Historiquie de Weidesheim

WEIDESHEIM

IV. Du siècle des Lumières à nos jours

1 La Seigneurie de Weidesheim passe par achat à la famille des d'Hausen.

C'est dans la région de Trèves, dans les terres de l'abbaye Saint-Maximilien (aujourd'hui Saarhausen en Sarre), sur une ferme qui d'ailleurs portait ce nom de Hausen, que nous connaissons les premiers membres de la famille d'Hausen au 16ème siècle. (29)
En 1600 une partie de cette famille s'établit près de Saarburg dans l'Electorat de Trèves. Le pêcheur Theiss (Mathias) Hausen, époux de Jeanne, fait baptiser le 3 décembre 1644 en l'église Saint-Laurent de Saarburg leur fils, le futur maître pêcheur et batelier Nicolas Hausen qui épouse en 1667 Marie Jacobi.
De ce mariage sont issus 10 enfants, tous baptisés en l'église St. Laurent à Saarburg, dont l'aîné Jean Etienne baptisé le 27 décembre 1667, époux de Anne Quirin d'Omersheim, en Sarre, appartenant au Duché de Lorraine à cette époque.
Jean Etienne Hausen vint s'installer à Kleinbliderstroff et y exerça le métier d'instituteur, de 1694 à 1702, il fut même maire de ce village de 1694 à 1705, et on suppose qu'il possédait un commerce de vin
(30) ou d'eau-de-vie. Il fut aussi le premier à faire le commerce de bois de Hollande. Ce négoce lui permit de s'enrichir progressivement et d'acheter de multiples terres et des métairies à Neunkirch et Kleinbliderstroff qu'il loua à des laboureurs.
En 1705 la famille s'installe à Sarreguemines. Jean Etienne Hausen achète une charge de receveur des finances, au service du duc Léopold de Lorraine. Il collecte les impôts des habitants de la ville sous les ordres du prévôt gruyer de Sarreguemines et les rapporte au receveur général de la Chambre des Comptes à Nancy. Cette charge est rémunérée et comporte également certains privilèges comme l'exemption du logement des gens de guerre.
Pour cette charge de receveur des finances, il perçoit une indemnité de 93 Livres par an, un habit complet et des souliers neufs tous les trois ans…

Jean Etienne Hausen devient aussi président du bureau des pauvres de la ville (31), car les habitants les plus fortunés, en fonction de leurs revenus payent une taxe annuelle pour financer ce bureau municipal. Son but est d'aider les pauvres, d'instruire la population par le catéchisme, de trouver du travail et de favoriser l'apprentissage. Il y a même un bureau des pauvres à Weidesheim, comme attesté dans les plaids annaux de ce lieu; nous y reviendrons un peu plus tard.



29. J.ROHR, " La famille d'Hausen, seigneur de Rémelfing et de Weidesheim ", Cahiers Sarregueminois, 1966, numéro 2-3, p.99-110. C'est Joseph Rohr, dans son article qui présente la généalogie de la famille. Tous les autres historiens ayant, après lui évoqué les d'Hausen se sont appuyés sur cet article, qui reste une référence pour ce sujet.
30. Plusieurs références, dans les registres de justice font état de plaintes pour livraison de vin de mauvaise qualité, puis des délibérations du conseil municipal font également référence à ce commerce. ADM B 7763 et AMS B1
31. Un édit royal de décembre 1723 ordonna la mise en place, dans chaque municipalité, d'un bureau des pauvres.


Jean Etienne fit aussi don de 150 Livres lors de la souscription pour la construction de l'église St Nicolas de Sarreguemines en 1751.
L'anoblissement de Jean Etienne Hausen fut octroyé par le duc Léopold de Lorraine le septième jour du mois de mai 1722 pour lui et l'ensemble de sa lignée
(32). La lettre de noblesse lui fut attribuée pour y avoir "établi un commerce avantageux et considérable de bois qu'il fait passer en Hollande par flottage sur la Sarre, ainsi que de sa charge de receveur des finances, il fut admis aux ordres de Chevallerie, pouvant acquérir château, seigneurie et y tenir une haute, moyenne et basse justice et posséder toutes sortes de fiefs, terres, possessions et héritages nobles de quelle autorité qu'ils soient".
Le duc de Lorraine lui accorda également un blason qui devint le symbole de la famille. D'azur à l'ancre d'argent, il est accosté de deux étoiles identiques. Le bleu est une couleur associée aux valeurs de fidélité, de persévérance et de beauté. L'ancre, quant à elle, fait référence aux ancêtres de Jean Etienne Hausen, bateliers et pêcheurs de la région de Trèves.
Ce blason fut repris par la commune de Kalhausen
(33) suite à la décision du conseil municipal du 27 mai 1961 entérinée par le préfet de la Moselle en date du 19 septembre 1961. Le blason de la commune associe les armoiries des d'Hausen à celles des Bitche-Gendersberg; il est visible sur la façade de la mairie.






Blason de la commune de Kalhausen: d'azur à l'ancre d'argent, accosté de deux étoiles du même (famille d'Hausen) et de sable au massacre de cerf d'or, surmonté d'une étoile à six rais de gueules (famille de Gentersberg). Blason des deux familles qui avaient possédé Weidesheim.

Du mariage de Jean Etienne d'Hausen avec Anne Quirin sont nés 8 enfants, dont Pierre, Jean Alexandre, Nicolas, Anne Barbe, Jean Georges, Christian, Gaspard et Jean d'Hausen. Sur les 8 enfants du couple, seuls 3 des 7 garçons parvinrent à l'âge adulte: Pierre, Jean Alexandre et Gaspard, ainsi que la seule fille, Anne Barbe. Après la mort de sa femme Anne Quirin, Jean Etienne épouse en secondes noces Marguerite de Thisen. Il meurt le 25 février 1752.

L'aîné de la famille, Pierre d'Hausen, né le 4 mars 1690 et qui épouse en 1724 Catherine Thérèse Loeven, n'a qu'une seule fille qui décède en bas âge.

C'est Pierre d'Hausen qui en 1728 achète la seigneurie de Weidesheim.

Le 30 juin 1728,(34)
La Seigneurie de Weidesheim fut racheté par Pierre d'Hausen et dame Catherine Thérèse Loewen son épouse, à Messire Guillaume Henry Quadt de Landscron, baron d'Empire, lieutenant général des armées du roi, maître de camps de son régiment Royal Allemand de cavalerie demeurant à Paris, faubourg St. Germain; il avait donné procuration à M. Nicolas François Soquette conseiller au baillage d'Allemagne pour le représenter à cette vente devant le tabellion Bour. Cette vente s'est faite pour la somme de "5 400 Louis d'or vieux comptés à quinze Livres d'argent d'Empire l'un, a été compris dans ce prix 1 000 Livres pour les meubles et effets qui se trouvent dans la maison seigneuriale, à l'exception de la somme de 15 000 Livres d'argent au cours de Lorraine que le vendeur devra donner à Messire de Bettendorf pour sa partie à la propriété de Weidesheim."



32. Document issu de la collection familiale de François d'Hausen.
33. Kalhausen qui est la commune du hameau de Weidesheim depuis le décret du 05 avril 1811
34. Documents privés.


