I. L'antiquité
1.Le Mésolithique
Il est avéré que
le secteur était fréquenté dès la
préhistoire.
En automne 1976, un groupe d'archéologues de Sarreguemines
et Strasbourg prospecte les berges de la Sarre au niveau du lieu-dit
"Benchen".(2)
Les archéologues découvrent à cette occasion
des objets appartenant à la période mésolithique
(vers 8000 avant J.-C. à vers 4000 avant J.-C.) C'est l'époque
de transition entre une population de chasseurs-cueilleurs et
l'installation d'éleveurs et d'agriculteurs. Les pierres
taillées, en particulier du silex, laissent penser qu'il
s'agissait d'un groupe de chasseurs-cueilleurs. Malheureusement,
il n'est guère possible de dater plus précisément
la période d'occupation du site. L'outillage consiste pour
l'essentiel en lamelles de silex certainement emmanchées
pour servir de pointes de flèches ou de harpons. En effet,
la fin de la dernière glaciation a laissé la place
à un climat moins rigoureux, permettant de meilleures conditions
de vie à la faune et la flore. Les steppes arbustives sont
remplacées progressivement par des forêts de feuillus.
Cette forêt permet une chasse assez abondante: cerfs, sangliers,
bisons, aurochs, oiseaux, tandis que la proximité des trois
cours d'eau favorise la pêche. La pêche pouvait se
faire au moyen de nasses tressées, emprisonnant le poisson.
Ces nasses, objets putrescibles, n'ont pas été retrouvées
sur place.
Par contre des silex taillés de différentes formes
ont pu servir de pointes de fléchettes, de harpons et d'hameçons.
La plupart des microlithes étaient destinés à
être emmanchés, ils étaient maintenus au moyen
de résine et de liens provenant de différents animaux.
La création de ces pointes nécessitait une grande
maîtrise technique: certaines pièces ont 5 mm de
long pour 2 mm de large.
D'après les auteurs, il s'agit certainement d'un campement
provisoire constitué de huttes en branchages, le secteur
ne recelant aucun abri sous roche. Le groupe suivait vraisemblablement
des troupeaux sauvages et se déplaçait lorsque les
principales ressources en plantes comestibles et en gibier d'un
lieu semblaient épuisées.
2. GEYER Bernard, PETIT
Jean-Paul, SAINTY Jean, "Un site mésolithique à
Kalhausen", dans Cahiers sarregueminois N° 12, mars 1979
pp. 741-746
Les archéologues pensent que les silex trouvés sur
le site pouvaient provenir soit d'un affleurement près
de Voellerdingen, à environ 10 km, soit d'un site en amont
du ruisseau d'Achen à environ 3 km. (3)
2. La période celtique du Hallstatt à La Tène
Une épée en bronze, associée à des rivets également en bronze, de même qu'une série de 8 bracelets en bronze sont conservés au Musée Archéologique de Strasbourg. L'épée en bronze massif de type Gündlingen, à lame étroite pistilliforme à section aplatie et soie à 6 rivets qui retenait une poignée en bois aujourd'hui disparue est caractéristique du Hallstatt Final (aussi appelé Hallstatt C: 550 à 450 avant J.C.). Dimensions: long. 72, 5 cm; larg. 1,3 cm à 5,7 cm, épais. 0,4 à 1,25 cm.
Un lourd bracelet à tampons
de type Mackviller est conservé au musée archéologique
de Metz. La trouvaille a été faite en 1894 lors
de travaux le long de la voie ferrée de Domfessel à
Hutting, à 2 ou 2,5 km à l'Ouest de Kalhausen, tout
près de la limite du canton. Les objets ont été
donnés au musée par l'Administration des Chemins
de Fer. Ces objets appartiennent vraisemblablement au mobilier
funéraire d'une ou de plusieurs tombes, qui ont été
détruites par les travaux. Ces découvertes ont permis
la datation du site à la période hallstattienne
(750 à 450 avant J.C.). Il semble en fait probable que
plusieurs tombes sous tumulus aient existé sur le site
traversé par le chemin de fer; ce type de sépulture
est commun à l'ensemble de la Lorraine. Le défunt,
un personnage important, révélant des liens hiérarchiques
dans les populations, est incinéré comme le prouve
la présence de cendres et de charbons de bois sur la plupart
des sites fouillés.
