technique_de_conservation
La conservation des aliments
vers le milieu du 20° siècle.
Aujourd’hui, nos conditions
d’existence sont bien plus faciles que celles de nos parents ou
grands-parents et personne ne voudrait revenir 50 ans en arrière. Le
confort est présent dans tous les domaines et la maîtresse de maison a
des facilités extraordinaires pour préparer les repas : plats cuisinés,
produits frais toute l’année, surgelés, conserves…
Le potager et le verger d’autrefois
se trouvent au rayon fruits et légumes du supermarché le plus proche.
L’habitude de faire ses propres conserves a disparu, faute de temps et
de volonté. Nous vivons dans l’ère du "tout prêt, vite cuit".
Le but de ce dossier n’est pas
d’évoquer l’influence de l’alimentation moderne sur la santé ni de
faire le procès des produits industriels, je laisserai cela aux
médecins et nutritionnistes qui le feront bien mieux que moi.
Plus simplement, je me propose de
retracer un aspect de l’alimentation traditionnelle de nos ancêtres, et
plus spécialement les techniques de conservation des aliments, telles
qu’elles étaient mises en application vers le milieu du 20° siècle.
Autrefois, les habitants de nos
villages vivaient presque entièrement en autarcie, c’est-à-dire qu’ils
devaient suffire à tous leurs besoins et subsister grâce à leurs
propres ressources.
"Ès wèrd nùmme gèss, wàs de Hoft brìngt".
(On ne mange que ce que la ferme produit.) Par conséquent, il fallait
planter, semer, récolter, élever des bêtes pour pouvoir survivre.
Pendant toute l’année, le paysan était ainsi occupé à produire pour ses
bêtes et pour sa propre consommation.
L’été était la saison principale des récoltes, suivie en partie par l’automne.
"De Sùmmer ìsch de Èrnährer, de Wìnder ìsch de Zèhrer". (L’été est nourrisseur, l’hiver est consommateur.)
En conséquence, pour pouvoir passer
l’hiver sans encombre, il fallait faire des provisions pendant la belle
saison et avant l’arrivée des grands froids.
"Wèèr
ìn de Haumàchett nìtt gàwwelt, wèèr ìn de Aehre nìtt zàwwelt, wèèr ìm
Hèrbscht nìtt frìh ùffstéht, dèr kànn lowwe wie 's em ìm Wìnder géht".
(Celui qui ne travaille pas pendant
la fenaison, celui qui traîne pendant la moisson, celui qui se lève
tard en automne, pourra voir ce qui lui arrivera en hiver.)
Pendant la belle saison, il fallait être fourmi et non cigale, pour ne pas avoir à souffrir de la faim en hiver.
Faire des provisions, voulait aussi
dire savoir conserver les aliments pendant quelques jours pour les uns,
quelques semaines, quelques mois pour les autres, dans l’attente de la
récolte prochaine. De la réussite des provisions dépendaient souvent
les conditions de vie de toute la famille.
A. Techniques de conservation
Il est nécessaire, dans un premier
temps, de passer en revue les différentes pratiques de
conservation des aliments, telles que les ménagères de nos campagnes
les mettaient en pratique vers la seconde moitié du 20° siècle, et bien
avant déjà. Ces techniques de conservation, qui avaient fait leurs
preuves, étaient largement répandues et se retrouvaient dans presque
toutes les maisons. Elles sont toujours valables de nos jours et
certaines continuent à être utilisées artisanalement, pour la
consommation familiale.
Les techniques de conservation des
aliments sont vieilles comme le monde et elles se transmettaient de
génération en génération par la tradition orale. Il est à noter
également que le programme scolaire de la classe de fin d’études,
destiné aux jeunes filles, comportait une initiation pratique et
s’intéressait autant à l’alimentation qu’à la puériculture et au ménage.
Classes de fin d’études.
Par R. Guillaume. Editions Bourrelier. 1965
Extrait de la vie familiale et ménagère. Ecoles de filles.
Certaines opérations de
conservation étaient effectuées par la maîtresse de maison et d’autres,
plus physiques, réservées à l’homme.
Aux premières et simples méthodes
de conservation (le séchage), ont succédé les techniques de salaison,
la conservation par le sucre (les confitures) et la fermentation (vin,
fromage, choucroute…). Au 19° siècle est apparue la conservation par la
chaleur et plus récemment au milieu du 20° siècle, la conservation par
le froid, avec l’apparition des équipements frigorifiques.
Rien n’était moins aléatoire que
certaines conserves qui pouvaient se gâter, malgré tout le soin apporté
à leur élaboration et le ménage touché par la malchance devait se
rabattre sur autre chose ou compter sur la solidarité des voisins ou de
la famille.
Il fallait aussi prendre en compte
les nuisibles, comme les souris qui abondaient dans les maisons et les
mauvaises récoltes dues aux conditions climatiques défavorables.