Le 12 novembre 1728
"Par devant le tabellion général au duché de Lorraine à Sarreguemines furent présent, Messire Frédérique Louis de Bettendorf, capitaine de cavalerie au régiment de Royal Allemand et M. Nicolas François Soquette, conseiller au baillage d'Allemagne, fondé de pouvoir pour Guillaume Henry Quadt de Landscron, baron d'Empire, lieutenant général des armées du roi très chrétien, maître de camps de son régiment Royal Allemand, fut concrétisé la vente du quart de la propriété de la seigneurie de Weidesheim que détenait encore Messire Bettendorf ainsi qu'un pré situé de l'autre côté de la Sarre appelé Münschwies pour la somme de 15 000 Livres d'argent au cours de Lorraine en principale et 3 000 Livres pour les intérêts, étant donné que l'acte sous seing privé entre les parties datait déjà de l'an 1717 mais qui ne fut jamais concrétisé".

Le 13 novembre 1728
"Par devant le tabellion général au duché de lorraine à Bouquemon (Sarre-Union), était présent Messire Guillaume Henry Quadt de Landscron pour ratifier le contrat de vente passé le 12 novembre 1728 entre son fondé de pouvoir M. Soquette, ainsi que les présents aujourd'hui Messire Frédérique Louis de Bettendorf, capitaine au régiment de cavalerie Royal Allemand, et M. Christian Louis de Bettendorf, capitaine au même régiment de cavalerie, pour le quart de leurs propriétés sur la seigneurie de Weidesheim.
Le présent acte constate l'acquisition de la totalité de la terre de Weidesheim par Messire Pierre d'Hausen sur Messire de Quadt de Landscron".

Le 25 Janvier 1730 (35)
Messire Pierre d'Hausen rend foi et hommage à François III, duc de Lorraine, et prête le serment de fidélité auquel il était tenu à cause de la terre et seigneurie de Weidesheim, "pour raison à quoi il est reconnu et avoué notre homme et vassal lige, a juré et promis de nous rendre tous les devoirs et services auxquels un bon et fidèle vassal est tenu et obligé envers son seigneur dominant à peine de commise".
Son altesse royale, madame la régente, la duchesse douairière
(36) Elisabeth Charlotte d'Orléans qui régit le comté de Lorraine, à la place de son fils François III qui est absent de la Lorraine et qui devient Empereur en 1745 signe les fois et hommages présentés par messire Pierre d'Hausen.
Les lettres patentes de réponses sont entérinées par la chambre des comptes de Lorraine le 1er février 1730.

Dès 1729 sont tenus les plaids annaux (37) de Weidesheim par le seigneur Pierre d'Hausen, avec un tabellion (38) qui rédige le rapport. Tous les habitants du village sont tenus d'y assister sous peine d'amende. C'est à ce moment que l'on procède à la nomination du maire et des échevins,(39) du greffier,(40) du sindic,(41) du paulier,(42) du sergent, (43) du bangard,(44) du garde-chasse, du garde forestier, et à leur prestation de serment. On énumère les cens et autres droits féodaux à payer et l'on prononce les amendes que les agents chargés des rapports sont obligés de présenter au seigneur sous peine d'être punis eux-mêmes. Le personnel seigneurial se charge alors de communiquer l'information aux habitants: le sergent avertit les censitaires,(45) tandis que le greffier lit l'annonce le dimanche. Le curé, quant à lui, relit l'annonce au prône, l'affiche sur les portes de l'église et sonne les cloches lors de la réunion qui a lieu une fois dans l'année, le plus souvent au mois de novembre ou décembre. Ce rassemblement se déroule dans une salle du château.
Un certain nombre de plaids annaux des années 1729 à 1790 ont été conservés
(46). L'analyse de ces plaids nous apprend une multitude de détails sur la gestion de la seigneurie, qui était tenue et encadrée d'une façon très stricte d'un point de vue religieux et moral. Tout manquement est sanctionné d'amendes. Les plaids nous énumèrent tous les chefs de famille vivant à Weidesheim avec leur métier: laboureurs, manœuvres, marquaire, tuilier, maître d'école, meunier, jardinier du seigneur, administrateur de l'église ou parfois le révérend capucin administrateur de la paroisse ainsi que l'économe du seigneur et "les entrants, les sortants et les morts de Weidesheim".
Nous présenterons dans un autre chapitre des extraits de ces plaids annaux. Ils sont en effet très intéressants du point de vue sociologique et présentent la communauté à cette époque.



35. Documents privés.
36. Veuve du duc Leopold 1ier de Lorraine 1679/1729
37. Le duc de Lorraine Charles III créa en 1598 les plaids annaux, institution spéciale à la Lorraine.
38.Tabellion: équivalent au clerc de notaire
39. L'Echevin est un magistrat chargé de la police et de la justice seigneuriale
40. Le greffier authentifie les actes de la procédure, à l'audience.
41. Serment des syndics: "Nous promettons de faire et observer ce qui est contenu dans l'office des conseillers, et de plus, d'exercer bonne et droite justice rendant à chacun ce qui lui appartient soutenant les bons et punissant les mauvais sans haine ni faveur".
42. Paulier ou décimateur: Personne ayant le droit de lever les dîmes, dixième partie des fruits de la terre, que l'on payait à l'Eglise ou au Seigneur.
43. Les sergents royaux : chaque prévôt dispose de sergents pour exécuter ses décisions de justice.
44. Le Bangard est l'homme chargé du respect des bans, il était donc plus ou moins l'équivalent d'un garde champêtre.
45. Le censitaire et celui qui devait cens et rente à un seigneur de fief, il était l'habitant de la cense, de la seigneurie
46.Il nous été permis de consulter certains documents familiaux, d'autres plaids annaux sont conservés aux Archives Départementales de Moselle



La chapelle de Weidesheim dédiée à St Martin puis à Ste Barbe.

Lors de l'achat de la seigneurie de Weidesheim par Pierre d'Hausen, la chapelle castrale s'y trouvant n'ayant jamais dépendu d'aucune autre paroisse, est desservie par un prêtre qualifié "d'aumônier du château", rétribué par le seigneur et résidant dans un logement au château. Mais ce prêtre qui fut pourvu d'une cure quitta Weidesheim et "M. d'Hausen fit appel tantôt aux curés de Wittring ou à celui d'Achen qui pendant plusieurs années ont bien voulu à l'invitation du suppliant faire le service divin, administrer les sacrements et enterrer les morts dans le cimetière entourant cette chapelle, moyennant rétribution".
Pierre d'Hausen dut réaliser des travaux dans la chapelle, comme l'atteste une lettre adressée à la régente du duché de Lorraine,
(47) en date du 17 mars 1733 (48). Dans cette requête, Pierre indique que la chapelle est en fort mauvais état; il souhaite la restaurer, pour la rendre digne d'une maison de Dieu.
Pour cela, il avait besoin d'argent et demanda donc l'autorisation de vendre 150 pieds de chênes pour financer les travaux. La réponse fut positive et la régente, après avoir consulté le grand gruyer du duché de Lorraine, lui permit de couper 100 chênes et de les vendre, à condition que ces arbres proviennent des forêts appartenant à Pierre d'Hausen, sur le ban de Weidesheim.



47. A cette époque, la Lorraine était dirigée par Elizabeth d'Orléans, nièce de Louis XIV, veuve du duc Léopold et mère de duc François I. Ce dernier était parti faire un "tour d'Europe", et avait confié le duché à sa mère
48. Documents privés.