Hallstatt est le nom d'un site autrichien où la culture
matérielle de cette période a été
décrite la première fois.
Plusieurs sites de cette époque ont été fouillés
dans la région, en particulier Rübenheim-Wolfersheim
et Bliesbruck-Niedergailbach. L'inhumation sous tumulus constitue
le rituel funéraire privilégié. Les objets
trouvés dans les tombes de ces nécropoles correspondent
aux pièces découvertes sur le ban de Weidesheim:
épées et bracelets en bronze dans les tombes masculines,
bijoux composés de parures en or et de perles d'ambre dans
les tombes féminines. Il est à noter que ces sépultures
à épée en bronze sont rares dans le Nord
de la Lorraine. Outre Weidesheim, nous pouvons citer Rübenheim
en Sarre, Cadenbronn, Bouzonville et Argency.
L'on note une concentration importante de nécropoles antiques
le long de la vallée de la Sarre, en particulier de Sarraltroff
à Grosbliesderstroff.
La proximité des cours d'eau avec leurs vallées
alluvionnaires soutient une agriculture assez productive, complétée
par la pêche. Cette agriculture relativement riche permet
l'émergence de classes sociales plus aisées composées
en particulier de chefs-guerriers. L'absence de fouilles à
Weidesheim ne nous permet pas de connaître la structure
de l'habitat en ce lieu mais il paraît probable que la densité
de population de l'axe mosellan et de celui de la Sarre est une
réalité très ancienne. Il n'est malheureusement
pas possible de savoir s'il s'agissait de fermes isolées
ou de communautés plus importantes exploitant des terres
en bonne partie gagnées sur les forêts. Des indices
d'essartage ont été trouvés sur plusieurs
sites lorrains, sous la forme de couches brûlées.
Les traces de poteaux indiquent à la fois les habitats
mais aussi les silos à grains, portés par ces poteaux
pour les mettre à l'abri des rongeurs.
Des activités artisanales ont existé sur ces sites:
poterie, métallurgie, activités textiles. Il faut
compter en outre la très importante activité saline
de la vallée de la Seille qui a pris dès l'âge
du fer un caractère "proto-industriel". Ce sel
a certainement transité pour une bonne partie le long de
la Sarre, servant fréquemment de monnaie d'échange. (4)
D'autres découvertes
datant de La Tène ont été faites à
une dizaine de mètres des précédentes avec
une épée et une pointe de lance en fer (n° inventaire
: 1498 à 1501). Ces objets sont au Musée Archéologique
de Strasbourg. Les découvertes proviennent probablement
de tombes datant de La Tène C. La Tène est le nom
d'un site en Suisse près du lac de Neuchâtel qui
a donné son nom à cette période de la protohistoire
dans le monde celte.
Ces tumuli ont été entièrement détruits
lors de la construction des voies de chemin de fer, privant les
archéologues de fouilles plus poussées et il est
dommage que les objets découverts aient été
dispersés entre Strasbourg et Metz. Nous sommes en effet
à la limite des deux régions et à quelques
dizaines de mètres près, les différents objets
découverts ont été attribués à
différents musées.
Emile LINKENHELD mentionne un
anneau en or datant aussi de La Tène, découvert
sur le ban de la commune et déposé également
au Musée Archéologique de Strasbourg.
3. La cité des Médiomatriques
Jusqu'à la période
de La Tène, la région est occupée par un
peuple celte nommé "Médiomatriques" par
les auteurs latins. Il semble que le territoire des Médiomatriques
s'étendait à l'origine jusqu'au Rhin, voire un peu
au-delà. Ce serait suite à un accord cautionné
par César ou par ses successeurs que les "Triboques"
se sont installés dans la partie Est du territoire médiomatrique
c'est-à-dire dans la plaine du Rhin correspondant grosso
modo à l'Alsace actuelle et une partie du Pays de Bade.
Deux extraits de la Guerre des Gaules de César mentionnent
les Médiomatriques. Ils font partie des peuples qui ont
envoyé des guerriers à Alésia pour tenter
de briser le siège imposé par les Romains (César,
B.G. VII, 75, 3). L'autre passage concerne le Rhin: "Il prend
sa source chez les Lépontes, habitants des Alpes, parcourt
d'une allure rapide un long espace à travers les pays des
Nantuates, des Helvètes, des Séquanes, des Médiomatriques,
des Triboques, des Trévires". (César, B. G.