La conservation des aliments
débutait en été, dès le mois de juin et continuait jusqu’au début du
mois de décembre. Dès après la Toussaint, il fallait que tout soit
pratiquement terminé et l’on pouvait affronter avec sérénité les longs
mois d’hiver qui se profilaient, sans crainte de devoir manquer de
ressources.
La viande du cochon devait être
dans le saloir, le jambon et le lard dans le fumoir, le saindoux dans
les pots, l’huile dans les cruches, la farine dans le coffre, le
beurre, le fromage, le vin, la choucroute, les pommes dans la cave, les
fruits secs dans les boîtes, l’eau-de-vie dans les bonbonnes.
L’on pouvait alors se réjouir du travail accompli au cours de l’année et voir avec confiance l’avenir.
"Òn Mariæ Gebùrt héére de Ébble ùff de Hùrt", dit le proverbe.
Ce qui se traduit ainsi : A la nativité de Marie (le 8 septembre), les pommes doivent être sur les claies.
Il ne fallait pas entamer
trop tôt les conserves et surtout se servir avec parcimonie, pour faire
durer le plus longtemps possible les réserves.
Le côté économe, voire radin du
paysan, si souvent décrié, n’est que la conséquence de cette vie
laborieuse et dure, toute entière liée à la production des biens de
consommation essentiels et tributaire de la conservation des aliments :
il fallait économiser, ne rien jeter, faire durer les réserves en
hiver. La nourriture était sacrée et considérée comme un don du ciel.
Voyons maintenant les diverses techniques de conservation.
Il est facilement constatable que
les aliments laissés pendant un certain temps à l’air libre changent
d’aspect, d’odeur et de saveur. Une fermentation prend forme, suivie
d’une putréfaction. Cette modification de la structure des aliments est
due à un ensemble de micro-organismes qui ont besoin de nourriture, de
chaleur, d’eau et d’oxygène pour se développer.
Pour ralentir la prolifération de
ces champignons microscopiques et de ces bactéries ou carrément
l’arrêter, toute la science de la conservation des aliments consiste à
agir sur l’un des facteurs favorables à la fermentation.
Divers procédés sont employés :
- des antiseptiques (sel, fumée, alcool, vinaigre, sucre)
- la chaleur (pasteurisation, stérilisation)
- le froid (réfrigération, congélation)
- l’absence d’air (dessiccation ou enrobage).
Pourtant certaines fermentations
sont utiles et employées comme techniques de conservation des aliments :
la fermentation alcoolique transformant le jus de fruits en vin et la
fermentation lactique produisant la choucroute.
La conservation par le séchage ou dessiccation (dùrre)
Cette technique, certainement une
des plus anciennes, était la plus simple à mettre en pratique en été,
puisqu’il suffisait de faire sécher naturellement les aliments au
soleil.
Les Chinois faisaient sécher les
feuilles de thé au soleil, les Phéniciens les poissons, les Indiens
d’Amérique la viande de bison et les Grecs le raisin.
Cette méthode est toujours
utilisée, sous toutes les latitudes, et aussi dans les pays ne
disposant pas encore d’installations frigorifiques suffisantes
(Afrique, Asie).
Le but de la déshydratation est
d’éliminer suffisamment d’eau du produit pour empêcher le développement
des ferments et de bloquer l’activité enzymatique.
Dans nos contrées, le séchage
concernait autrefois les légumineuses, source appréciable de protéines,
à une époque où l’on mangeait peu de viande : haricots (Bohne), pois (Èrbse), lentilles (Lìnse).
Ces légumineuses étaient cueillies
à maturité. Il fallait les étaler en une couche peu épaisse sur une
surface plane : en général, on utilisait un moule à tarte facilement
déplaçable et qu’on devait rentrer le soir, à cause de la fraîcheur de
la nuit.
Ces légumes secs se conservaient dans des bocaux hermétiques car il fallait les protéger des charançons.
Avant de les cuisiner, il fallait les réhydrater pendant une nuit.
Les haricots secs (ussgeblìggde Bohne) étaient consommés en soupe, accompagnés de croûtons (Kìirschle ou Bùdderkràchle), les petits pois et les lentilles en soupe également accompagnés d’un morceau de lard. (Schbèck)
Le séchage concernait aussi les fruits : pommes (Ébble), poires (Bìere), quetsches (Quétsche), noix (Nìss), noisettes (Hàsselnìss) ainsi que les champignons (Drìeschlìnge ou Pìlse).
Quetsches, pommes et champignons.
Le soleil d’automne ne suffisait
plus pour faire sécher les fruits de septembre et d’octobre, ni les
champignons, et il fallait recourir au four à pain ou au four de la
cuisinière à bois.
Les fruits dénoyautés (quetsches)
ou coupés en rondelles (pommes, poires) étaient disposés sur des
clayettes en bois et introduites dans le four à pain, après la cuisson
du pain.
La chaleur résiduelle emmagasinée
par les pierres réfractaires suffisait encore à débuter la
dessiccation, mais il fallait s’y reprendre à plusieurs fois pour
achever l’opération. L’idéal était que les fruits restent moelleux.