La chapelle encore intacte dans les années 1930.

Lors du décès des curés respectifs de Wittring et d'Achen, le seigneur d'Hausen "pour que les secours spirituels ne manquassent à ses domestiques et censiers résidents", demanda au remplaçant, le curé Mescal de Wittring, s'il voulait bien s'en charger moyennant rétribution, mais celui-ci ayant rencontré des difficultés, n'a jamais obtenu l'accord de ses supérieurs sans qu'une raison ne lui soit indiquée. Il demanda alors au curé Cloos d'Achen qui, lui aussi, refusa, précisant que le lieu de Weidesheim était en dehors de sa juridiction et se référant à l'ordonnance de la cour épiscopale du mois d'avril 1737. Le nouvel évêque de Metz avait ordonné que la chapelle demeure interdite et refusé à tous religieux et prêtres de venir célébrer dans la dite chapelle. Pierre d'Hausen est surpris, n'ayant pas été informé de cette interdiction.
Il dut entreprendre des démarches auprès de l'évêque pour lever cette interdiction. Ainsi l'Evêque envoya un émissaire en la personne du vicaire général Richardie, qui fit un état détaillé de la seigneurie et de la chapelle le 4 juillet 1744. Dans ce rapport il évoque et relève le mobilier et objets présents, confirme le bon état de la chapelle pour y célébrer dignement le service divin, ainsi que de l'entretien et des ornements. Il précise aussi que les différents propriétaires ayant eu la seigneurie avant les d'Hausen, les familles de Quadt et de Bettendorf étaient de confession luthérienne et que les domestiques et les censiers qui y habitaient étaient au nombre de 15 ménages, tous catholiques.
Une commission se rend à Weidesheim avec comme émissaire le sieur Georgy, curé de Bebelsheim, archiprêtre de St Arnuald, avec le sieur François Feranges, chanoine régulier des Prémontrés et curé de Sarreguemines. Dans le rapport qui reprend les notes du vicaire général Richardie, ils rapportent que le seigneur de Weidesheim demande la levée de l'interdiction en donnant commission à un prêtre pour qu'il puisse administrer les saints sacrements à ses domestiques et censiers, en attendant la nomination d'un aumônier et qu'il veut bien en prendre un à ses frais et le loger au château. Les conclusions du rapport proposent de lever l'interdit et d'envoyer les frères capucins de Sarreguemines, en attendant la nomination d'un aumônier résident.
L'Evêché décide, par l'ordonnance du 27 juillet 1744, que la chapelle de Weidesheim, doit dépendre d'une paroisse si la chapelle n'est pas reconnue elle-même comme église paroissiale, et qu'elle resterait interdite jusqu'au jugement d'attribution. En attendant la décision, et en accord avec le vicaire général Richardie, les Capucins de Sarreguemines sont autorisés à célébrer les sacrements; cette autorisation est valable 6 mois renouvelables, malgré l'interdit porté contre la chapelle.
En 1747, "Monseigneur l'Evêque de Metz, prince du Saint Empire, comte et pair de France, fait part de la décision prise au sujet de l'interdiction de culte portée sur la chapelle de Weidesheim, qui ayant souffert des changements par les religionnaires (luthérien), mais qui constate que l'église est en bon état, munie d'objets sacrés et d'ornements en suffisance pour permettre et d'administrer les sacrements aux habitants du lieu, et parce qu'ayant découvert qu'anciennement et avant le malheur des guerres, l'église de Weidesheim était une église cure et qu'un religieux de "Grevendald" (Gräffinthal en Sarre) en avait été pourvu par les institutions propres. Et que le suppliant offre de donner par chaque année au prêtre qui sera justitué, la pension congrue ainsi qu'elle est, et sera réglé en Lorraine ainsi que le logement. Et que le curé une fois nommé demeurera et sera le seul et unique collateur de la dite cure pour la suite et à toujours.


Photo ancienne de la chapelle.


Vue actuelle.

 

Ce considéré Monseigneur plaise à son excellence donne acte au suppliant de rétablir l'église de Weidesheim en mère église indépendante de toute autre, suite au procès verbal ci-dessus daté justifiant la commodité et la nécessité du rétablissement de l'église de Weidesheim en cure et mère église et que le suppliant continuera ainsi que tous les justiciables du lieu leurs prières et leurs vœux pour la santé et la prospérité de votre excellence."
Ainsi à partir de 1747, la chapelle devient l'Église paroissiale et accueille jusqu'à 70 communiants à cette époque.
(49)



49. Dorvaux, Les anciens pouillés du diocèse de Metz, Nancy, 1902

Aujourd'hui, si nous pouvons toujours admirer la chapelle, c'est en grande partie grâce à la perspicacité de l'entrepreneur Félix Dehlinger, chargé de sa démolition, qui n'a pas rasé le chœur, mais surtout grâce à M. Stauder qui par un travail bénévole et acharné de plusieurs années, a rebâti pierre par pierre le haut du choeur de la chapelle et réussi à y remettre un toit. Il a remis ce chœur dans un état où il ne menace plus de s'écrouler. M. Stauder a présenté le 3 juin 1980, son œuvre de restauration au concours de l'année du patrimoine organisé par le Républicain Lorrain, a remporté la deuxième place et réussi à faire inscrire la chapelle à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 23 novembre 1982. Nous retrouvons, dans ce chœur, sous la dalle de béton, la tombe de Dominique Ignace Charles d'Hausen, maire de Sarreguemines et député de la Moselle, décédé en 1824.

Plaque mortuaire de Dominique Ignace Charles d'Hausen.



Sur le coté gauche de l'autel, se trouve une tombe de la famille Bettendorf; deux enfants y sont enterrés: Wilhelm von Bettendorf en 1668 et Amélie Catherine Elisabeth en 1671. A côté de la chapelle, nous pouvons voir le cimetière privé de la famille d'Hausen, qui contient environ une trentaine de tombes de différentes époques. Les inscriptions de certaines tombes sont malheureusement aujourd'hui illisibles.


Vues sur le cimetière.

Les successeurs de la seigneurie de Weidesheim

Weidesheim eut successivement plusieurs propriétaires. Pierre d'Hausen décédé le 5 février 1751 n'avait plus d'héritier direct, sa seule fille étant morte en bas âge. La seigneurie fut divisée par le partage successoral, le 18 octobre 1752,(50) en quatre parts: Catherine Thérèse Loewen (la veuve de Pierre) obtint la moitié de la terre et des droits, ses deux frères, Jean Alexandre et Gaspard obtinrent chacun un sixième, et les héritiers de Anne Barbe reçurent le sixième restant.



