Omersheim, en Sarre, appartenant au Duché de Lorraine
à cette époque.
Jean Etienne Hausen vint s'installer à Kleinbliderstroff
et y exerça le métier d'instituteur, de 1694 à
1702, il fut même maire de ce village de 1694 à 1705,
et on suppose qu'il possédait un commerce de vin (30)
ou d'eau-de-vie. Il fut aussi le premier à faire le commerce
de bois de Hollande. Ce négoce lui permit de s'enrichir
progressivement et d'acheter de multiples terres et des métairies
à Neunkirch et Kleinbliderstroff qu'il loua à des
laboureurs.
En 1705 la famille s'installe à Sarreguemines. Jean Etienne
Hausen achète une charge de receveur des finances, au service
du duc Léopold de Lorraine. Il collecte les impôts
des habitants de la ville sous les ordres du prévôt
gruyer de Sarreguemines et les rapporte au receveur général
de la Chambre des Comptes à Nancy. Cette charge est rémunérée
et comporte également certains privilèges comme
l'exemption du logement des gens de guerre.
Pour cette charge de receveur des finances, il perçoit
une indemnité de 93 Livres par an, un habit complet et
des souliers neufs tous les trois ans…
Jean Etienne Hausen devient
aussi président du bureau des pauvres de la ville (31), car
les habitants les plus fortunés, en fonction de leurs revenus
payent une taxe annuelle pour financer ce bureau municipal. Son
but est d'aider les pauvres, d'instruire la population par le
catéchisme, de trouver du travail et de favoriser l'apprentissage.
Il y a même un bureau des pauvres à Weidesheim, comme
attesté dans les plaids annaux de ce lieu; nous y reviendrons
un peu plus tard.
29. J.ROHR,
" La famille d'Hausen, seigneur de Rémelfing et de
Weidesheim ", Cahiers Sarregueminois, 1966, numéro
2-3, p.99-110. C'est Joseph Rohr, dans son article qui présente
la généalogie de la famille. Tous les autres historiens
ayant, après lui évoqué les d'Hausen se sont
appuyés sur cet article, qui reste une référence
pour ce sujet.
30. Plusieurs références, dans les registres de
justice font état de plaintes pour livraison de vin de
mauvaise qualité, puis des délibérations
du conseil municipal font également référence
à ce commerce. ADM B 7763 et AMS B1
31. Un édit royal de décembre 1723 ordonna la mise
en place, dans chaque municipalité, d'un bureau des pauvres.
Jean Etienne fit aussi don de 150 Livres lors de la souscription
pour la construction de l'église St Nicolas de Sarreguemines
en 1751.
L'anoblissement de Jean Etienne Hausen fut octroyé par
le duc Léopold de Lorraine le septième jour du mois
de mai 1722 pour lui et l'ensemble de sa lignée (32).
La lettre de noblesse lui fut attribuée pour y avoir "établi
un commerce avantageux et considérable de bois qu'il fait
passer en Hollande par flottage sur la Sarre, ainsi que de sa
charge de receveur des finances, il fut admis aux ordres de Chevallerie,
pouvant acquérir château, seigneurie et y tenir une
haute, moyenne et basse justice et posséder toutes sortes
de fiefs, terres, possessions et héritages nobles de quelle
autorité qu'ils soient".
Le duc de Lorraine lui accorda également un blason qui
devint le symbole de la famille. D'azur à l'ancre d'argent,
il est accosté de deux étoiles identiques. Le bleu
est une couleur associée aux valeurs de fidélité,
de persévérance et de beauté. L'ancre, quant
à elle, fait référence aux ancêtres
de Jean Etienne Hausen, bateliers et pêcheurs de la région
de Trèves.
Ce blason fut repris par la commune de Kalhausen (33) suite
à la décision du conseil municipal du 27 mai 1961
entérinée par le préfet de la Moselle en
date du 19 septembre 1961. Le blason de la commune associe les
armoiries des d'Hausen à celles des Bitche-Gendersberg;
il est visible sur la façade de la mairie.
Du mariage de Jean Etienne d'Hausen avec Anne Quirin sont nés 8 enfants, dont Pierre, Jean Alexandre, Nicolas, Anne Barbe, Jean Georges, Christian, Gaspard et Jean d'Hausen. Sur les 8 enfants du couple, seuls 3 des 7 garçons parvinrent à l'âge adulte: Pierre, Jean Alexandre et Gaspard, ainsi que la seule fille, Anne Barbe. Après la mort de sa femme Anne Quirin, Jean Etienne épouse en secondes noces Marguerite de Thisen. Il meurt le 25 février 1752.
L'aîné de la famille, Pierre d'Hausen, né le 4 mars 1690 et qui épouse en 1724 Catherine Thérèse Loeven, n'a qu'une seule fille qui décède en bas âge.
C'est Pierre d'Hausen qui en 1728 achète la seigneurie de Weidesheim.
Le 30 juin 1728,(34)
La Seigneurie de Weidesheim fut racheté par Pierre d'Hausen
et dame Catherine Thérèse Loewen son épouse,
à Messire Guillaume Henry Quadt de Landscron, baron d'Empire,
lieutenant général des armées du roi, maître
de camps de son régiment Royal Allemand de cavalerie demeurant
à Paris, faubourg St. Germain; il avait donné procuration
à M. Nicolas François Soquette conseiller au baillage
d'Allemagne pour le représenter à cette vente devant
le tabellion Bour. Cette vente s'est faite pour la somme de "5
400 Louis d'or vieux comptés à quinze Livres d'argent
d'Empire l'un, a été compris dans ce prix 1 000
Livres pour les meubles et effets qui se trouvent dans la maison
seigneuriale, à l'exception de la somme de 15 000 Livres
d'argent au cours de Lorraine que le vendeur devra donner à
Messire de Bettendorf pour sa partie à la propriété
de Weidesheim."
32. Document issu de la
collection familiale de François d'Hausen.
33. Kalhausen qui est la commune du hameau de Weidesheim depuis
le décret du 05 avril 1811
34. Documents privés.
Le 12 novembre 1728
"Par devant le tabellion général au duché
de Lorraine à Sarreguemines furent présent, Messire
Frédérique Louis de Bettendorf, capitaine de cavalerie
au régiment de Royal Allemand et M. Nicolas François
Soquette, conseiller au baillage d'Allemagne, fondé de
pouvoir pour Guillaume Henry Quadt de Landscron, baron d'Empire,
lieutenant général des armées du roi très
chrétien, maître de camps de son régiment
Royal Allemand, fut concrétisé la vente du quart
de la propriété de la seigneurie de Weidesheim que
détenait encore Messire Bettendorf ainsi qu'un pré
situé de l'autre côté de la Sarre appelé
Münschwies pour la somme de 15 000 Livres d'argent au cours
de Lorraine en principale et 3 000 Livres pour les intérêts,
étant donné que l'acte sous seing privé entre
les parties datait déjà de l'an 1717 mais qui ne
fut jamais concrétisé".