L’opération était rentable si on pouvait placer plusieurs clayettes en même temps dans le four.
Les trois clayettes soigneusement garnies de quetsches
en attente d’être mises dans le four à pain.
Les fruits secs se conservaient aussi dans des bocaux hermétiques qui les protégeaient de l’humidité de l’air.
Avant de consommer les fruits secs,
il fallait aussi les réhydrater en les laissant quelque temps dans de
l’eau. Ils se mangeaient nature ou cuits dans de l’eau avec un peu de
sucre.
Les noix et noisettes étaient
simplement placées dans des caisses, des sacs ou des corbeilles et on
les maintenait dans un endroit sec et aéré pour le séchage.
De nos jours, les déshydrateurs électriques peuvent rendre de grands services pour conserver fruits et champignons.
La conservation par le sel et la fumée (ìnnsàlse ùnn rààche)
Cette méthode était aussi largement utilisée autrefois, mais exigeait l’achat de sel et l’utilisation d’un matériel spécifique.
Elle concernait la viande, mais aussi les légumes comme les choux, les navets et les haricots.
En diminuant l’activité bactérienne liée à la présence d’eau, le salage- fumage freine ou bloque le développement microbien.
La viande (’s Flèèsch)
Toutes les familles élevaient un ou plusieurs cochons dont la viande était réservée à la consommation familiale.
Le cochon était tué depuis le mois de novembre jusqu’au mois de mars.
Les parties nobles (lard, côtes, jambon, épaule) étaient mises au saloir (de Sàlsbitt).
Le saloir était une barrique ovale
en bois, fabriquée par un tonnelier, entreposée à la cave et uniquement
réservée à cet usage. Il fallait en prendre soin et l’entretenir car
les cercles de fer avaient tendance à rouiller
rapidement à cause du sel.
Dans le cas d’un salage à sec,
c’est-à-dire sans saumure, il fallait de temps en temps retourner la
viande (plusieurs fois par semaine). On utilisait du gros sel avec un
peu de salpêtre (pour que la viande garde sa couleur rose), du poivre
et quelques feuilles de laurier.
Les cotis de porc (ou plats de côte, peu épais par nature) pouvaient être consommées au bout de 2 à 3 jours.
Le lard restait 8 jours au saloir, le jambon 14 jours et l’épaule un peu moins.
Avant l’utilisation de la viande
salée, il fallait la faire dessaler pendant 24 heures dans de l’eau
claire pour qu’elle perde un peu de sel.
Le saloir était bien sûr fermé par un couvercle en bois pour protéger la viande de toute impureté ou poussière.
Salage actuel dans des bacs en plastique.
En haut 3 jambons, à droite, poitrines de porc superposées et à gauche autres morceaux.
Le fumage était l’opération complémentaire au salage de la viande et concernait le jambon, le lard et l’épaule de porc.
Avant le fumage, la viande était dessalée pendant quelques heures.
L’opération se pratiquait dans un fumoir (e Rààchkàmmer), spécialement bâti au grenier ou dans l’appentis.
Une sorte de fumoir pouvait encore
se trouver dans la chambre située au-dessus de la cuisine, au départ du
conduit de fumée : la fumée dégagée par la cheminée de la cuisine (plus
tard par la cuisinière à bois) permettait le fumage. Mais ce fumoir
n’était pas performant car la cheminée ou la cuisinière ne dégageait
pas beaucoup de fumée.
Fumoir dans la chambre de l’étage, au départ du conduit de fumée.
La trappe de visite était plus grande à l’origine.
On n’utilisait que du bois de hêtre (Bùùche), le bois de sapin (Dònne)
dégageait trop de chaleur et pouvait cuire la viande, ce qu’il fallait
éviter. De plus, il donnait un goût âcre à la viande. De petites
souches d’arbres étaient aussi utilisées car elles se consumaient très
lentement. Actuellement de la sciure de bois (Säämèhl) est plutôt employée à la place de bois.
Pour arriver à un bon résultat, on interrompait le fumage pendant un ou deux jours pour le reprendre après.
La durée du fumage dépendait de la
grosseur des pièces de viande, de la couleur et donc du goût désiré,
mais aussi des conditions atmosphériques : un temps sec et clair était
préférable car la viande était alors plus facilement fumable.
Pendant l’hiver, le lard fumé et le
jambon pouvaient se garder accrochés dans le fumoir, mais pendant
l’été, il fallait les mettre au frais à la cave, à cause des mouches.
On les enveloppait alors dans un linge ou dans du papier journal. Le jambon était souvent gardé dans la cendre.
A gauche, jambon désossé fumé et à droite, contenu du fumoir
Poitrine de porc et jambon sortis du fumoir
dont on aperçoit la porte à droite.