50. ADM, 3E 7134, maître Roth. Acte du 18 octobre 1752

Jean Alexandre d'Hausen est né en juillet 1691 à Ensheim (Allemagne); il épouse en 1711 Marie Elizabeth Schrembgen, originaire de Saarburg, et a avec elle 12 enfants (8 filles et 4 fils), dont seulement 1 fils, Pierre, et 5 filles parviennent à l'âge adulte. Doté d'un grand esprit d'entreprise, il développe considérablement le commerce de bois commencé par son père et hérite de la charge paternelle de receveur des finances de Sarreguemines. Cette charge fait partie d'un des lots, tirés au sort entre les héritiers de Jean Etienne quand ce dernier partagea ses biens en 1730 (51).
Jean Alexandre fait également l'acquisition de la seigneurie de Remelfing,
(52) le 14 janvier 1740: il la rachète aux héritiers de la dame de Varize, pour la somme de 19 075 livres. Il demeure avec sa famille à Sarreguemines jusqu'en 1750, date à laquelle il emménage dans le nouveau château qu'il vient de se faire construire dans sa seigneurie de Remelfing.
Jean Alexandre tente également de faire l'acquisition de Sarreinsming, village voisin de Remelfing, mais il se heurte à l'opposition de Maurice de Sarreinsming
(53) en septembre 1743. Ce dernier l'oblige à renoncer à ce projet en faisant valoir son droit de retrait lignager.(54)
Jean Alexandre d'Hausen devient ainsi seigneur de Rémelfing et de Weidesheim. Il faut rappeler en effet, que trois mois après la disparition de son frère aîné Pierre, Jean Alexandre signe l'acte de rachat des parts des héritiers de sa défunte sœur,
(55) pour une somme de 15 000 livres de Lorraine: il est désormais propriétaire de deux sixièmes de la seigneurie de Weidesheim, en terres autant qu'en droits. Il fait de même avec les parts de la veuve de Pierre, qu'il rachète à la même époque. Il ne réalise pas entièrement son projet, car il n'est jamais parvenu à racheter la part de son frère Gaspard. A sa mort en 1755, Alexandre est toujours propriétaire des cinq sixièmes de la seigneurie.
Alexandre met sur pied plusieurs projets industriels dans sa seigneurie. Dans un premier temps, il tente de développer une faïencerie dont il installe les locaux dans les dépendances de son nouveau château de Rémelfing, mais après quatre ans, en 1749, il cesse cette activité. Il commence alors une raffinerie de sucre, avec un magasin pour emballer et peser le sucre. Là aussi il cesse son activité au bout de trois ans. On ne connaît pas exactement les raisons de la faillite de l'entreprise qui arrête de fonctionner en juin 1753. Charles Hiegel, dans son article mentionne une autre hypothèse quant à la faillite, que l'on retrouve dans le livre de Viville:
(56) " les Hollandais firent tomber la raffinerie ". Nous n'avons pas plus de précision, sans doute les Hollandais ne voyaient-ils pas d'un bon œil la concurrence que pourrait leur faire les d'Hausen, avec leurs relations, dans cette zone frontière entre la France et l'Allemagne. Il associe son fils unique, Pierre, à ses entreprises et lui délivre plusieurs procurations lorsqu'il est absent ou malade (57) en particulier vers la fin de sa vie. Il semble d'ailleurs qu'il soit décédé suite à une maladie ou un accident cérébral, car dans certains actes, il est fait mention d'une paralysie d'une moitié de son corps.(58) Jean Alexandre meurt le 11 décembre 1755 à Sarreguemines.


51. ADM, notaire Hohenberger 3E 7096. Acte du 6 juillet 1730
52. ADM, 3E 656.
53. ADM 3E 7124 devant maître Roth, acte du 30 septembre 1743.
54. Assimilable au droit de préemption, c'est la possibilité pour un membre de la famille du vendeur d'exiger la terre pour lui, plutôt que pour l'acheteur étranger.
55. ADM 3E 7133, maître Roth. Acte du 15 mai 1751.
56. Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, Metz, 1817, page 338
57. Procuration du 11 janvier 1753, du 27 novembre 1754 et du 22 novembre 1755 (cette dernière, faite par sa mère, veuve d'Alexandre Hausen). ADM, 3E 7135, 3E 7136 et 3E 7137
58. " Je m'étendrais d'avantage mais mon accident m'empêche d'écrire ". Alexandre Hausen, dans son testament olographe, ADM 3E 7137

Gaspard d'Hausen, né le 18 mai 1700 à Kleinblittersdorf; il épouse Françoise Claude Charton née le 15 avril 1703 à Sarreguemines. Ensemble, ils ont 13 enfants, dont seulement 2 fils et 3 filles survivent au décès de leur père.
Il fait ses études à Pont-à-Mousson.
(59) Licencié en droit, (60) il exerce le métier d'avocat à la cour souveraine dès janvier 1721.(61) En décembre 1722(62) il est nommé conseiller d'Epée au baillage d'Allemagne et conseiller pour la noblesse en l'hôtel de ville de Sarreguemines. Gaspard bénéfice d'une renommée certaine à Sarreguemines où il réside et appartient à l'élite municipale.
Gaspard d'Hausen est l'officier municipal qui perçoit le plus de gages annuels
(63) et ce jusqu'à sa mort. Il est aussi directeur du bureau des pauvres de la ville, comme auparavant son père Jean Etienne d'Hausen.
Il s'associe avec son frère Jean Alexandre dans les diverses entreprises dont il détient des parts.
Il possède un sixième de la seigneurie de Weidesheim, jusqu'à sa mort, ce qui lui permet de porter le nom de seigneur de Weidesheim et de Kleinblittersdorf. En effet, il hérite de son père Jean Etienne, des propriétés en cette ville de "Petitbliderstroff et Augersmacher composé de maisons, ferme, engrangement, écurie, terres labourables, vignes, ensemble la portion de dîme à Augermacher et au lieu de Petitbliderstroff avec les biens et droits, dont l'acquisition à été faite du Sieur De Cotteau de Hutting et du sieur Devaux de Dollignon"
(64)
Sa fille Marguerite Antoinette, lors de son mariage célébré le 14 juillet 1772, soit deux semaines après le décès de son père, avec le comte Jean Ladislaw de Polerecky de Polereka, officier major au régiment de hussards de Chamborand et lieutenant du Roy de la ville de Rosheim, reçoit en dot, d'après le contrat de mariage,(65) le sixième de la seigneurie de Weidesheim.
Gaspard d'Hausen, décédé le 1er juillet 1772, est enterré dans l'église des Capucins à Sarreguemines; son épouse décédée le 8 juin 1778 est enterrée dans le cimetière des Capucins de la même ville.

Anne Barbe d'Hausen
, née le 20 septembre 1694 à Kleinblittersdorf, épouse à Sarreguemines le 23 juillet 1715 Joseph François Stock, chef de la police, également prévôt, gruyer (66) etqui a la charge de basse et moyenne justice de la ville. La famille Stock est anoblie le 24 février 1721. Ainsi par ses lettres patentes de noblesse, Joseph Stock peut acheter la seigneurie de Grundviller car il est relativement aisé. Après le décès d'Anne Barbe Stock née d'Hausen, les héritiers vendent leur part de la seigneurie de Weidesheim, à Jean Alexandre d'Hausen.