IV, 10, 3).
Strabon (Géographie, IV, 3, 4) cite la même succession
de peuples: "Aux Helvètes succèdent sur les
bords du Rhin les Séquanes et les Médiomatriques,
au milieu desquels s'est fixé un peuple germanique venu
de l'autre rive du fleuve où était son berceau:
les Triboques".
Au moment de la conquête romaine, les Médiomatriques
occupent un territoire correspondant actuellement aux diocèses
de Metz et de Verdun c'est-à-dire le Nord de la Lorraine
actuelle, à cheval sur plusieurs cours d'eaux importants:
la Meuse, la Moselle, la Sarre et précédemment le
Rhin. Au Nord, le territoire touche celui des Trévires,
englobant une partie du Land de Sarre et marqué par la
forêt du Warndt. Au Sud, la forêt de Haye et le Pays
des Etangs marquent la frontière avec les Leuques. A l'Ouest,
l'Argonne sert de frontière avec les Rèmes.
Détail intéressant, le mot de Warndt viendrait d'un
mot celte qui a donné en français "garde"
et en allemand "Wache" avec la même signification.
La forêt ou le cours d'eau, en l'absence de bornage, définit
la frontière. Dans le Pays de Bitche, c'est le menhir christianisé
du Breitenstein sur le ban de Meisenthal qui semble marquer la
frontière avec les Triboques.
L'organisation sociale des Médiomatriques et des Gaulois
en général nous est connue en partie grâce
aux fouilles archéologiques. La période de La Tène
semble troublée par des mouvements de population, les peuples
germaniques accroissant leur pression sur les Gaulois.
C'est d'ailleurs cette instabilité politique qui a poussé
certains peuples gaulois à demander l'aide de César,
qui tout en vainquant les Germains sur la plaine du Rhin décide
de soumettre la Gaule. Des sites sont fortifiés et nous
sont connus sous le vocable d'"oppida".
Ces oppida sont à la fois des sites défensifs et
de ce fait placés sur une hauteur facilement défendable,
mais aussi des centres de pouvoir, à partir desquels la
classe dirigeante contrôle le territoire. En effet, ils
sont placés de préférence sur les grands
axes naturels de communication et près des frontières.
Traditionnellement, les oppida sont ceinturés de remparts
souvent appelés "murus gallicus". Un murus gallicus
est constitué d'un mur en pierres de taille avec un poutrage
interne alliant des poteaux verticaux et horizontaux reliés
par des clous en fer. Il existe plusieurs types de remparts, la
terre et les pierres obtenues par le creusement des fossés
servant à accroître la hauteur des remparts.
Les Médiomatriques disposaient de plusieurs oppida sans
que l'on puisse véritablement déterminer une capitale.
A La Tène finale, l'oppidum placé à la confluence
de la Seille et de la Moselle sur la colline Sainte-Croix connaît
plusieurs remaniements et englobe entre 10 et 35 hectares.
Le site du fossé des Pandours fouillé par Stephan
Fichtl, (5) un des spécialistes de la question,
englobe une surface de 170 ha. Il s'agit de l'oppidum le plus
imposant en surface; des milliers de tonnes de pierres et de terre
ainsi que des milliers de troncs d'arbres ont été
nécessaires pour ériger le rempart. Il permet le
contrôle du col de Saverne, un des points de passage les
plus importants au travers des Vosges depuis la préhistoire.
Sachez que vous traversez le site lorsque vous empruntez la Nationale
4 en direction de Strasbourg. Saverne, le "Tres Tabernae"
des Romains est resté un axe de passage privilégié
entre Dividorum (Metz), la cité marchande, et Argentoratum
(Strasbourg), la ville militaire.
Un autre site important se trouve près de Cocheren sur
le Mont Hérapel (6) qui fut occupé par les Médiomatriques.
Le site fut pérennisé durant toute la période
romaine jusqu'au Ve siècle après J.-C. Le Hérapel
et en particulier sa nécropole ont livré aux archéologues
une quantité impressionnante d'objets et de vestiges. Une
bonne partie de ces objets a d'ailleurs disparu dans la destruction
en 1945 du musée qui les renfermait à Berlin. La
collection Des Gaulois de Heinrich Böcking (1785-1862) était
une des plus importantes, issue d'un site archéologique
lorrain.