Les légumes fermentés ou lactofermentation
Chaque famille faisait sa propre choucroute à partir des choux du potager. On disait Suurkrutt ìnnschniede. Il fallait disposer d’une râpe à choucroute, appelée aussi rabot à choucroute (e Suurkrutthowwel) et d’une tonne à choucroute (e Suurkruttbitt).
La râpe avec le cadre dans lequel se place le chou à couper.
En-dessous, le couteau à trognon.
Toutes les familles n’avaient pas
investi dans un rabot à choucroute, aussi certaines personnes passaient
dans le village avec leur instrument et moyennant une petite
rétribution se chargeaient de couper les têtes de choux ou même
prêtaient leur rabot.
La tonne à choucroute pouvait être
une sorte d’auge circulaire en grès des Vosges d’assez grand diamètre
(60 à 80 cm) présente dans la cave.
Ancienne tonne à choucroute en grès des Vosges
servant de décoration devant la maison Lucien Bour.
Plus tard on utilisa la tonne à
choucroute en grès d’Alsace (Betschdorf ou Soufflenheim), moins
volumineuse et facilement déplaçable. Différents volumes existaient :
les modèles de 40, 50 ou 60 l étaient les plus courants. Deux teintes
étaient disponibles : le brun foncé et le gris.
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Tonnes en grès de 60 et 40 l.
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Les choux réservés pour la
choucroute devaient être bien pommés et fermes : on les débarrassait
des premières côtes et on en extrayait le trognon au moyen d’un couteau
spécial. Le chou râpé était disposé dans le pot par couches successives
saupoudrées d’un peu de sel. La quantité de sel nécessaire était
laissée à l’appréciation de chacun et il valait mieux en utiliser un
peu plus que pas assez.
Chaque couche de chou était tassée
au moyen du poing fermé, de telle sorte que le chou haché dégorge et
que du jus apparaisse. On ne remplissait le pot qu’aux trois quarts et
il fallait que le jus recouvre le chou. Si ce n’était pas le cas, il
fallait rajouter un peu d’eau salée.
Pour finir, on disposait un linge
propre sur le chou, puis des planches découpées en disque et
parfaitement ajustées au diamètre du pot, lestées d’une pierre. Il
fallait que le chou soit le moins possible en contact avec l’air
ambiant. La tonne pouvait être fermée par un couvercle également en
grès.
Au bout de deux semaines, il
fallait enlever l’écume qui s’était formée à la surface de la
choucroute. La choucroute était prête au bout d’un mois de
fermentation. Chaque fois que l’on sortait de la choucroute du pot, on
lavait soigneusement le linge, les planches ainsi que la pierre et on
replaçait le tout.
De nos jours, les tonnes à
choucroute sont plus élaborées, car elles possèdent un couvercle
fermant de façon étanche grâce à un joint à eau et on n’a plus besoin
de linge, ni de lourde pierre. Le fastidieux lavage des planches et de
la pierre n’est plus nécessaire à chaque prise de choucroute. La mise
en pot se fait de façon moins empirique, car le dosage du sel préconisé
se situe entre 0,8 et 1,5% du poids des légumes.
Pot moderne de fabrication allemande, avec le couvercle et les pierres reconstituées.
La gouttière faisant office de joint est nettement visible
Le même procédé de fermentation était utilisé pour les navets (Rìewe) et les haricots verts. (grììne Bohne)
Les navets étaient coupés en longues lanières au moyen d’un coupe-navet tournant.
Les haricots étaient effilés, lavés et égouttés avant d’être mis en conserve.
On pouvait ainsi trouver trois
tonnes différentes à la cave, dont le contenu représentait le principal
apport de vitamines de l’hiver : choucroute, navets salés (suure Rìewe), haricots salés (suure Bohne).
La conservation par la chaleur, pasteurisation et stérilisation (ìnnkoche)
C’est l’opération consistant à
chauffer, au bain-marie, des aliments contenus dans des bouteilles ou
des bocaux hermétiquement clos, dans le but de détruire les
micro-organismes pathogènes, et donc de pouvoir les conserver.
Là encore, il fallait investir dans au moins un stérilisateur (e Ìnnkochkéssel) et un thermomètre.
La pasteurisation consiste à
chauffer à une température précise (entre 62 et 88 ° C ), pendant un
temps précis (en général 30 mn), certains produits alimentaires comme
les fruits, les jus de fruits, les confitures, les compotes…, avant de
les refroidir rapidement.
La stérilisation se fait à des
températures plus élevées (100° C et au-delà) et détruit tout germe
microbien, ce qui permet de conserver les aliments plus longtemps. Elle
concerne les viandes, les légumes, les champignons.
Stérilisateur avec son thermomètre.
La cuisinière à bois fournissait la
chaleur et les bocaux pouvaient être remplacés, par mesure d’économie,
par des bouteilles. Il était cependant très difficile de faire sortir
les fruits stérilisés de la bouteille : secouer la bouteille ne donnait
pas de résultat, aussi fallait-il se servir d’un fin crochet de fil de
fer et cela prenait du temps. Je me rappelle ainsi que les quetsches
étaient conservés dans des bouteilles.