Le 13 novembre 1728
"Par devant le tabellion général au duché
de lorraine à Bouquemon (Sarre-Union), était présent
Messire Guillaume Henry Quadt de Landscron pour ratifier le contrat
de vente passé le 12 novembre 1728 entre son fondé
de pouvoir M. Soquette, ainsi que les présents aujourd'hui
Messire Frédérique Louis de Bettendorf, capitaine
au régiment de cavalerie Royal Allemand, et M. Christian
Louis de Bettendorf, capitaine au même régiment de
cavalerie, pour le quart de leurs propriétés sur
la seigneurie de Weidesheim.
Le présent acte constate l'acquisition de la totalité
de la terre de Weidesheim par Messire Pierre d'Hausen sur Messire
de Quadt de Landscron".
Le 25 Janvier 1730 (35)
Messire Pierre d'Hausen rend foi et hommage à François
III, duc de Lorraine, et prête le serment de fidélité
auquel il était tenu à cause de la terre et seigneurie
de Weidesheim, "pour raison à quoi il est reconnu
et avoué notre homme et vassal lige, a juré et promis
de nous rendre tous les devoirs et services auxquels un bon et
fidèle vassal est tenu et obligé envers son seigneur
dominant à peine de commise".
Son altesse royale, madame la régente, la duchesse douairière (36) Elisabeth
Charlotte d'Orléans qui régit le comté de
Lorraine, à la place de son fils François III qui
est absent de la Lorraine et qui devient Empereur en 1745 signe
les fois et hommages présentés par messire Pierre
d'Hausen.
Les lettres patentes de réponses sont entérinées
par la chambre des comptes de Lorraine le 1er février 1730.
Dès 1729 sont tenus les
plaids annaux (37) de Weidesheim par le seigneur Pierre
d'Hausen, avec un tabellion (38)
qui rédige le rapport.
Tous les habitants du village sont tenus d'y assister sous peine
d'amende. C'est à ce moment que l'on procède à
la nomination du maire et des échevins,(39) du
greffier,(40) du sindic,(41) du paulier,(42) du sergent, (43) du
bangard,(44) du garde-chasse, du garde forestier,
et à leur prestation de serment. On énumère
les cens et autres droits féodaux à payer et l'on
prononce les amendes que les agents chargés des rapports
sont obligés de présenter au seigneur sous peine
d'être punis eux-mêmes. Le personnel seigneurial se
charge alors de communiquer l'information aux habitants: le sergent
avertit les censitaires,(45) tandis que le greffier lit l'annonce
le dimanche. Le curé, quant à lui, relit l'annonce
au prône, l'affiche sur les portes de l'église et
sonne les cloches lors de la réunion qui a lieu une fois
dans l'année, le plus souvent au mois de novembre ou décembre.
Ce rassemblement se déroule dans une salle du château.
Un certain nombre de plaids annaux des années 1729 à
1790 ont été conservés (46). L'analyse
de ces plaids nous apprend une multitude de détails sur
la gestion de la seigneurie, qui était tenue et encadrée
d'une façon très stricte d'un point de vue religieux
et moral. Tout manquement est sanctionné d'amendes. Les
plaids nous énumèrent tous les chefs de famille
vivant à Weidesheim avec leur métier: laboureurs,
manœuvres, marquaire, tuilier, maître d'école,
meunier, jardinier du seigneur, administrateur de l'église
ou parfois le révérend capucin administrateur de
la paroisse ainsi que l'économe du seigneur et "les
entrants, les sortants et les morts de Weidesheim".
Nous présenterons dans un autre chapitre des extraits de
ces plaids annaux. Ils sont en effet très intéressants
du point de vue sociologique et présentent la communauté
à cette époque.
35. Documents privés.
36. Veuve du duc Leopold 1ier de Lorraine 1679/1729
37. Le duc de Lorraine Charles III créa en 1598 les plaids
annaux, institution spéciale à la Lorraine.
38.Tabellion: équivalent au clerc de notaire
39. L'Echevin est un magistrat chargé de la police et de
la justice seigneuriale
40. Le greffier authentifie les actes de la procédure,
à l'audience.
41. Serment des syndics: "Nous promettons de faire et observer
ce qui est contenu dans l'office des conseillers, et de plus,
d'exercer bonne et droite justice rendant à chacun ce qui
lui appartient soutenant les bons et punissant les mauvais sans
haine ni faveur".
42. Paulier ou décimateur: Personne ayant le droit de lever
les dîmes, dixième partie des fruits de la terre,
que l'on payait à l'Eglise ou au Seigneur.
43. Les sergents royaux : chaque prévôt dispose de
sergents pour exécuter ses décisions de justice.
44. Le Bangard est l'homme chargé du respect des bans,
il était donc plus ou moins l'équivalent d'un garde
champêtre.
45. Le censitaire et celui qui devait cens et rente à un
seigneur de fief, il était l'habitant de la cense, de la
seigneurie
46.Il nous été permis de consulter certains documents
familiaux, d'autres plaids annaux sont conservés aux Archives
Départementales de Moselle
Lors de l'achat de la seigneurie
de Weidesheim par Pierre d'Hausen, la chapelle castrale s'y trouvant
n'ayant jamais dépendu d'aucune autre paroisse, est desservie
par un prêtre qualifié "d'aumônier du
château", rétribué par le seigneur et
résidant dans un logement au château. Mais ce prêtre
qui fut pourvu d'une cure quitta Weidesheim et "M. d'Hausen
fit appel tantôt aux curés de Wittring ou à
celui d'Achen qui pendant plusieurs années ont bien voulu
à l'invitation du suppliant faire le service divin, administrer
les sacrements et enterrer les morts dans le cimetière
entourant cette chapelle, moyennant rétribution".
Pierre d'Hausen dut réaliser des travaux dans la chapelle,
comme l'atteste une lettre adressée à la régente
du duché de Lorraine,(47) en date du 17 mars 1733 (48).
Dans cette requête, Pierre indique que la chapelle est en
fort mauvais état; il souhaite la restaurer, pour la rendre
digne d'une maison de Dieu.
Pour cela, il avait besoin d'argent et demanda donc l'autorisation
de vendre 150 pieds de chênes pour financer les travaux.
La réponse fut positive et la régente, après
avoir consulté le grand gruyer du duché de Lorraine,
lui permit de couper 100 chênes et de les vendre, à
condition que ces arbres proviennent des forêts appartenant
à Pierre d'Hausen, sur le ban de Weidesheim.
47. A cette
époque, la Lorraine était dirigée par Elizabeth
d'Orléans, nièce de Louis XIV, veuve du duc Léopold
et mère de duc François I. Ce dernier était
parti faire un "tour d'Europe", et avait confié
le duché à sa mère
48. Documents privés.
Lors du décès
des curés respectifs de Wittring et d'Achen, le seigneur
d'Hausen "pour que les secours spirituels ne manquassent
à ses domestiques et censiers résidents", demanda
au remplaçant, le curé Mescal de Wittring, s'il
voulait bien s'en charger moyennant rétribution, mais celui-ci
ayant rencontré des difficultés, n'a jamais obtenu
l'accord de ses supérieurs sans qu'une raison ne lui soit
indiquée. Il demanda alors au curé Cloos d'Achen
qui, lui aussi, refusa, précisant que le lieu de Weidesheim
était en dehors de sa juridiction et se référant
à l'ordonnance de la cour épiscopale du mois d'avril
1737. Le nouvel évêque de Metz avait ordonné
que la chapelle demeure interdite et refusé à tous
religieux et prêtres de venir célébrer dans
la dite chapelle. Pierre d'Hausen est surpris, n'ayant pas été
informé de cette interdiction.