59. Fondée en 1572, l'université de Pont à Mousson, qui ouvre ses portes deux ans plus tard, est aux mains des Jésuites, qui se réservent l'enseignement de la théologie, laissant les autres sciences aux laïcs. L'université est transférée à Nancy en 1768, après l'interdiction des Jésuites dans le duché.
60. Registre de promotion au baccalauréat et à la licence, ADMM, D 60
61. Registre de matricule des avocats du Parlement, ADMM 3B XXI 7, folio 77
62. Enregistrement de ces lettres de conseiller d'épée, ADM B 8210
63. AMS, C 25 à C 34 (registre des comptes de la ville).Les gages de Gaspard d'Hausen sont d'environ 493 livres, puis 211 livres dès 1737. Ils sont supérieurs à ceux du lieutenant général, du lieutenant de police ou encore du procureur général.
64. Suivant acte du 26 janvier 1773 partage de la succession de Gaspard d'Hausen. Document privé.
65. ADM, 3E 7154, maître Roth. Acte du 13 juillet 1772
66 Le gruyer était un officier du duc de Lorraine, chargé d'instruire, en première instance les délits commis dans les forêts

2 Deuxième génération des successeurs du seigneur de Weidesheim

Pierre d'Hausen, le seul fils survivant de Jean Alexandre est né le 17 octobre 1720. Il épouse le 6 septembre 1756 Charlotte de Richard à St Dié, d'une famille anoblie en 1717. Ils n'ont qu'un enfant: Dominique Ignace Charles d'Hausen.
Pierre est admodiateur
(67) de Lorraine et de Bar, capitaine de cavalerie au service de la France dans un régiment de Nassau-Sarrebruck en 1744. Il reprend de son père, la charge de receveur des finances de Sarreguemines. En 1789,(68) aux Etats généraux du baillage de sa ville, il participe comme électeur de la noblesse à la nomination des députés. Lors de la constitution de la milice bourgeoise, à Sarreguemines le 3 septembre 1789, on demande à Pierre d'Hausen d'en être le commandant en premier: il garde cette fonction jusqu'en 1791.
Par acte notarié du 25 avril 1767
(69) Pierre rachète la part de sa mère et de ses sœurs, c'est-à-dire les cinq sixièmes de la seigneurie de Weidesheim, la totalité de la seigneurie de Rémelfing, la métairie au village de Ippling, la métairie ban et finage de Ebersing, la métairie ban et finage de Neunkirch, la maison et bâtiments en la ville de Sarreguemines ainsi que la maison, bâtiment, aisances, dépendances et vignes sur le ban de Petit Bliderstroff (Kleinblitterstroff en Sarre), pour la somme de 34 416 livres de Lorraine, somme qui restera entre les mains du dit Sieur, car lors de l'évaluation de la totalité des biens pour la somme de 280 291 livres de Lorraine faite sous seing privé en date du 18 janvier 1766, cette somme revenait encore à Pierre, étant donné que ce partage déterminait déjà la somme d'argent à valoir pour chacun. Il faut aussi dire que Jean Alexandre, le père de Pierre, dota très confortablement ses filles lors de leurs mariages respectifs.
Ce n'est que le 16 novembre 1773
(70) que Pierre peut rassembler par rachat le dernier sixième de Weidesheim, de la fille de Gaspard d'Hausen : dame Marguerite Antoinette, mariée avec le conte Jean Ladislaw de Polerecky de Polereka. Cette vente stipule que Pierre d'Hausen ne payera cette somme de 36 000 livres cour du Royaume que dans dix ans, ce qui est concrétisé par l'acte du 25 frimaire de l'An Sept (71) de la République, entre le citoyen Pierre Hausen et la citoyenne Antoinette Hausen épouse de Jean Ladislaw Poleretzky, de lui séparée quant aux biens, pour la somme de 36 000 francs.
C'est Pierre d'Hausen qui réussit enfin à être le seul maître de "la seigneurie de Rémelfing et de Weidesheim sans part à autrui, détenteur exclusif de la haute, moyenne, basse et foncière justice". Après lui, la seigneurie ne sera plus divisée. Il possédait plusieurs propriétés, des maisons et des métairies, à Sarreguemines et dans les villages autour.
Le 30 novembre 1773,
(72) Pierre d'Hausen donne en bail l'étendue du ban de Weidesheim ainsi qu'une ferme sur le ban et finage de Neunkirch au sieur Antoine Gangloff pour douze annnées consécutives et qui commencent à la St Georges, le 23 avril 1774, moyennant un canon annuel de 6 000 livres de France.
Le sieur Pierre d'Hausen déclare le 26 décembre 1781,
(73) pour se conformer à l'ordonnance de Monseigneur de la chambre des comptes, les recettes et les contenances des terres et seigneurie de Weidesheim, pour un montant total de revenu de 4 284 livres (6 507 livres de recettes, fermage plus vente de bois et 2 223 livres de dépenses, honoraires de l'administrateur de l'église, du maître d'école, du chasseur (c'est-à-dire garde-chasse), de l'entretien des bâtiments et de l'église et le bois pour le personnel).
Le 28 juin 1783
(74) M. Conrad Alexandre Gérard, conseiller du roi, prêteur royal de Sélestat et de Strasbourg, vend à Messire Pierre d'Hausen, les dîmes et plusieurs arpents de terres arables sur le ban de Huttingen et Kalhausen ainsi que sur le ban de Rahling, moyennant la somme 17 530 livres cours du royaume. M. Gérard avait acheté ces terres à "son altesse sérénissime Monseigneur Louis prince régnant de Nassau".
Pierre gère les affaires dès 1751 étant donné la paralysie de son père. Pierre d'Hausen choisit finalement de vendre la seigneurie de Rémelfing; nous ne connaissons pas la raison de ce choix. Est-ce à cause de la Révolution ou bien la seigneurie n'était plus assez rentable ? L'acte de vente est établi le 26 mai 1789
(75) pour la somme de 115 000 livres de France avec comme acquéreur le sieur Constantin Gravier comte de Vergennes, (76) qui est déjà propriétaire de la baronnie de Welferding et de Sarreinsming.
Pierre d'Hausen meurt le 23 septembre 1801 au château de Ville au Val (Meurthe-et-Moselle).



67. L' admodiateur était, sous l'Ancien Régime celui qui donnait une terre en location ("à ferme"). Dans ce cas précis, comme receveur des finances il pouvait être appelé "fermier général": il avance l'argent au duc de Lorraine et se paie au moment de la collecte de l'impôt.
68. H. Nominé, les élections aux Etats-généraux de 1789.
69. ADM 3E 7149, Maître Roth. Acte du 25 avril 1767
70. Documents privés
71. 15 décembre 1798. Documents privés
72. Documents privés
73. Documents privés
74. Documents privés
75. ADM, 3E 7255, maître Didiot. Acte du 26 mai 1789
76. L'acheteur de Remelfing était le fils de Charles Gravier de Vergennes, figure de la diplomatie française et ancien secrétaire d'État aux affaires étrangère de Louis XVI.

3 Anne-Marguerite d'Hausen: un destin exceptionnel

Anne-Marguerite d'Hausen, épouse de Charles de Wendel, "dame d'Hayange" (portrait anonyme)
Notez le document sur lequel repose sa main: la charte de Hombourg.