Anciens bocaux.
Il manque le ressort de fermeture du bocal de gauche.
On conservait de cette façon des fruits : cerises (Kìrsche), mirabelles (Mirabèlle), prunes (Brumme), quetsches (Quétsche), mais aussi des légumes : betteraves rouges (Rotràhne), haricots verts (grììne Bohne), carottes (Gèllerìwwe), parfois les cornichons (Gogùmmre) et même plus tard du jambon (Schùnnge) ou des côtelettes (Kottlètte).
Mirabelles, poires et cerises.
Cornichons, haricots verts, betteraves rouges et jambon.
La conservation par le sucre
Cela concernait principalement les fruits.
Les compotes se conservaient
quelques jours à cause de la faible quantité de sucre mise en œuvre,
alors que les confitures et les gelées, dont le temps de cuisson était
plus long et qui comportaient un poids de sucre plus important, étaient
stérilisées et se gardaient longtemps.
Les principaux fruits mis en œuvre étaient les groseilles (Hònsdriiwle ou Driiwle), le cassis (schwàrze Driiwle), les groseilles à maquereaux (Grooschle), les coings (Kidde), les mirabelles (Mirabèlle), les mûres sauvages (Bròmmbéére).
La confiture était conservée dans
des pots en verre. Avant guerre, les pots à confiture en verre
n’étaient pas courants et l’on utilisait des bouteilles coupées.
Pour couper une bouteille de vin,
par exemple, on chauffait au rouge un anneau de fer qui épousait la
circonférence de la bouteille et on l’appliquait sur la bouteille au
moyen d’une pince. Ensuite il fallait rapidement plonger la bouteille
dans de l’eau froide et elle se cessait en deux au niveau de
l’application de l’anneau.
Une fine couche de paraffine permettait de boucher les pots.
Une conservation toute particulière
était celle des quetsches, transformées en une sorte de marmelade cuite
sans ajout de sucre, le fameux Quétscheschlèggel, appelée aussi "confiture du pauvre".
La confection du Schlèggel exigeait beaucoup de temps et une main
d’œuvre abondante, elle avait lieu dans un grand chaudron de cuivre
chauffé au bois (e Kùpferkéssel).
C’était un vrai moment de convivialité, parce que toute la famille et
même les voisins y participaient. Ce moment de convivialité est à
rapprocher des veillées et l’on pouvait raconter les potins du village,
des blagues, chanter ou même danser autour du chaudron fumant.
Toutes les familles ne possédaient
pas de tel chaudron et ceux qui voulaient faire du Schlèggel devaient
le louer auprès de son propriétaire. On l’installait alors dans
l’appentis pour la durée de l’opération.
La veille, on devait
dénoyauter toutes les quetsches et souvent une centaine de kilos de
fruits était nécessaire pour remplir le chaudron.
Les quetsches cuisaient sans apport
de sucre, pendant de nombreuses heures (de 12 à 15 heures), jusqu’à ce
que la marmelade fût assez épaisse.
Pendant ce temps, il fallait sans cesse remuer le contenu du chaudron, au moyen d’un simple bâton ou d’un manche de houe (e Hàggeschdiel),
par exemple. Le remuage était facile au début, mais devenait de plus en
plus physique au cours de la cuisson, à mesure que l’eau des fruits
s’évaporait et que la marmelade s’épaississait.
Les adultes se relayaient autour du chaudron pour remuer la marmelade
et il n’était pas question, malgré la chaleur dégagée par le foyer, de
travailler en bras de chemise, car le contenu du chaudron bouillait et
risquait d’éclabousser ceux qui remuaient. Si toutefois, on voulait
travailler en bras de chemise, on se protégeait les bras avec de
simples chaussettes de laine, faisant office de gants.
Le Schlèggel était à point, disait-on, lorsque le manche de bois tenait tout seul debout dans le chaudron.
Il se conservait dans des pots de
grès et plus tard dans des verres, comme la confiture. De nos jours, la
confection de cette savoureuse marmelade est toujours possible, en
petite quantité, sur la cuisinière. Pour éviter d’avoir à remuer trop
longtemps, on peut placer le récipient contenant le Schlèggel au four,
pour terminer la réduction des fruits.
La tradition du Schlèggel a été
remise au goût du jour il y a quelques années par une association
d’Etting, mais a été abandonnée. Actuellement, l’Association des Aînés
d’Ormersviller organise chaque année, à la fête patronale de
mi-septembre, le Quétscheschlèggelféscht
et propose la fameuse marmelade à la vente. Une manière louable de
faire revivre une tradition quasiment perdue et de faire découvrir ou
redécouvrir une spécialité du Bìtscherlànd.
La conservation par le vinaigre (ìnnmàche)
Seuls les cornichons (Gogùmmre) étaient conservés de cette manière dans des bocaux et on les mangeait aigres (suure Gùmmre).