Il dut entreprendre des démarches auprès de l'évêque
pour lever cette interdiction. Ainsi l'Evêque envoya un
émissaire en la personne du vicaire général
Richardie, qui fit un état détaillé de la
seigneurie et de la chapelle le 4 juillet 1744. Dans ce rapport
il évoque et relève le mobilier et objets présents,
confirme le bon état de la chapelle pour y célébrer
dignement le service divin, ainsi que de l'entretien et des ornements.
Il précise aussi que les différents propriétaires
ayant eu la seigneurie avant les d'Hausen, les familles de Quadt
et de Bettendorf étaient de confession luthérienne
et que les domestiques et les censiers qui y habitaient étaient
au nombre de 15 ménages, tous catholiques.
Une commission se rend à Weidesheim avec comme émissaire
le sieur Georgy, curé de Bebelsheim, archiprêtre
de St Arnuald, avec le sieur François Feranges, chanoine
régulier des Prémontrés et curé de
Sarreguemines. Dans le rapport qui reprend les notes du vicaire
général Richardie, ils rapportent que le seigneur
de Weidesheim demande la levée de l'interdiction en donnant
commission à un prêtre pour qu'il puisse administrer
les saints sacrements à ses domestiques et censiers, en
attendant la nomination d'un aumônier et qu'il veut bien
en prendre un à ses frais et le loger au château.
Les conclusions du rapport proposent de lever l'interdit et d'envoyer
les frères capucins de Sarreguemines, en attendant la nomination
d'un aumônier résident.
L'Evêché décide, par l'ordonnance du 27 juillet
1744, que la chapelle de Weidesheim, doit dépendre d'une
paroisse si la chapelle n'est pas reconnue elle-même comme
église paroissiale, et qu'elle resterait interdite jusqu'au
jugement d'attribution. En attendant la décision, et en
accord avec le vicaire général Richardie, les Capucins
de Sarreguemines sont autorisés à célébrer
les sacrements; cette autorisation est valable 6 mois renouvelables,
malgré l'interdit porté contre la chapelle.
En 1747, "Monseigneur l'Evêque de Metz, prince du Saint
Empire, comte et pair de France, fait part de la décision
prise au sujet de l'interdiction de culte portée sur la
chapelle de Weidesheim, qui ayant souffert des changements par
les religionnaires (luthérien), mais qui constate que l'église
est en bon état, munie d'objets sacrés et d'ornements
en suffisance pour permettre et d'administrer les sacrements aux
habitants du lieu, et parce qu'ayant découvert qu'anciennement
et avant le malheur des guerres, l'église de Weidesheim
était une église cure et qu'un religieux de "Grevendald"
(Gräffinthal en Sarre) en avait été pourvu
par les institutions propres. Et que le suppliant offre de donner
par chaque année au prêtre qui sera justitué,
la pension congrue ainsi qu'elle est, et sera réglé
en Lorraine ainsi que le logement. Et que le curé une fois
nommé demeurera et sera le seul et unique collateur de
la dite cure pour la suite et à toujours.
Ce considéré Monseigneur
plaise à son excellence donne acte au suppliant de rétablir
l'église de Weidesheim en mère église indépendante
de toute autre, suite au procès verbal ci-dessus daté
justifiant la commodité et la nécessité du
rétablissement de l'église de Weidesheim en cure
et mère église et que le suppliant continuera ainsi
que tous les justiciables du lieu leurs prières et leurs
vœux pour la santé et la prospérité
de votre excellence."
Ainsi à partir de 1747, la chapelle devient l'Église
paroissiale et accueille jusqu'à 70 communiants à
cette époque.(49)
49. Dorvaux, Les anciens pouillés du diocèse de
Metz, Nancy, 1902
Aujourd'hui, si nous pouvons toujours admirer la chapelle, c'est
en grande partie grâce à la perspicacité de
l'entrepreneur Félix Dehlinger, chargé de sa démolition,
qui n'a pas rasé le chœur, mais surtout grâce
à M. Stauder qui par un travail bénévole
et acharné de plusieurs années, a rebâti pierre
par pierre le haut du choeur de la chapelle et réussi à
y remettre un toit. Il a remis ce chœur dans un état
où il ne menace plus de s'écrouler. M. Stauder a
présenté le 3 juin 1980, son œuvre de restauration
au concours de l'année du patrimoine organisé par
le Républicain Lorrain, a remporté la deuxième
place et réussi à faire inscrire la chapelle à
l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le
23 novembre 1982. Nous retrouvons, dans ce chœur, sous la
dalle de béton, la tombe de Dominique Ignace Charles d'Hausen,
maire de Sarreguemines et député de la Moselle,
décédé en 1824.
Sur le coté gauche de l'autel, se trouve une tombe de la
famille Bettendorf; deux enfants y sont enterrés: Wilhelm
von Bettendorf en 1668 et Amélie Catherine Elisabeth en
1671. A côté de la chapelle, nous pouvons voir le
cimetière privé de la famille d'Hausen, qui contient
environ une trentaine de tombes de différentes époques.
Les inscriptions de certaines tombes sont malheureusement aujourd'hui
illisibles.
Les successeurs de la seigneurie de Weidesheim
Weidesheim eut successivement
plusieurs propriétaires. Pierre d'Hausen décédé
le 5 février 1751 n'avait plus d'héritier direct,
sa seule fille étant morte en bas âge. La seigneurie
fut divisée par le partage successoral, le 18 octobre 1752,(50)
en quatre parts: Catherine Thérèse Loewen (la veuve
de Pierre) obtint la moitié de la terre et des droits,
ses deux frères, Jean Alexandre et Gaspard obtinrent chacun
un sixième, et les héritiers de Anne Barbe reçurent
le sixième restant.
50. ADM, 3E
7134, maître Roth. Acte du 18 octobre 1752
Jean Alexandre d'Hausen est né en juillet 1691 à
Ensheim (Allemagne); il épouse en 1711 Marie Elizabeth
Schrembgen, originaire de Saarburg, et a avec elle 12 enfants
(8 filles et 4 fils), dont seulement 1 fils, Pierre, et 5 filles
parviennent à l'âge adulte. Doté d'un grand
esprit d'entreprise, il développe considérablement
le commerce de bois commencé par son père et hérite
de la charge paternelle de receveur des finances de Sarreguemines.
Cette charge fait partie d'un des lots, tirés au sort entre
les héritiers de Jean Etienne quand ce dernier partagea
ses biens en 1730 (51).
Jean Alexandre fait également l'acquisition de la seigneurie
de Remelfing,(52) le 14 janvier 1740: il la rachète
aux héritiers de la dame de Varize, pour la somme de 19
075 livres. Il demeure avec sa famille à Sarreguemines
jusqu'en 1750, date à laquelle il emménage dans
le nouveau château qu'il vient de se faire construire dans
sa seigneurie de Remelfing.
