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LES SAPEURS-POMPIERS DE KALHAUSEN



Depuis la découverte du feu, c’est-à-dire depuis la nuit des temps, la peur des incendies et des drames qui en découlent a toujours hanté l’esprit humain.

Aussi les habitants des villes se sont-ils  très tôt organisés pour prévenir  les incendies et ensuite les combattre. Les rues étroites, le mode de construction des maisons avec leur toit de paille et la mitoyenneté ont été des facteurs propices à la propagation des flammes. Il n’était pas rare que toute une rue, tout un quartier et même toute une ville aient été entièrement anéantis. Et les moyens de lutte contre les incendies étaient dérisoires (seaux, seringues à eau, haches, cordes, échelles…)




Haches de nos pompiers.


Ce n’est qu’au début du 19° siècle qu’un véritable corps de pompiers professionnels fut créé à Paris, par Napoléon Ier.


Depuis, la lutte contre le feu s’est organisée au niveau de chaque département, dans un cadre juridique. Si les agglomérations urbaines possèdent des corps de pompiers professionnels et volontaires, les villages ont constitué des corps de pompiers volontaires dont les heures de vacation sont prises en charge par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours).

Les aéroports et certaines entreprises industrielles à risques possèdent aussi du personnel de lutte contre l’incendie (usines chimiques comme Inéos de Sarralbe, installations nucléaires).

Actuellement, le rôle des sapeurs-pompiers ne se limite plus à la lutte contre le feu et les inondations, mais s’étend à la protection des biens et des personnes, ainsi qu’au secours d’urgence aux individus victimes d’accidents, de sinistres ou de catastrophes et à leur évacuation.

Notons aussi que les pompiers ont toujours joué un certain rôle "folklorique" en participant à diverses manifestations à l’échelle des communes, comme les bénédictions de cloches, les  premières messes, les processions religieuses, les inaugurations d’équipements, les commémorations… 


GÉNÉRALITÉS :

Un peu de vocabulaire

Le mot "pompier" se rattache à pompe.

Le pompier est donc celui qui fabrique des pompes ou qui les actionne. Le mot est devenu synonyme de soldat du feu, celui qui combat les incendies.
L’appellation française officielle est "sapeur-pompier", pour bien rappeler que le premier corps de pompiers créé par Napoléon était issu du Génie Militaire.

Un sapeur est un soldat du génie (un pionnier),  employé à la sape ou à d’autres travaux c’est-à-dire chargé de creuser soit une tranchée d’approche pour atteindre un obstacle ennemi, soit une fosse au pied d’un mur pour le faire s’écrouler.
L’emblème du sapeur est la hache.

Un peu d’histoire

Déjà du temps des Egyptiens, des Grecs et des Romains, des services de guet étaient organisés (gardes et rondes de nuit).

803 : Charlemagne instaure dans les villes un service de veilleurs de nuit qui donne l’alerte en sonnant une cloche. Des baquets remplis d’eau sont placés devant chaque maison et le couvre- feu est imposé pour limiter les risques.

En 1254, Louis IX organise à Paris  le guet royal pour lutter contre le feu. Il y associe les ouvriers du bâtiment, les bateliers et les moines des ordres mendiants : Capucins, Cordeliers, Jacobins, Augustins et Carmes.

Volontaires du feu, les religieux constitueront pendant longtemps la troupe la plus dynamique, la plus désintéressée et la plus sûre.
 


                  
                                                                                                                      Moines luttant contre le feu.
www.saisons-vives.com

23 février 1716 : le premier corps de lutte contre l’incendie est constitué à Paris.  Ce corps compte trente-deux "Garde pompes". Ils sont chargés d’assurer la manœuvre de seize engins, appelés “Pompes du Roy”.

19 septembre 1811 : à la suite d'un terrible incendie qui ravage l'ambassade d'Autriche à Paris au mois de juillet 1810, Napoléon Ier décide de remplacer les anciens garde-pompes par un bataillon de sapeurs-pompiers qui sera désormais militarisé, caserné et portera l'uniforme. C’est le premier corps de sapeurs-pompiers professionnels.

Depuis 1967, le corps des sapeurs-pompiers de Paris est érigé en brigade du Génie militaire.

Actuellement les corps de sapeurs-pompiers sont gérés au niveau de chaque département par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours).


Le matériel des sapeurs-pompiers

Au départ, le matériel utilisé se résumait  à des seaux en toile ou des baquets en bois, des cordes, des échelles, des crochets fixés à une longue perche et servant à abattre des poutres ou des pans de murs qui risquaient de s’écrouler.