La conservation par l’alcool
Cela ne concernait qu’anecdotiquement la conservation de cerises ou de prunes dans de l’eau-de-vie.
La conservation par le froid
Avant l’apparition des
réfrigérateurs et des congélateurs dans les années 1960, la
conservation des aliments par le froid se limitait à l’entreposage dans
un lieu frais, comme la cave (fruits, pain, fromage).
La conservation par enrobage (ìnnwìgle)
Dans ce cas, on isole l’aliment du contact de l’air. On conservait de cette manière les œufs (voir plus loin), les carottes (Gèllerìwwe) et les navets (Rìewe) dans du sable (ìm Sònd) ou entourés de papier journal, le jambon (Schùnnge) dans la cendre (ìnn de Äsch).
B. Quelques conservations particulières
Le lait (de Mìllìsch)
Le lait, produit dans pratiquement
toutes les fermes du village, se conservait peu de temps et il fallait
le transformer en lait caillé (Dickmìllìsch ou Suurmìllìsch), en fromage blanc (wisser Kääs), en fromage affiné (fuller Kääs) et en beurre (Bùdder).
Egouttage du lait en faisselle.
Il manque l’assiette destinée à recueillir le petit lait.
Fromage affiné sur assiette.
Pour transformer le lait en lait
caillé, on le laissait reposer quelque temps à température ambiante,
dans la cuisine. On disait Mìllìsch schdélle.
L’usage de présure ou de quelques gouttes de vinaigre n’était pas usuelle.
Il manque le couvercle de ce joli pot à lait (e Mìllìschdìbbe)
Le beurre (de Bùdder)
Le lait non consommé par la famille
était mis à écrémer dans un pot à lait ou une casserole pendant la
journée : le soir, la crème, plus légère (de Ròhme), surnageait et on la récoltait au moyen d’une cuillère.
Plus tard, les ménages s’équipèrent d’une centrifugeuse mécanique pour séparer la crème du lait. (e Sènndréfuur)
Petite centrifugeuse de table de marque Miehle.
La production de beurre avait lieu
une fois par semaine, quand la quantité de crème était assez importante
pour commencer un barattage.
Baratte en bois d’une capacité d’une dizaine de litres.
Petite baratte de ménage.
Tous les ménages ne possédaient pas de baratte (e Bùdderfàss) et on utilisait alors un simple bidon à lait (e Mìllìschblèsch) pour fabriquer le beurre :
la crème était mise dans le bidon que l’on refermait bien avec son
couvercle. Un tissu était souvent coincé entre le bidon et le couvercle
pour rendre le bidon parfaitement étanche. Il fallait secouer le bidon
avec son contenu pendant de longues minutes pour obtenir du beurre. Le
résultat était assez rapide si la crème était à bonne température.
Bidons à lait de différentes capacités
utilisés pour aller chercher le lait à la ferme.
Le beurre se conservait pour une
courte période, au frais, dans du papier sulfurisé ou dans un bol d’eau
bouillie fréquemment renouvelée.
Pour une période plus longue, on le
conservait par salaison. On pétrissait le beurre avec une spatule de
bois en y incorporant du sel fin et on le disposait en couches
minces tassées dans un pot de grès. Le tout était recouvert de saumure
qu’il fallait changer tous les 15 jours. Le beurre se conservait ainsi
jusqu’à 1 an, mais le goût en était altéré.
Un autre procédé était la
clarification : on faisait fondre le beurre à feu doux, on écumait, on
le retirait du feu quand il était transparent, on laissait décanter et
on le versait dans un pot en grès gardé dans la cave. On disait : "de
Bùdder usslàsse".
Ce beurre n’était utilisé qu’en cuisine, en complément du saindoux.
Les œufs (de Eier)
Les poules ne pondaient pas
régulièrement pendant toute l’année et les œufs risquaient de manquer
en hiver. Aussi fallait-il faire des provisions d’œufs en été en
prévision des traditionnels biscuits de Noël.
Les œufs se gardaient pour une
période courte, enveloppés dans du papier journal ou plongés dans un
seau rempli de blé. Le principe était que les œufs devaient être
protégés du contact de l’air (technique de l’enrobage).
Pour une longue conservation, on
utilisait du silicate de soude (Wàsserglàss). C’est une poudre blanche
achetée en droguerie, qu’on devait dissoudre dans de l’eau (1 volume de
silicate pour 9 volumes d’eau). On obtenait alors une sorte de gelée
qui étanchéifiait la coquille des œufs en empêchant l’air et les
bactéries d’y pénétrer.
Les œufs devaient être propres,
mais non lavés. On les installait la pointe en bas et en couches
successives, dans un pot de grès placé dans la cave. On les recouvrait
de la solution de silicate et ils pouvaient se garder au maximum
pendant 9 mois.
Il arrivait quand-même que l’un ou
l’autre œuf pourrisse et il fallait les contrôler avant utilisation.