Jean Alexandre tente également de faire l'acquisition de
Sarreinsming, village voisin de Remelfing, mais il se heurte à
l'opposition de Maurice de Sarreinsming (53) en
septembre 1743. Ce dernier l'oblige à renoncer à
ce projet en faisant valoir son droit de retrait lignager.(54)
Jean Alexandre d'Hausen devient ainsi seigneur de Rémelfing
et de Weidesheim. Il faut rappeler en effet, que trois mois après
la disparition de son frère aîné Pierre, Jean
Alexandre signe l'acte de rachat des parts des héritiers
de sa défunte sœur,
(55) pour une somme de 15
000 livres de Lorraine: il est désormais propriétaire
de deux sixièmes de la seigneurie de Weidesheim, en terres
autant qu'en droits. Il fait de même avec les parts de la
veuve de Pierre, qu'il rachète à la même époque.
Il ne réalise pas entièrement son projet, car il
n'est jamais parvenu à racheter la part de son frère
Gaspard. A sa mort en 1755, Alexandre est toujours propriétaire
des cinq sixièmes de la seigneurie.
Alexandre met sur pied plusieurs projets industriels dans sa seigneurie.
Dans un premier temps, il tente de développer une faïencerie
dont il installe les locaux dans les dépendances de son
nouveau château de Rémelfing, mais après quatre
ans, en 1749, il cesse cette activité. Il commence alors
une raffinerie de sucre, avec un magasin pour emballer et peser
le sucre. Là aussi il cesse son activité au bout
de trois ans. On ne connaît pas exactement les raisons de
la faillite de l'entreprise qui arrête de fonctionner en
juin 1753. Charles Hiegel, dans son article mentionne une autre
hypothèse quant à la faillite, que l'on retrouve
dans le livre de Viville:(56) " les Hollandais firent tomber
la raffinerie ". Nous n'avons pas plus de précision,
sans doute les Hollandais ne voyaient-ils pas d'un bon œil
la concurrence que pourrait leur faire les d'Hausen, avec leurs
relations, dans cette zone frontière entre la France et
l'Allemagne. Il associe son fils unique, Pierre, à ses
entreprises et lui délivre plusieurs procurations lorsqu'il
est absent ou malade (57)
en particulier vers la fin
de sa vie. Il semble d'ailleurs qu'il soit décédé
suite à une maladie ou un accident cérébral,
car dans certains actes, il est fait mention d'une paralysie d'une
moitié de son corps.(58) Jean Alexandre meurt le 11 décembre
1755 à Sarreguemines.
51.
ADM, notaire Hohenberger
3E 7096. Acte du 6 juillet 1730
52. ADM, 3E 656.
53. ADM 3E 7124 devant maître Roth, acte du 30 septembre
1743.
54. Assimilable au droit de préemption, c'est la possibilité
pour un membre de la famille du vendeur d'exiger la terre pour
lui, plutôt que pour l'acheteur étranger.
55. ADM 3E 7133, maître Roth. Acte du 15 mai 1751.
56. Viville, Dictionnaire du département de la Moselle,
Metz, 1817, page 338
57. Procuration du 11 janvier 1753, du 27 novembre 1754 et du
22 novembre 1755 (cette dernière, faite par sa mère,
veuve d'Alexandre Hausen). ADM, 3E 7135, 3E 7136 et 3E 7137
58. " Je m'étendrais d'avantage mais mon accident
m'empêche d'écrire ". Alexandre Hausen, dans
son testament olographe, ADM 3E 7137
Gaspard d'Hausen, né le 18 mai 1700 à
Kleinblittersdorf; il épouse Françoise Claude Charton
née le 15 avril 1703 à Sarreguemines. Ensemble,
ils ont 13 enfants, dont seulement 2 fils et 3 filles survivent
au décès de leur père.
Il fait ses études à Pont-à-Mousson.(59) Licencié
en droit, (60) il exerce le métier d'avocat
à la cour souveraine dès janvier 1721.(61)
En décembre 1722(62)
il est nommé conseiller
d'Epée au baillage d'Allemagne et conseiller pour la noblesse
en l'hôtel de ville de Sarreguemines. Gaspard bénéfice
d'une renommée certaine à Sarreguemines où
il réside et appartient à l'élite municipale.
Gaspard d'Hausen est l'officier municipal qui perçoit le
plus de gages annuels (63)
et ce jusqu'à sa
mort. Il est aussi directeur du bureau des pauvres de la ville,
comme auparavant son père Jean Etienne d'Hausen.
Il s'associe avec son frère Jean Alexandre dans les diverses
entreprises dont il détient des parts.
Il possède un sixième de la seigneurie de Weidesheim,
jusqu'à sa mort, ce qui lui permet de porter le nom de
seigneur de Weidesheim et de Kleinblittersdorf. En effet, il hérite
de son père Jean Etienne, des propriétés
en cette ville de "Petitbliderstroff et Augersmacher composé
de maisons, ferme, engrangement, écurie, terres labourables,
vignes, ensemble la portion de dîme à Augermacher
et au lieu de Petitbliderstroff avec les biens et droits, dont
l'acquisition à été faite du Sieur De Cotteau
de Hutting et du sieur Devaux de Dollignon" (64)
Sa fille Marguerite Antoinette, lors de son mariage célébré
le 14 juillet 1772, soit deux semaines après le décès
de son père, avec le comte Jean Ladislaw de Polerecky de
Polereka, officier major au régiment de hussards de Chamborand
et lieutenant du Roy de la ville de Rosheim, reçoit en
dot, d'après le contrat de mariage,(65) le sixième
de la seigneurie de Weidesheim.
Gaspard d'Hausen, décédé le 1er juillet 1772,
est enterré dans l'église des Capucins à
Sarreguemines; son épouse décédée
le 8 juin 1778 est enterrée dans le cimetière des
Capucins de la même ville.
Anne Barbe d'Hausen, née le 20 septembre 1694 à
Kleinblittersdorf, épouse à Sarreguemines le 23
juillet 1715 Joseph François Stock, chef de la police,
également prévôt, gruyer (66) etqui
a la charge de basse et moyenne justice de la ville. La famille
Stock est anoblie le 24 février 1721. Ainsi par ses lettres
patentes de noblesse, Joseph Stock peut acheter la seigneurie
de Grundviller car il est relativement aisé. Après
le décès d'Anne Barbe Stock née d'Hausen,
les héritiers vendent leur part de la seigneurie de Weidesheim,
à Jean Alexandre d'Hausen.
59. Fondée en 1572,
l'université de Pont à Mousson, qui ouvre ses portes
deux ans plus tard, est aux mains des Jésuites, qui se
réservent l'enseignement de la théologie, laissant
les autres sciences aux laïcs. L'université est transférée
à Nancy en 1768, après l'interdiction des Jésuites
dans le duché.