Anne Marguerite d'Hausen.
(photo internet)

Anne Marguerite d'Hausen, née le 20 octobre 1718, épouse le 10 mai 1739 à Sarreguemines Charles de Wendel, (77) né le 19 février 1708, Seigneur de Hayange. Son père Jean Martin Wendel, conseiller secrétaire du roi en la chancellerie du parlement, fut anobli en 1727 par le duc Léopold.
Jean Alexandre d'Hausen dote sa fille Marguerite d'une somme de 60 000 livres lors de ce mariage.
Charles de Wendel
(78) reprend de son père les forges de Hayange, il achète d'autres forges à Creutzwald, Saint-Louis, Sainte-Fontaine, il reprend aussi, pour augmenter ses possessions, les forges de Hombourg-Haut, qu'il a pu acquérir à bon prix grâce à son beau-père Jean Alexandre. Il est créancier des frères Khien en 1746 d'une somme qu'ils ne peuvent pas rembourser, d'après un document se trouvant aux Archives Nationales (79)
Charles de Wendel meurt en 1784 à Hayange, sa femme surnommée " la dame de Hayange " prend en main l'entreprise familiale et la dirige d'une main de fer jusqu'à la Révolution Française. Son fils Ignace de Wendel expérimente la première coulée de fonte en utilisant le coke au lieu du charbon de bois dans les hauts-fourneaux d'Hayange. En 1789, Ignace de Wendel contrôle déjà une grande partie de la sidérurgie française.
La "dame de Hayange" réussit à sauvegarder les intérêts de la famille en affrontant les temps difficiles de la tourmente révolutionnaire. Les révolutionnaires ont besoin, comme la monarchie auparavant, des armes sortant des usines de Wendel. Lorsque survient la Terreur, les fils estiment plus prudent de quitter le pays. Mme Marguerite Wendel accusée le 14 germinal de l'an Deux (3 avril 1794)
(80) d'avoir favorisé l'émigration de ses fils, est traduite devant le tribunal criminel de la Moselle qui lui accorde, en raison son âge et de sa santé, un sursis pour se disculper de ces accusations. Or le décret du 25 brumaire de l'An Trois (15 novembre1794) attribue au tribunal révolutionnaire la connaissance des délits pour complicité d'émigration. Elle est à nouveau accusée, sans preuves, d'avoir fait passer des secours pécuniaires à un individu étranger à sa famille et donc elle est emprisonnée à Paris. Le 25 ventôse de l'An Trois, (15 mars1795) le district de Metz émet un avis favorable à sa demande de remise en liberté.
C'est ainsi, qu'en 1793, les forges sont réquisitionnées, mises sous séquestre et vendues aux enchères en avril 1799.
"Le 16 Germinal de l'An Sept (5 avril1799) de la République Française une et indivisible,
(81) le citoyen Dominique Ignace Charles Hausen fils rentier demeurant à Weidesheim, ayant procuration de son père le citoyen Pierre Hausen, a déposé devant le notaire huit billets de reconnaissance de dettes souscrit par la citoyenne (sa sœur) Margueritte Hausen, veuve Wendel, datés du 1er juin 1792, pour la somme totale, au profit de Pierre Hausen, de 204 545 livres remboursables sur huit ans de 1793 à 1800, dont il faut déduire la somme 19 473 d'intérêts des billets non échus de juin 1798 à décembre 1800. La citoyenne Marguerite reconnaît devoir la somme de 185 071 livres au citoyen Pierre Hausen, auquel elle promet d'en faire le remboursement à sa première requête et volonté, elle consentit par cette présente d'affecter des hypothèques sur tous les biens qu'elle possède". Nous ne pouvons énumérer la liste complète car elle serait trop longue, nous nous contenterons de citer les communes mises en gage: Hayange, Algrange, Erzange, Ranguevaux, Morlange, d'Avril, Neufchef, Boulange, Nilvange, Dodenhowen (Thionville), Machepy, Eserange, Molvange, Hombourg, l'Hôpital, Creutzwald, Ham, Merten.
On ne sait pas pourquoi il y a eu ces billets de reconnaissances de dettes datés du 1 juin 1792. Avait-elle réellement des dettes, ou était-ce un moyen pour préserver une partie de sa fortune chez son neveu ?
En tout cas, l'intervention de la famille d'Hausen a contribué au maintien de l'entreprise de Wendel durant la tourmente révolutionnaire.
Il existe un beau portrait anonyme de la "dame de Hayange" et sur lequel nous pouvons reconnaître les blasons associés des de Wendel et des d'Hausen ainsi que la charte de la ville de Hombourg.
La veuve Wendel meurt pauvrement le 4 janvier 1802
(82) à Metz; elle ne connaîtra pas le redressement quasi miraculeux des forges. Car le 27 juin 1803, l'Etat remet en vente les forges et la famille Wendel rachète les forges de Hayange sous un prête-nom. Et François de Wendel, fils d'Ignace de Wendel décédé en exil le 2 mai 1795 à Ilmenau (Allemagne), revient d'émigration, se retrouve à la tête de l'entreprise et reconstitue peu à peu les biens de la famille.



77. Pour les informations concernant la famille de Wendel et Marguerite d'Hausen, on peut consulter le livre très détaillé de Jacques Marseille, Les Wendel 1704- 2004, Paris, Perrin, 2004
78. Charles de Wendel hérita, au décès de son père de l'entreprise familiale et d'une somme de 700 000 livres
79. Arrêt du conseil du 24 janvier 1756, Archives nationales de France, E 3003
80. Les cahiers Sarregueminois, mars 1966 "La famille d'Hausen " par Joseph Rohr
81. Documents privés
82. Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France Tome 2 :"Le temps de pionniers (1830-1880), naissance du patronat", Paris: L'Harmattan, 2001


Armoiries de la famille de Wendel.

.

De gueules à trois marteaux d'or, emmanchés de même, liés d'azur, dont deux passés en sautoir, et le troisième brochant en pal et renversé ; à un tube de canon d'or, en fasce, mis à la pointe de l'écu ; l'écu bordé d'argent.

4 Troisième génération des successeurs du seigneur de Weidesheim

Dominique Ignace Charles d'Hausen est né le 15 novembre 1758 à Rémelfing, il épouse le 19 mars 1784, à Saint-Dié, Barbe Dieudonné Dolmaire de Provenchères née le 21 janvier 1768. Le couple a 8 enfants, dont seulement 4 survivent à leur père.
Dominique d'Hausen est seigneur haut justicier et foncier sans part d'autrui de Weidesheim, qu'il reçoit lors de son mariage en 1784, il est aussi avocat et conseiller au parlement de Metz, de 1783 à 1790.
A la date du 23 février 1789, Dominique d'Hausen rend foi et hommage pour cette seigneurie.
Aux élections municipales de Sarreguemines du 15 décembre 1790 il est élu maire au troisième tour, mais ne peut remplir cette fonction car il doit effectuer un voyage de plus de 6 mois.
Dominique d'Hausen remplit les fonctions de conseiller à la cour Impériale de Trèves de 1811 à 1812. De 1815 à 1820 il est député de la Moselle pour l'arrondissement de Sarreguemines, maire de cette ville de 1811 à 1815, puis de 1820 à 1824. Il est aussi conseiller général de 1815 à 1824 et membre de la Légion d'honneur. Il s'agit incontestablement d'un des personnages les plus importants de cette famille, habile entrepreneur et politique, puisqu'il parvient à rester au pouvoir avant et après la Révolution. La base de la fortune reste le commerce du bois dit de "Hollande", qui transite par la Sarre et le Rhin.
Dominique d'Hausen renouvelle le bail et admodiation (fermage) des terres et des bâtiments de Weidesheim au sieur Antoine Gangloff de Neunkirch le 18 juin 1786
(83) pour six années et ce à compter du 23 avril 1787 à la Saint-Georges, pour un canon annuel de 7 200 livres au cours du royaume, payable en deux termes le premier à la Saint-Jean-Baptiste et l'autre à la Saint-Martin, (qui sont encore aujourd'hui des dates usuelles de payement); il demande aussi en complément de fermage, deux cent bottes de paille de froment du poids de vingt livres, délivrables aux frais du sieur preneur aux écuries du sieur laisseur (bailleur) en cette ville de Sarreguemines, en date de la Saint-Martin.
Ce bail comprend la totalité de la dite terre de Weidesheim, "consistant en terres arables, prés, jardins, pacquis, pâturaux, enclos, ainsi que les bâtiments, moulin, bergerie, marcairerie, colombier, il pourra jouir de la grasse et vaine pâture dans les forêts pour lui et les sous fermiers, manœuvres et habitants de Weidesheim. Le seigneur se gardant le droit sur les forêts, les bâtiments, amendes champêtres et dommages résultant des délits commis dans les forêts et rivières, le droit de la chasse et pêche, sauf au droit du preneur à en user personnellement et accompagné du chasseur et avec modération. Reste à charge du sieur laisseur l'entretien et fourniture de l'église, du payement des honoraires du prêtre, du salaire du chantre régent d'école et gages de son chasseur et du garde chasse, forêt et pêche. Le preneur aura droit à la quantité de 80 cordes de bon bois, à lui de s'arranger avec les sous-fermiers et autres habitants du lieu à raison de leur chauffage comme il avisera bon être".