5. FICHTL
Stephan, La ville celtique, Les oppida de 150 av. J.-C. à
15 ap. J.-C., Errance 2005
Saverne dans l'Antiquité, Périodes gauloise et gallo-romaine
(Ier sicle avant J.-C. - Ve siècle après J.-C.),
Société d'Histoire et d'Archéologie de Saverne
et environs, 2003
6. HOFFMANN Roland, Du Hérapel à Berlin, la collection
Böcking, Université de Metz, Ville de Sarreguemines,
DRAC lorraine
4.Des Gaulois aux Gallo-Romains
Jusque dans les années 1960, la route de Kalhausen à Sarreguemines passait directement par Weidesheim. Lors des travaux de contournement de la départementale 33, des vestiges gallo-romains ont été mis à jour, dont peut-être les vestiges de thermes à hypocauste. Ces vestiges sont malheureusement sous la route à présent. Les découvertes assez nombreuses dans ce secteur sont le signe d'une population gallo-romaine relativement importante. Il est fort probable qu'un temple gallo-romain se trouvait à l'emplacement ou à proximité de la chapelle. Il est avéré que de nombreux lieux de culte chrétiens ont été implantés sur d'anciens temples afin de favoriser le processus d'acculturation des populations. C'est en effet un des meilleurs moyens de remplacer un culte païen en occupant sa place. Nous ne connaissons pas la date d'érection de cette chapelle, mais il est probable qu'elle date du Haut Moyen Age. Une des plus anciennes églises de la région est celle de Herbitzheim, (temple luthérien actuellement) qui remonterait au moins au 8e siècle.
La chapelle de Weidesheim était primitivement dédiée à Saint Martin, un des plus anciens saints de l'Eglise dont le nom était fréquemment utilisé pour christianiser d'anciens temples.
La meilleure preuve de l'existence
du temple est la présence de pierres de réemploi,
en particulier les deux pierres en grès des Vosges sculptées
servant de jambage à l'arc roman de type ottonien. L'architecture
ottonienne est à son apogée au 10e siècle.
Ces autels et leurs sculptures en partie martelées ont
été intégrés dans les murs de la chapelle
et découverts dans les années soixante, au moment
de la démolition de la nef.
Du côté gauche, la déesse Junon est encore bien reconnaissable avec son animal tutélaire, le paon. La déesse est debout, vêtue d'un manteau. De la main droite elle tient une patère et semble faire une libation au-dessus d'un autel vertical. A sa gauche, un personnage plus petit semble tenir un objet en direction de la déesse.
Etat lors de la découverte
dans les années 1960.
Ces bas-reliefs peuvent provenir
d'un ensemble cultuel plus important et semblent réaffirmer
la présence du culte à Junon et peut-être
de Mercure sur ce site.
Du côté droit, le bas-relief est nettement plus abîmé;
l'on distingue encore les jambes d'une divinité qui pourrait
être Mars ou Mercure avec à sa gauche un personnage
plus petit: animal ou serviteur de la divinité ?
7. Terres d'Abondance: L'Alsace
Bossue gallo-romaine, catalogue d'exposition 2003-2004, Société
de Recherche Archéologique d'Alsace Bossue
M. Muller a déterré
fortuitement cet autel lors de labours en 1914. Le spécialiste
des antiquités de l'époque est le professeur Jean-Baptiste
Keune, directeur des recherches archéologiques de Metz.
L'archéologue s'est donc rendu le 31 octobre 1914 à
Weidesheim afin d'expertiser l'autel. Grâce au soutien du
Président de Lorraine (Bezirkspräsidenten von Lothringen)
et du directeur du district de Sarreguemines (Kreisdirektor, équivalent
du président d'arrondissement) et avec l'aide du garde-chasse
M. Jouving (Juving) mandaté par Monsieur d'Hausen, l'archéologue
a pu intégrer cet autel au musée de Metz.
L'inscription en latin:
DEAE
NON
COLO
NIAPE
RIENSES
EXIVSSV
L'inscription d'après Jean-Marie Massing (Cahiers Lorrains
du 1er trimestre 1981) est datable de la seconde moitié
du 2e siècle: "En l'honneur de la maison divine (c'est
à dire impériale), les gens de la colonie d'Aperi
ont, sur la demande de la déesse Junon, érigé
cet autel.
Autel (1,07 m * 0,39 m* 0,22 m) conservé au musée
archéologique de Metz.