60. Registre de promotion au baccalauréat et à la
licence, ADMM, D 60
61. Registre de matricule des avocats du Parlement, ADMM 3B XXI
7, folio 77
62. Enregistrement de ces lettres de conseiller d'épée,
ADM B 8210
63. AMS, C 25 à C 34 (registre des comptes de la ville).Les
gages de Gaspard d'Hausen sont d'environ 493 livres, puis 211
livres dès 1737. Ils sont supérieurs à ceux
du lieutenant général, du lieutenant de police ou
encore du procureur général.
64. Suivant acte du 26 janvier 1773 partage de la succession de
Gaspard d'Hausen. Document privé.
65. ADM, 3E 7154, maître Roth. Acte du 13 juillet 1772
66 Le gruyer était un officier du duc de Lorraine, chargé
d'instruire, en première instance les délits commis
dans les forêts
2 Deuxième génération des successeurs du seigneur de Weidesheim
Pierre d'Hausen, le seul fils
survivant de Jean Alexandre est né le 17 octobre 1720.
Il épouse le 6 septembre 1756 Charlotte de Richard à
St Dié, d'une famille anoblie en 1717. Ils n'ont qu'un
enfant: Dominique Ignace Charles d'Hausen.
Pierre est admodiateur (67)
de Lorraine et de Bar, capitaine
de cavalerie au service de la France dans un régiment de
Nassau-Sarrebruck en 1744. Il reprend de son père, la charge
de receveur des finances de Sarreguemines. En 1789,(68)
aux Etats généraux du baillage de sa ville, il participe
comme électeur de la noblesse à la nomination des
députés. Lors de la constitution de la milice bourgeoise,
à Sarreguemines le 3 septembre 1789, on demande à
Pierre d'Hausen d'en être le commandant en premier: il garde
cette fonction jusqu'en 1791.
Par acte notarié du 25 avril 1767(69) Pierre
rachète la part de sa mère et de ses sœurs,
c'est-à-dire les cinq sixièmes de la seigneurie
de Weidesheim, la totalité de la seigneurie de Rémelfing,
la métairie au village de Ippling, la métairie ban
et finage de Ebersing, la métairie ban et finage de Neunkirch,
la maison et bâtiments en la ville de Sarreguemines ainsi
que la maison, bâtiment, aisances, dépendances et
vignes sur le ban de Petit Bliderstroff (Kleinblitterstroff en
Sarre), pour la somme de 34 416 livres de Lorraine, somme qui
restera entre les mains du dit Sieur, car lors de l'évaluation
de la totalité des biens pour la somme de 280 291 livres
de Lorraine faite sous seing privé en date du 18 janvier
1766, cette somme revenait encore à Pierre, étant
donné que ce partage déterminait déjà
la somme d'argent à valoir pour chacun. Il faut aussi dire
que Jean Alexandre, le père de Pierre, dota très
confortablement ses filles lors de leurs mariages respectifs.
Ce n'est que le 16 novembre 1773 (70) que Pierre peut rassembler par rachat
le dernier sixième de Weidesheim, de la fille de Gaspard
d'Hausen : dame Marguerite Antoinette, mariée avec le conte
Jean Ladislaw de Polerecky de Polereka. Cette vente stipule que
Pierre d'Hausen ne payera cette somme de 36 000 livres cour du
Royaume que dans dix ans, ce qui est concrétisé
par l'acte du 25 frimaire de l'An Sept (71) de
la République, entre le citoyen Pierre Hausen et la citoyenne
Antoinette Hausen épouse de Jean Ladislaw Poleretzky, de
lui séparée quant aux biens, pour la somme de 36
000 francs.
C'est Pierre d'Hausen qui réussit enfin à être
le seul maître de "la seigneurie de Rémelfing
et de Weidesheim sans part à autrui, détenteur exclusif
de la haute, moyenne, basse et foncière justice".
Après lui, la seigneurie ne sera plus divisée. Il
possédait plusieurs propriétés, des maisons
et des métairies, à Sarreguemines et dans les villages
autour.
Le 30 novembre 1773, (72) Pierre d'Hausen donne en bail l'étendue
du ban de Weidesheim ainsi qu'une ferme sur le ban et finage de
Neunkirch au sieur Antoine Gangloff pour douze annnées
consécutives et qui commencent à la St Georges,
le 23 avril 1774, moyennant un canon annuel de 6 000 livres de
France.
Le sieur Pierre d'Hausen déclare le 26 décembre
1781, (73) pour se conformer à l'ordonnance de Monseigneur
de la chambre des comptes, les recettes et les contenances des
terres et seigneurie de Weidesheim, pour un montant total de revenu
de 4 284 livres (6 507 livres de recettes, fermage plus vente
de bois et 2 223 livres de dépenses, honoraires de l'administrateur
de l'église, du maître d'école, du chasseur
(c'est-à-dire garde-chasse), de l'entretien des bâtiments
et de l'église et le bois pour le personnel).
Le 28 juin 1783 (74) M. Conrad Alexandre Gérard,
conseiller du roi, prêteur royal de Sélestat et de
Strasbourg, vend à Messire Pierre d'Hausen, les dîmes
et plusieurs arpents de terres arables sur le ban de Huttingen
et Kalhausen ainsi que sur le ban de Rahling, moyennant la somme
17 530 livres cours du royaume. M. Gérard avait acheté
ces terres à "son altesse sérénissime
Monseigneur Louis prince régnant de Nassau".
Pierre gère les affaires dès 1751 étant donné
la paralysie de son père. Pierre d'Hausen choisit finalement
de vendre la seigneurie de Rémelfing; nous ne connaissons
pas la raison de ce choix. Est-ce à cause de la Révolution
ou bien la seigneurie n'était plus assez rentable ? L'acte
de vente est établi le 26 mai 1789 (75) pour
la somme de 115 000 livres de France avec comme acquéreur
le sieur Constantin Gravier comte de Vergennes, (76) qui
est déjà propriétaire de la baronnie de Welferding
et de Sarreinsming.
Pierre d'Hausen meurt le 23 septembre 1801 au château de
Ville au Val (Meurthe-et-Moselle).
67. L' admodiateur
était, sous l'Ancien Régime celui qui donnait une
terre en location ("à ferme"). Dans ce cas précis,
comme receveur des finances il pouvait être appelé
"fermier général": il avance l'argent
au duc de Lorraine et se paie au moment de la collecte de l'impôt.
68. H. Nominé, les élections aux Etats-généraux
de 1789.
69. ADM 3E 7149, Maître Roth. Acte du 25 avril 1767
70. Documents privés
71. 15 décembre 1798. Documents privés
72. Documents privés
73. Documents privés
74. Documents privés
75. ADM, 3E 7255, maître Didiot. Acte du 26 mai 1789
76. L'acheteur de Remelfing était le fils de Charles Gravier
de Vergennes, figure de la diplomatie française et ancien
secrétaire d'État aux affaires étrangère
de Louis XVI.
3 Anne-Marguerite d'Hausen: un destin exceptionnel
Anne-Marguerite d'Hausen, épouse
de Charles de Wendel, "dame d'Hayange" (portrait anonyme)
Notez le document sur lequel repose sa main: la charte de Hombourg.