 

Ancien fournil ou four banal.

 


Plusieurs granges.

Le 18 thermidor de l'An Six (5 août1798) (84) l'administrateur du département de la Moselle adjuge au 3ème feu de bougies, pour la somme de 130 000 francs la forêt dite "Weidesheimerwald", (actuel Grosswald) située sur le ban d'Achen, au citoyen Jean Claude Boutay de Sarreguemines, qui enchérissait au profit de Dominique d'Hausen, lequel présent accepte la propriété.
Le 20 décembre 1799, la forge de Hombourg, ainsi que la fonderie de Creutzwald, la platinerie de Saint-Louis et la forge de Sainte-Fontaine, ayant appartenu à Marguerite Wendel, passent aux mains de son neveu Dominique d'Hausen (nous pensons que c'est grâce aux huit billets de reconnaissance de dettes et à l'hypothèque sur les biens de Marguerite Wendel que son neveu est devenu propriétaire des forges) et à deux autres sociétaires, mais Dominique rachète le tout à ses associés le 31 mars 1806.
Dominique devient aussi propriétaire en 1808 du château de Hombourg-Haut appartenant à la famille de Wendel qui l'avait fait construire en 1790.
Dominique Ignace Charles fait bâtir le nouveau château de Weidesheim entre 1780 et 1790. Pour cela, il démolit une partie de l'ancien bâtiment, ne conservant que le "donjon" remanié aux 15e et 16e siècles et les dépendances à l'arrière.



83.Documents privés
84.Documents privés

Le château au début du 20e siècle.

Vue partielle dans les années 1930 avec la famille Rimlinger, dont le père est garde forestier


Famille Rimlinger.

 


Le château et ses dépendances dans les années 1960.

En 1818, Dominique et Barbe d'Hausen sont parrain et marraine lors de la bénédiction de la nouvelle cloche de la chapelle de Weidesheim dédiée à Sainte-Barbe.

La chapelle vers 1900 (photo prise par Adam Pefferkorn, une copie se trouve dans le chœur)

La chapelle vers 1900

Dominique d'Hausen décède le 25 mars 1824; il est enterré dans le chœur de la chapelle de Weidesheim.

 

Les successeurs suivants de la Famille d'Hausen

1) Pierre Alexandre Charles Théodore d'Hausen, né le 31 octobre 1785, devient maître de forges de Hombourg-Haut et propriétaire du château de cette commune. Il épouse le 25 avril 1810, à Nancy, Marguerite Elisabeth de Bouteiller, née le 11 janvier 1789, fille de Jean Haycinthe de Bouteiller, seigneur de Saulcy, premier président de la Cour Royale de Nancy et de Marie-Claude Agnès Lorin. Pierre Alexandre décède le 13 février 1864 à Nancy.

2) Alexandre d'Hausen, (85) le deuxième fils de Dominique d'Hausen, né le 25 juin 1790 à Sarreguemines, officier de cavalerie, épouse à Nancy en mars 1825 Charlotte Dorothée Lambert de Ballyhier, née le 15 février 1804. Il décède le 14 mars 1833 et est enterré à Weidesheim. Sa veuve épouse en 2ème noces, le 16 septembre 1834, à Weidesheim Achille Deshayes. Les enfants d'Alexandre d'Hausen sont Félix d'Hausen et Alexis d'Hausen.
Les deux frères se partagent la propriété de Weidesheim en 1848.

Félix d'Hausen, inspecteur des Eaux et Forêts, naît le 25 juin 1826 à Nancy, il épouse à Paris le 5 juin 1857 Thérèse Dabrun, décédée à Weidesheim le 26 décembre 1910. Il hérite du château, des dépendances, d'une ferme avec les terres et de la forêt dit "Mühlewald" pour une contenance totale de 230 hectares. Félix meurt le 12 avril 1882 à Versailles.

Alexis d'Hausen, né le 27 janvier 1828 à Nancy, épouse Charlotte Dorothée de Hayes.
Alexis, capitaine adjudant-major au régiment d'Infanterie de Ligne à la campagne d'Italie, obtient la médaille commémorative le 30 septembre 1859. L'Empire Français lui décerne l'Ordre Impérial de Chevalier de la Légion d'Honneur, par le décret du 28 décembre 1868.
Il hérite de l'autre ferme avec les terres, le moulin, des dépendances et de la forêt dite "Grosswald" pour une contenance totale de 249 hectares et c'est lui qui construit le petit château se trouvant à l'entrée de Weidesheim communément appelé "Schlössel" ou "villa". Alexis décède à Weidesheim le 11 novembre 1892.

 

3) Charles Joseph d'Hausen, né le 19 mars 1799 à Weidesheim, juge au tribunal civil de Thionville, épouse le 11 janvier 1830, Elisabeth Lambert de Ballyhier, veuve du baron de l'Espée. Tous deux sont enterrés au cimetière de Weidesheim.
Leur fils Maurice d'Hausen, né le 16 octobre 1830, décédé en 1854, est enterré à Weidesheim.

4) Joséphine d'Hausen, née le 12 septembre 1805 à Sarreguemines, épouse le 26 septembre 1826, Charles François Antoine Alfred de Rozières, juge auditeur à la cour de Nancy.



85. Les cahiers Sarregueminois, mars 1966 "La famille d'Hausen " par Joseph Rohr

Image mortuaire de Thérèse Léonie d'Hausen décédée en 1910.

Quelques éléments concernant le 20e siècle

Mariage Seltzer-Simonin en 1914. Le cortège quitte la chapelle. La famille Seltzer a eu la douleur de perdre 3 fils, présents sur cette photo, durant la Première Guerre mondiale.


Mariage Seltzer-Simonin.

La famille Seltzer-Simonin devant le château.