 
 
Seaux d’osier enduits de poix,
seaux de toile et baquets en bois.

www.saisons-vives.com


Au Moyen-Age, on utilisait des seringues à eau, appelées aussi pompes à main. C’était de gros cylindres en bois ou en métal, munis de poignées et servis par deux hommes. Leur contenance n’était que de 3 litres environ.

 
 

     Seringues à eau en cuivre.
       www.saisons-vives.com


Vers la fin du 17° siècle fut inventée la pompe à bras alimentée par une chaîne humaine qui se passait les seaux d’eau de main en main. Cette pompe, uniquement refoulante, était amenée sur le lieu de l’incendie par un  attelage de chevaux ou par une équipe de sauveteurs.

         
               






                                                    Ancienne pompe de 1880 conservée à Kalhausen et la plaque du fabricant .


Au 18° siècle apparut la pompe à incendie servie par des équipes de plusieurs hommes et capable de puiser l’eau dans une rivière ou un réservoir et de l’envoyer à une hauteur de 40 m. Cette pompe aspirante-foulante était hippomobile.



                 


 
   Pompe datant de 1904 également conservée au village et sa plaque de fabrication.

       

Au 19° siècle on vit apparaître la pompe à vapeur, toujours hippomobile.

 
 

Pompe à vapeur et son équipage.

Bataillon des Sapeurs-pompiers de Lyon.
http:/ theses.univ-lyon2.fr


La motopompe (avec moteur à combustion interne) fut inventée au début du 20° siècle.







Les pompiers locaux


      Photos anciennes
 


Nos pompiers en 1911 ...
 




et en 1929
 

Le matériel actuellement en service
:

Après guerre, une pompe motorisée sur remorque fut acquise. Elle était déplacée grâce à un tracteur appartenant à un membre du corps local.

Vers les années 1950, suite à un incendie sur les hauteurs du village, rue de la montagne, un manque d’eau a été constaté. De ce fait, la création d’une réserve d’eau a été réalisée par l’entreprise locale de bâtiment André FREYERMUTH en 1959/1960, elle se situe sous le monument aux morts du côté droit de l’église.
 

Cette réserve est encore en fonction aujourd’hui et contient 120 m3 d’eau.




Couvercle de la réserve d'eau.


Le premier véhicule automobile de secours acquis fut une Estafette Renault, puis en remplacement un camion 4x4 Mercedes et un C 25 Citroën en 1997 en complément du Mercedes. Tous ces engins furent acquis d’occasion, remis en état et aménagés par les membres du corps local.

           

  Estafette Renault




Véhicule actuel

Les pompiers d’Eschringen, en Sarre, avec lesquels des liens d’amitié avaient été tissés, firent don d’une grande échelle sur roues en 1993.

Aujourd’hui, nous comptons 30 bornes à incendie dans la localité, un véhicule, une moto pompe et du matériel adapté (appareils respiratoires isolants, sac de premiers secours, défibrillateur semi-automatique…)

L’acquisition d’une sirène a été réalisée le 4 juillet 1964, elle se situait dans le clocheton, sur le toit de la mairie.  Depuis 1988,  elle se trouve
sur le toit de l’école maternelle des Lilas.








                          




 
Depuis 2009, les sapeurs-pompiers sont également dotés de récepteurs d’alerte sélective, appelés communément "bips".

Le numéro d’appel est le 18.


Les exercices :

Autrefois, ils se déroulaient toujours le dimanche matin de bonne heure, suivis d’une marche en ordre jusqu’au Restaurant Laurent ASSANT. Une fois par an, un regroupement de tous les corps locaux se tenait à Rohrbach-lès-Bitche pour un exercice avec un classement afin d’évaluer la forme physique des pompiers et un pot de l’amitié clôturait cet entrainement.
    
              

1979 : exercice dans une  ferme à Weidesheim.









 


       1983 : exercice dans l’ancien local sous l’école maternelle



Aujourd’hui, régulièrement il y a des exercices (avec cas concrets), des formations et maintien des acquis obligatoires.



Les locaux :

Avant guerre, la cave de l’ancienne école de la rue de la gare servait de garage pour la pompe à bras et le matériel de lutte contre l’incendie.
 
En 1976, la construction d’un dépôt local d’incendie est réalisée rue des Jardins, actuellement l’AFAC (Association du Foyer des Activités Culturelles).



 

Premier plan et de gauche à droite :

Etienne List (ancien maire), Gilbert Herrmann, Roger Kremer, Jean-Paul Kohler, André Fischer,

Joseph Stéphanus, Roland Bichelberger, Fabien Karman et  Alfred Brennenmacher.

Arrière plan et de gauche à droite :


Joseph Karman, Gilbert Klam, Germain Gross,
Jean Demmerlé, Denis Demmerlé, Florian Freyermuth,
Dominique Muller, Eugène Mayer





Depuis les années 1990, la caserne se situe dans l’ancien garage de Camille BEHR (bâtiment LETT).