Anne Marguerite d'Hausen, née
le 20 octobre 1718, épouse le 10 mai 1739 à Sarreguemines
Charles de Wendel, (77) né le 19 février 1708,
Seigneur de Hayange. Son père Jean Martin Wendel, conseiller
secrétaire du roi en la chancellerie du parlement, fut
anobli en 1727 par le duc Léopold.
Jean Alexandre d'Hausen dote sa fille Marguerite d'une somme de
60 000 livres lors de ce mariage.
Charles de Wendel (78) reprend de son père les forges
de Hayange, il achète d'autres forges à Creutzwald,
Saint-Louis, Sainte-Fontaine, il reprend aussi, pour augmenter
ses possessions, les forges de Hombourg-Haut, qu'il a pu acquérir
à bon prix grâce à son beau-père Jean
Alexandre. Il est créancier des frères Khien en
1746 d'une somme qu'ils ne peuvent pas rembourser, d'après
un document se trouvant aux Archives Nationales (79)
Charles de Wendel meurt en 1784 à Hayange, sa femme surnommée
" la dame de Hayange " prend en main l'entreprise familiale
et la dirige d'une main de fer jusqu'à la Révolution
Française. Son fils Ignace de Wendel expérimente
la première coulée de fonte en utilisant le coke
au lieu du charbon de bois dans les hauts-fourneaux d'Hayange.
En 1789, Ignace de Wendel contrôle déjà une
grande partie de la sidérurgie française.
La "dame de Hayange" réussit à sauvegarder
les intérêts de la famille en affrontant les temps
difficiles de la tourmente révolutionnaire. Les révolutionnaires
ont besoin, comme la monarchie auparavant, des armes sortant des
usines de Wendel. Lorsque survient la Terreur, les fils estiment
plus prudent de quitter le pays. Mme Marguerite Wendel accusée
le 14 germinal de l'an Deux (3 avril 1794) (80) d'avoir
favorisé l'émigration de ses fils, est traduite
devant le tribunal criminel de la Moselle qui lui accorde, en
raison son âge et de sa santé, un sursis pour se
disculper de ces accusations. Or le décret du 25 brumaire
de l'An Trois (15 novembre1794) attribue au tribunal révolutionnaire
la connaissance des délits pour complicité d'émigration.
Elle est à nouveau accusée, sans preuves, d'avoir
fait passer des secours pécuniaires à un individu
étranger à sa famille et donc elle est emprisonnée
à Paris. Le 25 ventôse de l'An Trois, (15 mars1795)
le district de Metz émet un avis favorable à sa
demande de remise en liberté.
C'est ainsi, qu'en 1793, les forges sont réquisitionnées,
mises sous séquestre et vendues aux enchères en
avril 1799.
"Le 16 Germinal de l'An Sept (5 avril1799) de la République
Française une et indivisible, (81) le citoyen Dominique Ignace Charles
Hausen fils rentier demeurant à Weidesheim, ayant procuration
de son père le citoyen Pierre Hausen, a déposé
devant le notaire huit billets de reconnaissance de dettes souscrit
par la citoyenne (sa sœur) Margueritte Hausen, veuve Wendel,
datés du 1er juin 1792, pour la somme totale, au profit
de Pierre Hausen, de 204 545 livres remboursables sur huit ans
de 1793 à 1800, dont il faut déduire la somme 19
473 d'intérêts des billets non échus de juin
1798 à décembre 1800. La citoyenne Marguerite reconnaît
devoir la somme de 185 071 livres au citoyen Pierre Hausen, auquel
elle promet d'en faire le remboursement à sa première
requête et volonté, elle consentit par cette présente
d'affecter des hypothèques sur tous les biens qu'elle possède".
Nous ne pouvons énumérer la liste complète
car elle serait trop longue, nous nous contenterons de citer les
communes mises en gage: Hayange, Algrange, Erzange, Ranguevaux,
Morlange, d'Avril, Neufchef, Boulange, Nilvange, Dodenhowen (Thionville),
Machepy, Eserange, Molvange, Hombourg, l'Hôpital, Creutzwald,
Ham, Merten.
On ne sait pas pourquoi il y a eu ces billets de reconnaissances
de dettes datés du 1 juin 1792. Avait-elle réellement
des dettes, ou était-ce un moyen pour préserver
une partie de sa fortune chez son neveu ?
En tout cas, l'intervention de la famille d'Hausen a contribué
au maintien de l'entreprise de Wendel durant la tourmente révolutionnaire.
Il existe un beau portrait anonyme de la "dame de Hayange"
et sur lequel nous pouvons reconnaître les blasons associés
des de Wendel et des d'Hausen ainsi que la charte de la ville
de Hombourg.
La veuve Wendel meurt pauvrement le 4 janvier 1802 (82)
à Metz; elle ne connaîtra pas le redressement quasi
miraculeux des forges. Car le 27 juin 1803, l'Etat remet en vente
les forges et la famille Wendel rachète les forges de Hayange
sous un prête-nom. Et François de Wendel, fils d'Ignace
de Wendel décédé en exil le 2 mai 1795 à
Ilmenau (Allemagne), revient d'émigration, se retrouve
à la tête de l'entreprise et reconstitue peu à
peu les biens de la famille.
77. Pour les
informations concernant la famille de Wendel et Marguerite d'Hausen,
on peut consulter le livre très détaillé
de Jacques Marseille, Les Wendel 1704- 2004, Paris, Perrin, 2004
78. Charles de Wendel hérita, au décès de
son père de l'entreprise familiale et d'une somme de 700
000 livres
79. Arrêt du conseil du 24 janvier 1756, Archives nationales
de France, E 3003
80. Les cahiers Sarregueminois, mars 1966 "La famille d'Hausen
" par Joseph Rohr
81. Documents privés
82. Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs
d'entreprise en France Tome 2 :"Le temps de pionniers (1830-1880),
naissance du patronat", Paris: L'Harmattan, 2001
4 Troisième génération des successeurs du seigneur de Weidesheim
Dominique Ignace Charles d'Hausen
est né le 15 novembre 1758 à Rémelfing, il
épouse le 19 mars 1784, à Saint-Dié, Barbe
Dieudonné Dolmaire de Provenchères née le
21 janvier 1768. Le couple a 8 enfants, dont seulement 4 survivent
à leur père.
Dominique d'Hausen est seigneur haut justicier et foncier sans
part d'autrui de Weidesheim, qu'il reçoit lors de son mariage
en 1784, il est aussi avocat et conseiller au parlement de Metz,
de 1783 à 1790.
A la date du 23 février 1789, Dominique d'Hausen rend foi
et hommage pour cette seigneurie.
Aux élections municipales de Sarreguemines du 15 décembre
1790 il est élu maire au troisième tour, mais ne
peut remplir cette fonction car il doit effectuer un voyage de
plus de 6 mois.
Dominique d'Hausen remplit les fonctions de conseiller à
la cour Impériale de Trèves de 1811 à 1812.
De 1815 à 1820 il est député de la Moselle
pour l'arrondissement de Sarreguemines, maire de cette ville de
1811 à 1815, puis de 1820 à 1824. Il est aussi conseiller
général de 1815 à 1824 et membre de la Légion
d'honneur. Il s'agit incontestablement d'un des personnages les
plus importants de cette famille, habile entrepreneur et politique,
puisqu'il parvient à rester au pouvoir avant et après
la Révolution. La base de la fortune reste le commerce
du bois dit de "Hollande", qui transite par la Sarre
et le Rhin.