Ces œufs ne pouvaient pas être mangés crus, car la conservation avait
changé leur goût, mais ils servaient à confectionner des gâteaux et
surtout les biscuits de Noël (Winnàchtsbréédle).
Le saindoux (Schmàls)
Le saindoux est un corps gras,
onctueux et blanc, obtenu en faisant fondre la graisse de porc (panne
et lard gras). Après l’abattage du cochon à la ferme, on fabriquait le
saindoux qui se conservait dans des pots en grès (Schmàlsdìbbe ou
Schmàlshààwe). Ces pots se différenciaient des tonnes à choucroute par
leur forme renflée, leur plus petite taille et surtout par leur décor.
Le saindoux était consommé en tartines et utilisé en cuisine, pour la cuisson, en remplacement du beurre et de l’huile.
Pots à saindoux.
Le pain (’s Brood)
La cuisson familiale du pain se
faisait une fois par semaine dans le four à pain et les grosses miches
rondes devaient se conserver plusieurs jours sans se dessécher.
Le pain était enveloppé dans un
linge et entreposé dans un coffre ou une armoire placé dans un endroit
sec (cave ou chambre à provisions).
Trois belles miches farineuses pesant chacune environ 4 kg
et deux couronnes (Krònskùùche)cuites après le pain,
avec la chaleur résiduelle du four.
C. Les produits élaborés
Souvent une partie de la production était transformée en vue de sa conservation.
Nous l’avons vu, c’était le cas des
fruits transformés en confitures et gelées, du lait transformé en
beurre et fromage, du lard transformé en saindoux.
D’autres transformations avaient encore lieu :
- les fruits en jus (au moyen d’un pressoir, e Trott, principalement le jus de pommes, de Àbbelsàft)
- le jus de
fruits en vin à partir du raisin, de pommes ou de
groseilles , en cidre ou en vinaigre (Éssisch) à partir de pommes
- les fruits en
eau-de-vie par la distillation (principalement les quetsches, pommes et
poires). On disait ìnnschlòòn pour la mise en fûts du moût et
Schnàps brènne pour la distillation.
- la viande et le sang en saucisses (boudin, salami) et pâté de foie stérilisé en bocaux
- les graines
oléagineuses en huile (l’huile de navette), au moyen d’un
pressoir familial ou dans un moulin à huile
D. Les lieux de conservation
Les endroits de la maison les mieux
adaptés à la conservation étaient bien sûr la cave (de Kéller) et le
grenier (de Schbischer).
La cave enterrée, souvent voûtée,
qui s’étendait sous la "Schdùbb", avait une température régulière
pendant toute l’année. Elle était bien aérée par des soupiraux et
n’avait pas un degré d’hygrométrie élevé.
Elle se prêtait bien à la
conservation des pommes de terre, des betteraves fourragères
(Dickrìwwe), des fruits, ainsi que des tonnes et pots de grès
remplis de légumes, d’œufs et de saindoux.
Les pommes de terre et les betteraves y étaient entassées en vrac, dans des compartiments faits de planches.
Les pommes et les poires se gardaient, étalées sur des claies placées en hauteur (Hùùrde).
Un placard à étagères, sans porte, permettait de ranger les bocaux.
A gauche, la claie pour les fruits et au fond l’étagère à bocaux.
Les carottes, les navets et les choux se gardaient aussi dans la cave, les premiers dans du sable, les autres tels quels.
Parfois une armoire grillagée
présente à la cave permettait de garder le fromage tout en le
protégeant des insectes et des rongeurs.
Le grenier était aussi un endroit aéré et sec, on y entreposait les céréales, les fruits séchés et les plantes médicinales.
Il y avait souvent une pièce vide à
l’étage et qui servait de chambre à provisions, pour ne pas avoir
toujours à monter au grenier. On y gardait la farine (dans un sac ou un
coffre), l’eau-de-vie dans des dames-jeannes (Kòrbflàsche) et parfois les fruits
à même le sol. Cette pièce s’appelait "Vòrràtskàmmer" et parfois "Musskàmmer" ou chambre à souris, car les provisions attiraient les
nuisibles. Elle prenait encore le nom de "Schnàpskàmmer" ou chambre à
eau-de-vie.
Elle pouvait aussi servir de fruitier.
Il fallait toujours avoir à l’esprit que le grenier et la pièce à provisions n’étaient pas isolés et donc soumis au gel.
Conclusion
Les méthodes de conservation
étudiées, en usage encore vers le milieu du 20° siècle, ont fait leurs
preuves. Un progrès considérable a été fait plus tard avec l’apparition
des réfrigérateurs, permettant de conserver les aliments pendant
quelques jours, et des congélateurs collectifs ou individuels,
permettant de les conserver plusieurs mois.
Les premiers congélateurs apparus
dans les villages étaient collectifs : à Herbitzheim, par exemple, dans
les années 60, c’est la coopérative agricole qui a fait installer, dans
un local annexe, un ensemble de coffres-congélateurs loués à ses
membres, d’un volume restreint certes, mais permettant de congeler la
viande de porc, de lapin et certains légumes.