 
Une nouvelle caserne devrait voir le jour à l’extérieur du village, à l'angle de la route départementale 83 vers Schmittviller et de la route départementale 83c vers Oermingen.




Maquette de la future  caserne  des pompiers
.


Les effectifs :

En 1947, 26 personnes se sont rassemblées pour réorganiser un corps de sapeurs-pompiers local.  Albert GROSS  a été nommé chef de corps  le 1er mars 1947.

Pas de formation particulière pour ces soldats du feu, le chef de corps donnait son accord accompagné d’un petit carnet. 

                  
              


 

En 2011, le corps des sapeurs-pompiers de Kalhausen a fusionné avec celui de Schmittviller.
Actuellement, le centre d’intervention des sapeurs pompiers de Kalhausen-Schmittviller compte 16 sapeurs-pompiers et 2 jeunes sapeurs-pompiers (JSP).



 
De gauche à droite (du haut vers le bas)

Thomas Freyermuth, Matthieu Mayer, Bernard Gerne, Vincent Gross, Laurent Ensminger, Lucas Freyermuth,
Ludovic Freyermuth, Christophe Billien, Emmanuel Lejosne, Jean-Christophe Hoffmann, Olivier Wack,
Gérard Wagner, Théo Dehlinger, Jimmy,  Anaïs Wack, Méderic Boyon



Liste des chefs de corps de 1947 à nos jours :

- 1er mars 1947 au 25 mai 1971:   Albert GROSS
- 25 mai 1971 au 5 juin 1979 :      Joseph AMANN
- 1er mars 1979 à 16 juillet 1985 : Roger KREMER
- 17 juillet 1985 au 26 avril 1993 : Alfred BRECHENMACHER
- 23 juin 1993 au 30 juin 1998 :    Roland BICHELBERGER
- 30 juin 1998 au 2 janvier 2002 :  André FISCHER
- depuis 1er juin 2002 :                   Olivier WACK

Depuis 2000, chaque chef de corps est nommé chef de centre.



       

  Albert GROSS       


Joseph AMANN 


Roger KREMER  


     Alfred BRECHENMACHER 

              


    Roland BICHELBERGER  


André  FISCHER


Olivier WACK 
            
                        



Les pompiers médaillés :

Une remise de médailles et de diplômes a lieu généralement lors de la fête de la patronne des Sapeurs-pompiers, Sainte Barbe.


Médailles d’argent pour 20 ans de service
 
Joseph PHILIPP   
Nicolas LIST   
Oscar MULLER   
Joseph AMANN  
Henri HOLZRITTER  
Aloyse  SCHLEGEL  
René-Joseph DEMMERLE  
Erwin DEMMERLE  
Camille ZINS  
Camille KLEIN  
Emile HIEGEL  
Auguste MULLER  
Bruno SPIELEWOY  
Joseph STEPHANUS  
Pierre SELZER  
Roger KREMER  
Jean DEMMERLE  
André FISCHER  
Gilbert KLAM  
Jean-Paul KOHLER  
Médailles de vermeil pour 30 ans de service

Joseph PHILIPP
Joseph STEPHANUS
Gilbert KLAM




Aloyse SCHLEGEL    


Joseph STEPHANUS     


Roger KREMER       


Jean DEMMERLE


                               
        


Le drapeau :


            


Les deux faces du drapeau
        


Il est curieux de noter que les pompiers de Kalhausen arborent Saint Florian sur leur drapeau, alors qu’ils fêtent Sainte Barbe comme leur patronne.
Cette particularité provient du fait que le culte de Saint Florian est très populaire à Kalhausen et que l’église paroissiale est consacrée à ce saint.
Saint Florian était invoqué jadis contre les incendies et les inondations et on le représente toujours versant de l’eau sur une maison en feu.

Son culte est encore très répandu en Allemagne, en Autriche et aux Etats-Unis, notamment chez les soldats du feu, dont il est le patron.



 
Statue de Saint Florian
se trouvant dans le chœur
de l’église paroissiale de Kalhausen



        


                                           Remise du drapeau par le maire Florian GROSS  (1953).                                              

La coutume voulait que lors de sa bénédiction le drapeau ait une marraine et un parrain,  Josephine Neu et Florian Gross eurent cet honneur.

Les interventions :


Autrefois, elles concernaient surtout des incendies de maisons suite à des feux de cheminées ou des orages.

Aujourd’hui, les missions des pompiers se sont élargies : lutte contre l’incendie, mise en sécurité et sauvetage en cas d'accidents ou de catastrophes naturelles et secours d’urgence (participation à l’aide médicale d’urgence).