Dominique d'Hausen renouvelle le bail et admodiation (fermage)
des terres et des bâtiments de Weidesheim au sieur Antoine
Gangloff de Neunkirch le 18 juin 1786 (83) pour six années et ce à
compter du 23 avril 1787 à la Saint-Georges, pour un canon
annuel de 7 200 livres au cours du royaume, payable en deux termes
le premier à la Saint-Jean-Baptiste et l'autre à
la Saint-Martin, (qui sont encore aujourd'hui des dates usuelles
de payement); il demande aussi en complément de fermage,
deux cent bottes de paille de froment du poids de vingt livres,
délivrables aux frais du sieur preneur aux écuries
du sieur laisseur (bailleur) en cette ville de Sarreguemines,
en date de la Saint-Martin.
Ce bail comprend la totalité de la dite terre de Weidesheim,
"consistant en terres arables, prés, jardins, pacquis,
pâturaux, enclos, ainsi que les bâtiments, moulin,
bergerie, marcairerie, colombier, il pourra jouir de la grasse
et vaine pâture dans les forêts pour lui et les sous
fermiers, manœuvres et habitants de Weidesheim. Le seigneur
se gardant le droit sur les forêts, les bâtiments,
amendes champêtres et dommages résultant des délits
commis dans les forêts et rivières, le droit de la
chasse et pêche, sauf au droit du preneur à en user
personnellement et accompagné du chasseur et avec modération.
Reste à charge du sieur laisseur l'entretien et fourniture
de l'église, du payement des honoraires du prêtre,
du salaire du chantre régent d'école et gages de
son chasseur et du garde chasse, forêt et pêche. Le
preneur aura droit à la quantité de 80 cordes de
bon bois, à lui de s'arranger avec les sous-fermiers et
autres habitants du lieu à raison de leur chauffage comme
il avisera bon être".
Le 18 thermidor de l'An Six
(5 août1798) (84) l'administrateur du département
de la Moselle adjuge au 3ème feu de bougies, pour la somme
de 130 000 francs la forêt dite "Weidesheimerwald",
(actuel Grosswald) située sur le ban d'Achen, au citoyen
Jean Claude Boutay de Sarreguemines, qui enchérissait au
profit de Dominique d'Hausen, lequel présent accepte la
propriété.
Le 20 décembre 1799, la forge de Hombourg, ainsi que la
fonderie de Creutzwald, la platinerie de Saint-Louis et la forge
de Sainte-Fontaine, ayant appartenu à Marguerite Wendel,
passent aux mains de son neveu Dominique d'Hausen (nous pensons
que c'est grâce aux huit billets de reconnaissance de dettes
et à l'hypothèque sur les biens de Marguerite Wendel
que son neveu est devenu propriétaire des forges) et à
deux autres sociétaires, mais Dominique rachète
le tout à ses associés le 31 mars 1806.
Dominique devient aussi propriétaire en 1808 du château
de Hombourg-Haut appartenant à la famille de Wendel qui
l'avait fait construire en 1790.
Dominique Ignace Charles fait bâtir le nouveau château
de Weidesheim entre 1780 et 1790. Pour cela, il démolit
une partie de l'ancien bâtiment, ne conservant que le "donjon"
remanié aux 15e et 16e siècles et les dépendances
à l'arrière.
83.Documents privés
84.Documents privés
Vue partielle dans les années 1930 avec la famille Rimlinger, dont le père est garde forestier
Famille Rimlinger.
En 1818, Dominique et Barbe
d'Hausen sont parrain et marraine lors de la bénédiction
de la nouvelle cloche de la chapelle de Weidesheim dédiée
à Sainte-Barbe.
La chapelle vers 1900 (photo prise par Adam Pefferkorn, une copie
se trouve dans le chœur)
Dominique d'Hausen décède le 25 mars 1824; il est enterré dans le chœur de la chapelle de Weidesheim.
Les successeurs suivants de la Famille d'Hausen
1) Pierre Alexandre Charles Théodore d'Hausen, né le 31 octobre 1785, devient maître de forges de Hombourg-Haut et propriétaire du château de cette commune. Il épouse le 25 avril 1810, à Nancy, Marguerite Elisabeth de Bouteiller, née le 11 janvier 1789, fille de Jean Haycinthe de Bouteiller, seigneur de Saulcy, premier président de la Cour Royale de Nancy et de Marie-Claude Agnès Lorin. Pierre Alexandre décède le 13 février 1864 à Nancy.
2) Alexandre d'Hausen, (85) le deuxième fils de Dominique
d'Hausen, né le 25 juin 1790 à Sarreguemines, officier
de cavalerie, épouse à Nancy en mars 1825 Charlotte
Dorothée Lambert de Ballyhier, née le 15 février
1804. Il décède le 14 mars 1833 et est enterré
à Weidesheim. Sa veuve épouse en 2ème noces,
le 16 septembre 1834, à Weidesheim Achille Deshayes. Les
enfants d'Alexandre d'Hausen sont Félix d'Hausen et Alexis
d'Hausen.
Les deux frères se partagent la propriété
de Weidesheim en 1848.
Félix d'Hausen, inspecteur des Eaux et Forêts, naît le 25 juin 1826 à Nancy, il épouse à Paris le 5 juin 1857 Thérèse Dabrun, décédée à Weidesheim le 26 décembre 1910. Il hérite du château, des dépendances, d'une ferme avec les terres et de la forêt dit "Mühlewald" pour une contenance totale de 230 hectares. Félix meurt le 12 avril 1882 à Versailles.
Alexis d'Hausen, né le 27 janvier 1828 à
Nancy, épouse Charlotte Dorothée de Hayes.
Alexis, capitaine adjudant-major au régiment d'Infanterie
de Ligne à la campagne d'Italie, obtient la médaille
commémorative le 30 septembre 1859. L'Empire Français
lui décerne l'Ordre Impérial de Chevalier de la
Légion d'Honneur, par le décret du 28 décembre
1868.
Il hérite de l'autre ferme avec les terres, le moulin,
des dépendances et de la forêt dite "Grosswald"
pour une contenance totale de 249 hectares et c'est lui qui construit
le petit château se trouvant à l'entrée de
Weidesheim communément appelé "Schlössel"
ou "villa". Alexis décède à Weidesheim
le 11 novembre 1892.
3) Charles Joseph d'Hausen, né le 19 mars 1799 à
Weidesheim, juge au tribunal civil de Thionville, épouse
le 11 janvier 1830, Elisabeth Lambert de Ballyhier, veuve du baron
de l'Espée. Tous deux sont enterrés au cimetière
de Weidesheim.
Leur fils Maurice d'Hausen, né le 16 octobre 1830, décédé
en 1854, est enterré à Weidesheim.
4) Joséphine d'Hausen, née le 12 septembre 1805 à
Sarreguemines, épouse le 26 septembre 1826, Charles François
Antoine Alfred de Rozières, juge auditeur à la cour
de Nancy.