Une colonie dans ce contexte correspond à un certain nombre
d'hommes libres avec leur famille exploitant des terres pour le
compte d'un propriétaire foncier. Leur statut est proche
de celui d'un fermier. Aper est normalement le nom du domaine
exploité. Une partie au moins de Weidesheim faisait partie
de ce domaine.
Plusieurs villas sont attestées
sur le ban communal.
Petit
rappel: une villa dans
le sens gallo-romain est dans nos régions, une exploitation
agricole de 30 à 50-60 hectares avec un propriétaire
et sa famille ou un régisseur travaillant la plupart du
temps avec plusieurs dizaines d'esclaves et de serviteurs. Certaines
villae pouvaient atteindre une surface encore plus importante,
jusqu'à plusieurs centaines d'hectares. Nous en avons un
exemple avec la villa Saint-Ulrich près de Sarrebourg.
"A l'ouest de Weidesheim,
des travaux de terrassement ont provoqué en 1937 la découverte
d'un établissement romain, probablement de type villa.
A. Stieber a prospecté le site au milieu des années
60". Les vestiges comportent des fondations associées
à des tuiles, des fragments d'enduits, de la céramique
ainsi que des os d'animaux (bœufs, moutons et chèvres).
A Stieber a également fouillé le site connu sous
le nom encore utilisé actuellement de Koenigshof. Ce lieu
recèle le même type d'objets et a été
prospecté en 1995 par Jean-Paul Petit puis par les membres
de la Société de Recherche Archéologique
d'Alsace Bossue en 1997 et 2001.
Le lieu-dit Benchen recèle également une ou plusieurs
implantations romaines prospectées par Jean-Paul Petit
puis par E. Thomann et P. Nüsslein.
La plupart de des établissements sont situés à
quelques centaines de mètres de la Sarre ou de L'Eichel. (8)
A la confluence de l'Eichel et de la Sarre, à dix kilomètres et à mi-chemin à la fois de Sarre-Union et de Bliesbruck, se situent deux agglomérations secondaires jouant le rôle de centres de production artisanales; les villae de Weidesheim semblent avoir servi de lieux de production agricole de la même manière que le site de Gurtelbach à Dehlingen, soit pour ces petites cités voire pour des marchés plus lointains: Sarrebruck, Le Hérapel, Strasbourg ou Metz. En effet, les terres plutôt fertiles près des cours d'eau permettent une production assez abondante. Ces mêmes cours d'eau, la Sarre en particulier, ou les chemins qui les longent, facilitent le transport de ces marchandises (céréales, légumes ou animaux) vers les consommateurs urbains ou les greniers militaires de Strasbourg.
Une voie que l'on considère comme romaine relie Weidesheim à Achen (aqua) à travers le Grosswald. Ce chemin est malheureusement impraticable actuellement. Ce diverticule ou chemin d'exploitation menant à Achen emprunte un petit pont sur un ruisseau: la Vinbach. Il présente une structure et un type de construction qui pourraient être d'origine gallo-romaine. Aucune trace de béton n'est visible et pourtant il permet le passage de lourds engins agricoles et forestiers. Il n'est pas visible lorsque l'on emprunte le chemin et il est large d'environ 6 mètres. Plusieurs villae sont attestées à Achen. L'une d'elles est en cours de fouille par M. Flach.
Il apparaît évident
que Weidesheim a été touché comme le reste
de la région, par ce que l'on a appelé les "grandes
invasions" en particulier à partir de 235 ap. J.-C.
et surtout la grande invasion germanique en 275. La richesse de
Weidesheim a certainement intéressé les "barbares"
qui ont mis fin à la "Pax Romana".
Seules les vestiges et les quelques pièces trouvées
sur place nous permettraient de dater l'éventuel moment
d'abandon du site.
8. Carte Archéologique
de la Gaule, La Moselle 57, Académie des inscriptions et
Belles-Lettres, Ministère de l'Education Nationale, Ministère
de la Recherche, Ministère de la Culture et de la Communication,
Département de la Moselle, Maison des Sciences de l'Homme,
2004
Carte Archéologique de la Gaule, Le Bas-Rhin 67, Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, Ministère de l'Education
Nationale, Ministère de la Recherche, Ministère
de la Culture et de la Communication, Conseil Général
du Bas-Rhin, Association pour les Fouilles Archéologiques
Nationales, Maison des Sciences de l'Homme, 2000