Quelques interventions marquantes des 40 dernières années :

-    incendie de grange, rue des jardins, en mars 1977
-    début d’incendie de garage, rue des fleurs,  en août 1988
-    incendie d’un hangar agricole, rue de la gare, en novembre 1990
-    feu de roundballers à Hutting, en août 1995
-    incendie d’une maison, rue des jardins, en janvier 2001
-    feu de hangars à Hutting, à la limite du ban de Kalhausen, en juillet 2002
-    incendie d’une remise, rue des jardins, le soir de la Saint Sylvestre 2003
-    feu de maison, rue des vergers, en juin 2009
-    accident de la circulation, rue de la gare, entre un camion et une voiture, en novembre 2009
-    feu de cheminée, rue des jardins, en avril 2010
-    accident de la circulation, rue des vergers, au niveau du pont, en mars 2011

La clique des pompiers

La clique, créée en 1950, était dirigée par Joseph PHILIPP, appelé  « de Chef Sepp » (il était lieutenant chez les pompiers). Joseph savait jouer de plusieurs instruments comme le clairon, la trompette ou le cor de chasse.

Composition de la clique pour le défilé :

- en premier, 2 tambours suivis de 6 clairons, puis 2 trompettes et 2 cors de chasse.
- sur le côté, à hauteur des 2 tambours, le dirigeant avec au moins 2 instruments.

Quelques membres de cette clique, lors de sa création :

Adrien SIMON
Noël D’ANDREA (batteur)
Florian LOHMANN
Joseph MULLER
Raymond GUINEBERT
Marcel DEMMERLE
François SIMONIN
René MULLER (clairon)
Joseph LOHMANN – Nicolas DEMMERLE (trompette)
Armand FREYERMUTH – Robert LOHMANN (cor de chasse)

Par la suite, d’autres jeunes se sont rajoutés et certains ont arrêté.

Les répétitions se passaient dans la cuisine du dirigeant et en été, dans la nature ou parfois dans la salle du restaurant ASSANT.

Les musiciens jouaient en défilant dans les rues du village, aux fêtes de certains clubs et surtout à la fête des pompiers dont ils faisaient partie sans être pompiers.

La clique accompagnait les pompiers le dimanche en déplacement dans les autres villages ou aux fêtes de pompiers.
Elle a joué notamment à la première messe de l’abbé Nicolas MULLER, le 10 juillet 1955 (photo ci-dessous).

Au fil du temps, la clique a  amélioré ses prestations en achetant d’autres instruments et en mettant sur pied un répertoire pour l’animation des bals.
La clique a été dissoute  vers la fin des années 50.



 
La clique lors de la première messe de l’abbé Nicolas MULLER.



 




La clique lors de manifestations estivales


1er rang de gauche à droite : Robert Lohmann, Adrien simon, Joseph Philipp
2ème rang : François Simonin, Edmond Simonin
3ème rang : Marcel Demmerlé, Florian Lohmann
4ème rang:  Nicolas Demmerlé, Raymond Guinebert
5ème rang : Joseph Lohmann, René Freyermuth( de Pont à Mousson, cousin d’Armand, en visite à Kalhausen), Armand Freyermuth
6ème rang : Noël D’Andréa, Pierre Herrmann.


L’amicale des Sapeurs pompiers


Elle comprend outre les membres du corps local, d’anciens pompiers ou des personnes de leur famille, comme les veuves et des sympathisants. En  2012, elle compte 40 cotisants.

LAmicale organisait autrefois régulièrement des manifestations comme :

- des défilés dans les rues du village avec une ou plusieurs cliques et des représentants des corps issus des villages voisins, suivis d’un bal champêtre au hangar de Florian GROSS, près du  restaurant ASSANT.

- des excursions annuelles

- des rencontres amicales avec les pompiers d’Eschringen de 1985 à 1995 : matchs amicaux  de football et invitations mutuelles aux fêtes locales des 2 villages.

De nos jours, elle est toujours active et organise :

- la fête de Sainte Barbe (messe, banquet et remise de médailles)
- les kermesses et portes ouvertes pour présenter le matériel
- la soirée pizzas-flamms à l’occasion de la fête des mères
- la vente du calendrier annuel.


 

Garde d’honneur faite par les pompiers lors de la bénédiction des cloches en 1929





 
Les pompiers défilent  lors de l’accueil de l’abbé Nicolas MULLER,
le 9 juillet 1955 (rue de la gare).






 
Les pompiers présents à une manifestation locale



 
 

Texte figurant en dernière page du livret de pompier (1947).



Kalhausen, juillet 2012
Myriam ENSMINGER-Nathalie BELLOTT-François FREYERMUTH-Jean-Marie PEFFERKORN
Sources:
fr.wikipedia.org
www.ocdpc.com