 

Le mardi 9 septembre 1933, vers 11 heures, un incendie s'est déclaré dans le petit château de Weidesheim communément appelé "Schlössel" par la population pour le distinguer du château du 18e siècle. Le bâtiment appartient à la veuve d'Hausen, présente sur les lieux durant cette fin de période estivale. L'incendie a démarré dans une chambre de bonne sous le toit. La première à avoir donné l'alarme a été la cuisinière de Madame d'Hausen qui a aussitôt alerté le reste du personnel ainsi que les habitants du lieu. Ceux-ci ont commencé à combattre l'incendie au moyen de seaux d'eau puisée au ruisseau d'Achen. Les pompiers de Kalhausen sont intervenus aussi rapidement que possible mais leur fût d'eau qu'il fallait remplir au ruisseau ne suffisait pas pour maîtriser l'incendie de ce gros bâtiment. On se résolut à appeler en renfort les pompiers de Sarreguemines avec leur pompe. Malgré leur intervention, la toiture et l'étage brûlèrent presque complètement. La dalle s'écroula, ensevelissant sous son poids une bonne quantité d'objets qui n'avaient pu être mis à l'abri à temps. Une partie du mobilier, de la bibliothèque et quelques bijoux furent la proie des flammes. Les dégâts furent grossièrement estimés à près de 250 000 francs (de 1933). Heureusement la propriétaire était assurée. Ce n'est que bien plus tard que la ruine fut relevée mais avec un étage en moins.

L'entrée de Weidesheim avec la "villa".

 

Les évènements de la Seconde Guerre Mondiale feront l'objet d'un développement particulier:
Parmi les éléments importants de cette période, il faut signaler que le site a été truffé de "blockhaus" de la ligne Maginot, y compris dans un angle du cimetière.

Photo du bunker "intégré" dans le cimetière

D'autres bunkers sont implantés dans l'ancien mur d'enceinte du château. Des manœuvres militaires d'ampleur ont eu lieu en 1936 dans le secteur.
Le château et l'ensemble du hameau ont servi à loger des troupes lors de l'offensive de la Sarre en 1940.

Sur cette photo de mauvaise qualité, nous discernons le château à l'arrière-plan et des rangées de barbelés au premier plan.



Le pont de chemin de fer, détruit, est en cours de reconstruction; les enfants insouciants jouent autour du ruisseau.


Une trentaine de soldats français ont été enterrés dans le cimetière en 1940 ainsi qu'autour du château.

 

Tombe du lieutenant Garnier, un aviateur tué en septembre 1939.

Après la défaite française, l'administration nazie a envisagé d'utiliser le château comme siège pour les "jeunesses hitlériennes" ou pour d'autres activités du parti nazi.(86)


Habitants de Weidesheim et de Kalhausen chargés de travaux de remise en état, en particulier
d'arracher les barbelés mis en place par l'armée française.


Finalement, les nazis ont installé un camp de travail entre Weidesheim et Wittring. Les travailleurs forcés, majoritairement russes, ukrainiens et polonais, travaillaient dans l'ancienne carrière souterraine de Wittring et devaient fabriquer de l'oxygène liquide pour l'appareil militaire allemand.


Photo qu'une prisonnière russe portait sur elle: nous ne connaissons que son prénom "Anna".


 

 

L'administration de ce camp logeait au château. Il va sans dire que le bâtiment avait été pillé.
Des prisonniers serbes logeant dans les dépendances, devaient quant à eux travailler pour les agriculteurs de Weidesheim et de Kalhausen. Leurs conditions d'existence étaient moins dures, en particulier le fait de travailler dans les fermes leur assurait une meilleure nourriture.


Prisonniers serbes autour du château.

Le site a eu à souffrir de bombardements, en partie à cause de la proximité de la gare. Plusieurs bombes sont tombées sur le site, endommageant également la chapelle comme nous pouvons le constater sur une photo de 1948.
Lors de l'approche des Américains à l'automne 1944, les Allemands forcent les habitants valides à creuser des tranchées pour la "Vor-Vogesenstellung", une ligne défensive bien dérisoire. Plusieurs centaines d'habitants du Pays de Bitche sont contraints de creuser ces tranchées. Cet épisode est resté dans la mémoire collective sous le terme de "Schàntze". Les réfractaires sont enfermés à Weidesheim durant plusieurs semaines, travaillant le jour dans les tranchées.



"Schàntzer" en plein travail (il s'agit d'une des rares photos de cet épisode).

Erna Muller distribuant du lait (?) à quelques jeunes gens, peut-être chargés de creuser ces fameuses tranchées.

Weidesheim a été libérée le 6 décembre après des combats menés contre quelques Allemands fanatiques.



Un des bunkers ayant servi de point de résistance aux Allemands.

Photo datant de 1947

La chapelle

En 1939, la commission d'art sacré du diocèse de Metz constate que la chapelle de Weidesheim est complète, elle possède un autel en bois de 1720, une statue en bois de Sainte-Barbe et plusieurs tableaux de peintres italiens.


 

 

Quelques photos de l'intérieur du chœur de la chapelle. (état actuel).

Le curé Albert Michel de Kalhausen a été le dernier prêtre à célébrer une messe le dimanche matin dans la chapelle et ce jusqu'en 1941, date de son expulsion par les autorités nazies. (87)

Pour des raisons de sécurité, la chapelle qui a subi des dommages de guerre en 1944, est condamnée à la démolition.


Malgré la date notée sur cette photo,
il est possible que ce cliché soit postérieur à 1948.

C'est l'entrepreneur Félix Dehlinger de Schmittviller qui se rend compte le premier de la valeur historique du bâtiment en voyant que l'arc "ottonien" qui soutient le chœur, contient des pierres plus anciennes. Il suspend les travaux de démolition et préserve ainsi un joyau archéologique important. L'arc de plein cintre qui présentait certainement des signes de faiblesse a été renforcé probablement au cours du 16e siècle par un arc gothique.
La chapelle est classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.



86.Lettre retrouvée dans les documents d'Henri Hiegel dans le dossier concernant Kalhausen et Weidesheim conservé aux Archives municipales de Sarreguemines.
87.
Albert Michel a été expulsé par les nazis le 28 juillet 1941, en même temps que plusieurs centaines d'autres personnes réputées "hostiles au régime nazi."



La chapelle.

 

En mars 1968, monsieur Charles Dehlinger, gardien du château, porte plainte sur mandat de monsieur de Roucy pour le vol d'une cloche de 120 kg datant de 1780. Cette cloche était entreposée depuis 1956 dans une pièce de l'ancienne orangerie du château. A cette époque la chapelle était en ruines, raison pour laquelle la cloche avait été déplacée.
Un artisan qui travaillait sur le domaine a vu la cloche le 26 février; le vol a été constaté le 6 mars. La cloche était dédiée à Sainte Barbe comme l'ancienne chapelle. L'année 1780 était inscrite en chiffres romains ainsi que le nom de Monsieur d'Hausen et celui du parrain et de la marraine.
D'après nos connaissances, l'enquête de gendarmerie n'a jamais abouti.

Nous voudrions remercier tout particulièrement Julie Kieffer pour son aide précieuse dans la recherche des documents sur la famille d'Hausen, notamment en provenance des Archives Départementales de Moselle et pour tous les documents qu'elle nous a gracieusement fournis.

Nous tenons à remercier également Messieurs Jean-Paul Petit et Christian Thévenin pour nous avoir permis de photographier les silex de l'époque mésolithique et pour les informations fournies sur l'Antiquité.

Un grand merci pour finir à tous ceux qui nous ont prêté des documents (photos et archives), en particulier Gabrielle de Roucy qui nous a laissé consulter nombre de documents anciens.

Armoiries de la famille d'Hausen.


Belle vue du château dans un paysage hivernal.