L’avantage était que la
conservation des aliments était facilitée et qu’on n’avait plus besoin
de consommer rapidement la viande de porc après l’abattage.
L’inconvénient était que le local n’était pas forcément près de la
maison et qu’il fallait respecter des heures d’ouverture. Cette installation méritoire a fonctionné une ou deux décennies, jusqu’à l’apparition des congélateurs individuels.
Les habitants de Kalhausen n’ont
pas pu profiter sur place d’une telle installation, mais certains,
disposant déjà à cette époque d’une voiture automobile, se rendaient
dans le village voisin d’Oermingen pour y louer un casier de
congélateur. L’installation se trouvait tout de suite après le pont de
l’Eichel, à gauche, en face de la maison Kappes.
On assiste actuellement à une
redécouverte du goût authentique des aliments et au retour à certaines
pratiques ancestrales de conservation, comme le salage-fumage de la
viande (jambon, lard) et la lactofermentation (choux, haricots). Les
habitants de village qui ont la possibilité de cultiver un potager
continuent de faire des conserves, comme leurs ancêtres. Les produits
du jardin ou de la basse-cour sont bien plus sains que les produits
industriels et les plats cuisinés à réchauffer au micro-ondes ne valent
pas les menus traditionnels.
Quelques recettes traditionnelles à base de conserves
Soupe de haricots secs (ussgeblìggde Bohne, littéralement haricots écossés)
La veille, plonger les haricots secs dans de l’eau et les laisser tremper pendant la nuit pour qu’ils se réhydratent. Couper quelques pommes de terre en petits cubes.
Cuire les haricots et les pommes de
terre dans de l’eau, avec un bouquet garni (persil, poireaux, feuille
de céleri). Saler, poivrer, ajouter trois clous de girofle et une
feuille de laurier. Laisser mijoter pendant deux ou trois heures dans
une marmite couverte pour que les haricots deviennent tendres. Servir
avec des croûtons de pain frits (Kìerchle ou Bùdderkràchle), un peu de
crème et un trait de vinaigre.
Soupe de petits pois (Èrbsesùpp)
La veille, réhydrater les petits pois. Couper quelques pommes de terre en petits dés. Faire revenir dans une poêle un morceau de lard fumé.
Cuire les pois et les pommes de
terre dans de l’eau, avec un bouquet garni. Saler, poivrer, ajouter
clous de girofle et laurier. En cours de cuisson, ajouter le lard.
Laisser mijoter dans une marmite couverte jusqu’à ce que les pois
soient tendres.
Servir avec de la crème.
Haricots verts salés (suure Bohne, littéralement haricots aigres)
La veille, sortir les haricots du pot et les faire tremper dans de l’eau pendant la nuit. Changer une ou deux fois l’eau.
Cuire dans de l’eau pendant deux
heures, poivrer, changer l’eau, ajouter la viande (lard salé, morceau
de jambon, côtelette) et continuer de cuire jusqu’à ce que les haricots
soient tendres.
Servir avec des pommes de terres rôties dans du saindoux, et de la viande (kassler, viennoises ou saucisses à cuire.)
Suure Rìewe (navets salés, littéralement navets aigres)
Cuire les navets salés dans une
marmite ou une cocotte-minute, avec du vin blanc, des oignons, de
l’ail, trois clous de girofle, une feuille de laurier. Ajouter au choix
un morceau de viande salée, du kassler, des saucisses à cuire, des
viennoises, du lard. La durée de cuisson en marmite est de 2 heures
environ. Servir avec de pommes de terre rôties ou de la purée.
Fruits secs (dùrre Quétsche, dùrre Bìere, dùrre Épple)
Faire tremper les fruits secs dans de l’eau pour qu’ils se réhydratent.
Les cuire dans de l’eau. Ajouter
selon envie un peu de sucre. Servir en accompagnement de gaufres
(Wàffle), de petits pains vapeur (Dòmpnuudle), de bouillie de riz, de
flocons d’avoine, ou de semoule.
Soupe de julienne de haricots
(Léffelbohnesùpp, littéralement soupe de haricots à la cuillère ou
Schnìbbelbohnesùpp, littéralement soupe de haricots émincés)
Couper des haricots verts, des carottes et des pommes de terre en petits dés.
Cuire le tout dans de l’eau avec un
bouquet garni (persil, poireaux, feuille de céleri). Saler, poivrer,
ajouter des clous de girofle et une feuille de laurier. Servir avec des
croûtons de pain frits, de la crème et selon envie, avec des oignons
qu’on a auparavant fait revenir dans du saindoux.
Faire suivre de gaufres, de
beignets (Fààsenàchtskìeschle), de crêpes (Pònnkùùche) ou de
galettes de pommes de terre (Grùmbérrekìeschle).
Bon appétit.
Avril 2014.
Gérard Kuffler