85. Les cahiers
Sarregueminois, mars 1966 "La famille d'Hausen " par
Joseph Rohr
Quelques éléments concernant le 20e siècle
Mariage Seltzer-Simonin en 1914. Le cortège quitte la chapelle. La famille Seltzer a eu la douleur de perdre 3 fils, présents sur cette photo, durant la Première Guerre mondiale.
Le mardi 9 septembre 1933, vers
11 heures, un incendie s'est déclaré dans le petit
château de Weidesheim communément appelé "Schlössel"
par la population pour le distinguer du château du 18e siècle.
Le bâtiment appartient à la veuve d'Hausen, présente
sur les lieux durant cette fin de période estivale. L'incendie
a démarré dans une chambre de bonne sous le toit.
La première à avoir donné l'alarme a été
la cuisinière de Madame d'Hausen qui a aussitôt alerté
le reste du personnel ainsi que les habitants du lieu. Ceux-ci
ont commencé à combattre l'incendie au moyen de
seaux d'eau puisée au ruisseau d'Achen. Les pompiers de
Kalhausen sont intervenus aussi rapidement que possible mais leur
fût d'eau qu'il fallait remplir au ruisseau ne suffisait
pas pour maîtriser l'incendie de ce gros bâtiment.
On se résolut à appeler en renfort les pompiers
de Sarreguemines avec leur pompe. Malgré leur intervention,
la toiture et l'étage brûlèrent presque complètement.
La dalle s'écroula, ensevelissant sous son poids une bonne
quantité d'objets qui n'avaient pu être mis à
l'abri à temps. Une partie du mobilier, de la bibliothèque
et quelques bijoux furent la proie des flammes. Les dégâts
furent grossièrement estimés à près
de 250 000 francs (de 1933). Heureusement la propriétaire
était assurée. Ce n'est que bien plus tard que la
ruine fut relevée mais avec un étage en moins.
Les évènements
de la Seconde Guerre Mondiale feront l'objet d'un développement
particulier:
Parmi les éléments importants de cette période,
il faut signaler que le site a été truffé
de "blockhaus" de la ligne Maginot, y compris dans un
angle du cimetière.
D'autres bunkers sont implantés
dans l'ancien mur d'enceinte du château. Des manœuvres
militaires d'ampleur ont eu lieu en 1936 dans le secteur.
Le château et l'ensemble du hameau ont servi à loger
des troupes lors de l'offensive de la Sarre en 1940.
Une trentaine de soldats français ont été
enterrés dans le cimetière en 1940 ainsi qu'autour
du château.
Après la défaite
française, l'administration nazie a envisagé d'utiliser
le château comme siège pour les "jeunesses hitlériennes"
ou pour d'autres activités du parti nazi.(86)
Finalement, les nazis ont installé
un camp de travail entre Weidesheim et Wittring. Les travailleurs
forcés, majoritairement russes, ukrainiens et polonais,
travaillaient dans l'ancienne carrière souterraine de Wittring
et devaient fabriquer de l'oxygène liquide pour l'appareil
militaire allemand.
L'administration de ce camp
logeait au château. Il va sans dire que le bâtiment
avait été pillé.
Des prisonniers serbes logeant dans les dépendances, devaient
quant à eux travailler pour les agriculteurs de Weidesheim
et de Kalhausen. Leurs conditions d'existence étaient moins
dures, en particulier le fait de travailler dans les fermes leur
assurait une meilleure nourriture.
Le site a eu à souffrir
de bombardements, en partie à cause de la proximité
de la gare. Plusieurs bombes sont tombées sur le site,
endommageant également la chapelle comme nous pouvons le
constater sur une photo de 1948.
Lors de l'approche des Américains à l'automne 1944,
les Allemands forcent les habitants valides à creuser des
tranchées pour la "Vor-Vogesenstellung", une
ligne défensive bien dérisoire. Plusieurs centaines
d'habitants du Pays de Bitche sont contraints de creuser ces tranchées.
Cet épisode est resté dans la mémoire collective
sous le terme de "Schàntze". Les réfractaires
sont enfermés à Weidesheim durant plusieurs semaines,
travaillant le jour dans les tranchées.
Weidesheim a été libérée le 6 décembre après des combats menés contre quelques Allemands fanatiques.
La chapelle
En 1939, la commission d'art sacré du diocèse de
Metz constate que la chapelle de Weidesheim est complète,
elle possède un autel en bois de 1720, une statue en bois
de Sainte-Barbe et plusieurs tableaux de peintres italiens.
Le curé Albert Michel de Kalhausen a été le dernier prêtre à célébrer une messe le dimanche matin dans la chapelle et ce jusqu'en 1941, date de son expulsion par les autorités nazies. (87)
Pour des raisons de sécurité, la chapelle qui a subi des dommages de guerre en 1944, est condamnée à la démolition.
C'est l'entrepreneur Félix
Dehlinger de Schmittviller qui se rend compte le premier de la
valeur historique du bâtiment en voyant que l'arc "ottonien"
qui soutient le chœur, contient des pierres plus anciennes.
Il suspend les travaux de démolition et préserve
ainsi un joyau archéologique important. L'arc de plein
cintre qui présentait certainement des signes de faiblesse
a été renforcé probablement au cours du 16e
siècle par un arc gothique.
La chapelle est classée à l'inventaire supplémentaire
des monuments historiques.
86.Lettre retrouvée dans les documents d'Henri Hiegel dans
le dossier concernant Kalhausen et Weidesheim conservé
aux Archives municipales de Sarreguemines.
87. Albert Michel a été expulsé
par les nazis le 28 juillet 1941, en même temps que plusieurs
centaines d'autres personnes réputées "hostiles
au régime nazi."
En mars 1968, monsieur Charles
Dehlinger, gardien du château, porte plainte sur mandat
de monsieur de Roucy pour le vol d'une cloche de 120 kg datant
de 1780. Cette cloche était entreposée depuis 1956
dans une pièce de l'ancienne orangerie du château.
A cette époque la chapelle était en ruines, raison
pour laquelle la cloche avait été déplacée.
Un artisan qui travaillait sur le domaine a vu la cloche le 26
février; le vol a été constaté le
6 mars. La cloche était dédiée à Sainte
Barbe comme l'ancienne chapelle. L'année 1780 était
inscrite en chiffres romains ainsi que le nom de Monsieur d'Hausen
et celui du parrain et de la marraine.
D'après nos connaissances, l'enquête de gendarmerie
n'a jamais abouti.
Nous voudrions remercier tout particulièrement Julie Kieffer pour son aide précieuse dans la recherche des documents sur la famille d'Hausen, notamment en provenance des Archives Départementales de Moselle et pour tous les documents qu'elle nous a gracieusement fournis.
Nous tenons à remercier
également Messieurs Jean-Paul Petit et Christian Thévenin
pour nous avoir permis de photographier les silex de l'époque
mésolithique et pour les informations fournies sur l'Antiquité.
Un grand merci pour finir à tous ceux qui nous ont prêté
des documents (photos et archives), en particulier Gabrielle de
Roucy qui nous a laissé consulter nombre de documents anciens.